Premier producteur de patates, la France importe ses chips : cherchez l’erreur
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Lundi matin, Jérôme Fourquet – directeur du département Opinion et stratégies d'entreprise de l'IFOP – publiait, dans Le Figaro, une « note » émaillée de chiffres et de graphiques dramatiquement explicites sur le délabrement de notre pays. Son titre : « L'État-guichet, un modèle à bout de souffle dans une France qui a cessé de produire. »
Cette analyse aurait sans aucun doute connu un certain retentissement si l’actualité dramatique n’était pas, une nouvelle fois, venue s’imposer au pays. Ceci, pourtant, a un certain rapport avec cela, l’assassinat de deux agents pénitentiaires par un commando venu libérer un narco-trafiquant n’étant qu’une des nombreuses conséquences de notre État failli. Car les deux seuls pans réellement florissants de notre économie sont le commerce de drogue et celui du luxe (on notera d’ailleurs au passage que les dealers sont aussi les fortunés clients des marques de luxe…).
Macron, père Ubu de l’État nounou
Jérôme Fourquet s’est donc penché sur notre système étatique « étato-consumériste » ou « stato-consumériste », à savoir « d'une part, l'extension permanente de la dépense et de la sphère publiques (financée par un niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé de l'OCDE) et, d'autre part, le primat accordé à la consommation comme principal moteur économique, au détriment de la production ».
Les gouvernements successifs ont fait de la consommation l’alpha et l’oméga de nos vies, une consommation soutenue tout à la fois par une protection sociale plus que généreuse et une « politique du chèque » démentielle, les deux justifiant « une bureaucratisation galopante, sécrétée par une administration hypertrophiée, qui complexifie et pénalise au quotidien la vie des acteurs économiques et des citoyens ».
Politique qui atteint son acmé sous le gouvernement Macron, véritable père Ubu de l’État nounou qui s’occupe aussi bien de la congélation des ovocytes que du ressemelage de nos chaussures, de l’aide à mourir et de la distribution de préservatifs que de la réparation de l’accroc de notre blouson.
Dans cette « grande bascule » qui a fait passer la France d’un pays de production à un marché de consommation, l’agriculture s’est effondrée. Non seulement incapable de soutenir la concurrence face à l’agriculture intensive des pays d’Europe du Nord, elle a vu s’écrouler aussi son marché intérieur. Exemple avec le poulet, dont la part des importations est passée de 25 %, en 2000, à 40 %, en 2010, et 50 % en 2022.
Asservis plus qu’assistés, les Français en réclament toujours plus
Mais pour illustrer plus encore ce voyage en Absurdie, Jérôme Fourquet revient, pour Points de vue, sur « le paradoxe français de la pomme de terre ». « La France est encore le premier exportateur de pommes de terre », rappelle-t-il. Or, et c’est là le paradoxe, « il se trouve, en revanche, que nous sommes importateurs nets de chips, puisque beaucoup de ces pommes de terre franchissent la frontière. Elles sont transformées en chips en Belgique ou aux Pays-Bas et, ensuite, reviennent chez nous. » En cause le coût du travail, les normes et autres règlements sanitaires que notre administration pléthorique se plaît à multiplier, si bien que « le choix est vite fait de placer l’usine d’un côté ou de l’autre de la frontière ». C’est ainsi que les Belges ont raflé une grande partie du marché de la transformation des pommes de terre françaises en chips, dont « 40 % des volumes sont commercialisés sous marque distributeur » dans la grande distribution et le hard-discount. Ce qui illustre « le primat des prix les plus bas pour favoriser la consommation la plus massive ». Et l’obésité, par la même occasion…
Asservis plus qu’assistés, shootés à la subvention et au chèque-cadeau comme ils le sont à l’huile frelatée et à la malbouffe, les Français en réclament toujours plus. Bref, on marche sur la tête !
Invité de «Points de Vue», Jérôme Fourquet revient sur sa note publiée dans «Le Figaro». «La France est premier exportateur mondial de pommes de terre mais les chips et les frites sont transformées en Belgique, puis nous les importons. On marche sur la tête», déplore-t-il. pic.twitter.com/7qLQQJfgLp
— Le Figaro (@Le_Figaro) May 15, 2024
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27 commentaires
Nous importons bien des barbares pourquoi pas des patates ? les barbares pour tuer et les patates pour nourrir !
« le choix est vite fait de placer l’usine d’un côté,ou de l’autre de la frontière » !… Tout est dit .
Il n’y a pas d’importations de pigeons et dindons. Nous en avons assez en France. Mais pour combien de temps encore?…Nous produisons des pommes de terre et les envoyons en Belgique pour les couper et les congeler, puis nous les rachetons…
Parle-t-on uniquement de « chips » ou également de frites ? Ceci dit, vu que Macron vend et veut vendre à l’encan tout ce qui est Français aux autres pays européen, y compris la Société Générale à un Espagnol, ce n’est donc pas très surprenant. Il est le commissaire priseur du pays !
Bonjour ,
Je suis consommateur de chips , effectivement certaines marques sont importées , ou appartiennent à de grands groupes ( Lays , pour Pepsi ) , mais en étant attentif , on trouve facilement des marques françaises
soit nationales ( Vico , Brets …) , soit locales .
Pour les frites , effectivement , il apparait que dans l organisation de la production européenne , la Belgique soit en tete .
Cependant Mac cain possède une usine de production dans la Marne .
Le consommateur devrait plus souvent regarder les étiquettes mentionnant l ‘origine des produits , ou faire ses frites à la maison .
« Asservis plus qu’assistés, shootés à la subvention et au chèque-cadeau […], les Français en réclament toujours plus. » N’est-ce pas un réflexe naturel et logique que d’espérer toujours un peu plus d’un état qui ne cesse d’augmenter ses prélèvements ? Ce qui serait particulièrement anormal ne serait-il pas de regarder l’état prendre toujours plus sans en attendre davantage de retour ?
Mon point de vue est que le quidam qui reçoit son chèque oublie souvent de réfléchir. Donc, il ne voit pas que ce n’est pas normal.
Personnellement, je n’aime pas ce qui est gratuit, car tout a un prix.
Pour que tout tourne bien, il faut accepter de payer le juste prix d’un produit.