Pourquoi l’impeachment de Donald Trump ne l’empêchera pas de bouleverser l’Histoire…
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L’impeachment de Donald Trump, feuilleton de cette fin d’année, promis à de multiples et futures saisons ? Ça en prend le chemin. Traduit en français, ce terme signifie à la fois « mise en accusation » et « destitution ». Globalement, nous y sommes ; enfin, pour la première moitié de ce dyptique.
Techniquement, rien ne devrait donc pouvoir arriver de sérieux au fantasque président américain, le Sénat républicain lui étant largement acquis. Il n’empêche que Nancy Pelosi, sa meilleure ennemie démocrate, patronne de la Chambre des représentants, joue la montre, son activisme ayant pour but de gêner la campagne trumpienne, en vue de sa campagne présidentielle de 2020. C’est-à-dire demain.
Tout cela est de bonne guerre. Car l’établissement américain, qu’il soit de sensibilité républicaine ou démocrate, n’a jamais véritablement admis l’arrivée au pouvoir d’un Donald Trump, sorte de Ross Perot qui aurait réussi. Pour mémoire, Ross Perot fut précurseur en matière de populisme friqué, ayant réussi à créer la surprise en 1992, faisant entendre une voix populiste entre les deux grands partis tenant la politique américaine en coupe réglée depuis des décennies.
Mais, au fait, d’où vient la polémique et en quoi Donald Trump devrait-il être poussé à la démission ? Récapitulons. Le 25 juillet dernier, Donald Trump aurait demandé à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, humoriste de profession et sorte d’homologue ukrainien d’un Beppe Grillo italien. Motif de la polémique : Trump aurait demandé à Zelensky de se renseigner sur Hunter Biden, fils de Joe Biden, son potentiel rival à l’élection présidentielle de l’année prochaine. Hormis ces petits arrangements entre « amis » pas forcément « amis », André Archimbaud, fin spécialiste en politique étrangère et fort connu de nos lecteurs, a finalement bien résumé la question, laquelle consiste avant tout à « fermer la boîte de Pandore ukrainienne ».
En effet, alors que les médias occidentaux n’en finissent plus de fantasmer sur de possibles « ingérences russes » en nos contrées, ces mêmes médias sont nettement moins prolixes sur les « ingérences » issues du « camp du bien ». Révolution orange à Kiev, financée par l’incontournable George Soros, américanisation à marche forcée de l’Ukraine allant avec, mais aussi de la Géorgie, sans oublier la mise sous tutelle de la Pologne et des pays baltes…
Et c’est là où il est possible de pointer l’incohérence structurelle des USA, ce pays qui a inventé le concept de sondages d’opinion, afin de s’assurer le soutien de sa population, même dans ses aventures les plus fantasques, mais encore du manichéisme en politique : ce sont eux les « gentils » et les autres les « méchants ». « Good guys », « bad guys », on n’en sort pas.
Or, dans l’affaire ukrainienne, où sont les « méchants », où sont les « gentils » ? Nulle part. Car avec cette franchise qu’il faut bien mettre au crédit de l’actuel locataire de la Maison-Blanche, ce storytelling destiné à des Occidentaux peinant à sortir de leur hébétude, hypnotisés qu’ils sont par la fin de l’Histoire et la mondialisation heureuse, Donald Trump est un peu en train de renverser la table tout en tirant la nappe sous les couverts. L’ennemi principal, c’est la Chine. Le cauchemar ? L’axe qui irait de Paris à Moscou en passant par Berlin. L’adversaire qu’il faut ménager tout en veillant qu’il ne bombe pas le torse plus que de raison ? La Russie. En ce sens, Donald Trump ne fait rien d’autre, même à sa manière ébouriffée, que de poursuivre les objectifs de l’État profond américain. Le reste, misogynie putative ou homophobie prétendue du principal intéressé – ce que lui reprochent nos médias –, n’est que bovarysme progressiste consistant à regarder le doigt pointant la Lune plutôt que la Lune elle-même.
Après, que Donald Trump soit destitué ou pas importe finalement peu. L’Histoire est en marche. Avec d’autant plus de force qu’elle est sous-tendue par des fondamentaux ancestraux se riant bien des idéologies et des modes du moment.
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