Premier producteur de patates, la France importe ses chips : cherchez l’erreur
3 minutes de lecture
Lundi matin, Jérôme Fourquet – directeur du département Opinion et stratégies d'entreprise de l'IFOP – publiait, dans Le Figaro, une « note » émaillée de chiffres et de graphiques dramatiquement explicites sur le délabrement de notre pays. Son titre : « L'État-guichet, un modèle à bout de souffle dans une France qui a cessé de produire. »
Cette analyse aurait sans aucun doute connu un certain retentissement si l’actualité dramatique n’était pas, une nouvelle fois, venue s’imposer au pays. Ceci, pourtant, a un certain rapport avec cela, l’assassinat de deux agents pénitentiaires par un commando venu libérer un narco-trafiquant n’étant qu’une des nombreuses conséquences de notre État failli. Car les deux seuls pans réellement florissants de notre économie sont le commerce de drogue et celui du luxe (on notera d’ailleurs au passage que les dealers sont aussi les fortunés clients des marques de luxe…).
Macron, père Ubu de l’État nounou
Jérôme Fourquet s’est donc penché sur notre système étatique « étato-consumériste » ou « stato-consumériste », à savoir « d'une part, l'extension permanente de la dépense et de la sphère publiques (financée par un niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé de l'OCDE) et, d'autre part, le primat accordé à la consommation comme principal moteur économique, au détriment de la production ».
Les gouvernements successifs ont fait de la consommation l’alpha et l’oméga de nos vies, une consommation soutenue tout à la fois par une protection sociale plus que généreuse et une « politique du chèque » démentielle, les deux justifiant « une bureaucratisation galopante, sécrétée par une administration hypertrophiée, qui complexifie et pénalise au quotidien la vie des acteurs économiques et des citoyens ».
Politique qui atteint son acmé sous le gouvernement Macron, véritable père Ubu de l’État nounou qui s’occupe aussi bien de la congélation des ovocytes que du ressemelage de nos chaussures, de l’aide à mourir et de la distribution de préservatifs que de la réparation de l’accroc de notre blouson.
Dans cette « grande bascule » qui a fait passer la France d’un pays de production à un marché de consommation, l’agriculture s’est effondrée. Non seulement incapable de soutenir la concurrence face à l’agriculture intensive des pays d’Europe du Nord, elle a vu s’écrouler aussi son marché intérieur. Exemple avec le poulet, dont la part des importations est passée de 25 %, en 2000, à 40 %, en 2010, et 50 % en 2022.
Asservis plus qu’assistés, les Français en réclament toujours plus
Mais pour illustrer plus encore ce voyage en Absurdie, Jérôme Fourquet revient, pour Points de vue, sur « le paradoxe français de la pomme de terre ». « La France est encore le premier exportateur de pommes de terre », rappelle-t-il. Or, et c’est là le paradoxe, « il se trouve, en revanche, que nous sommes importateurs nets de chips, puisque beaucoup de ces pommes de terre franchissent la frontière. Elles sont transformées en chips en Belgique ou aux Pays-Bas et, ensuite, reviennent chez nous. » En cause le coût du travail, les normes et autres règlements sanitaires que notre administration pléthorique se plaît à multiplier, si bien que « le choix est vite fait de placer l’usine d’un côté ou de l’autre de la frontière ». C’est ainsi que les Belges ont raflé une grande partie du marché de la transformation des pommes de terre françaises en chips, dont « 40 % des volumes sont commercialisés sous marque distributeur » dans la grande distribution et le hard-discount. Ce qui illustre « le primat des prix les plus bas pour favoriser la consommation la plus massive ». Et l’obésité, par la même occasion…
Asservis plus qu’assistés, shootés à la subvention et au chèque-cadeau comme ils le sont à l’huile frelatée et à la malbouffe, les Français en réclament toujours plus. Bref, on marche sur la tête !
Invité de «Points de Vue», Jérôme Fourquet revient sur sa note publiée dans «Le Figaro». «La France est premier exportateur mondial de pommes de terre mais les chips et les frites sont transformées en Belgique, puis nous les importons. On marche sur la tête», déplore-t-il. pic.twitter.com/7qLQQJfgLp
— Le Figaro (@Le_Figaro) May 15, 2024
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
27 commentaires
Bien sûr, le prix est un facteur important, les taxes appliquées sur ces produits jugés mauvais pour la santé y sont peut-être pour quelque chose, la politique dite sanitaire moralisatrice et affligeante Française du « sans sel, du sans gras » et de tout un tas de conseils infantilisant y sont pour quelque chose. Les fabricants français ont dû changer leurs recettes, ce qui a parfois rendu ces produits insipides, obligeant de nombreux consommateurs à chercher d’autres produits venant souvent d’autres pays. Mais n’est-ce pas là le but recherché ? Pour ma part je n’en achète plus.
« …une consommation soutenue tout à la fois par une protection sociale plus que généreuse… » La générosité de cette protection sociale n’a rien d’extraordinaire quand on considère le niveau des cotisations sur laquelle elle s’appuie. Là où cette générosité peut être questionnée c’est quand elle profite à des gens qui n’ont pas ou que très peu contribué à l’alimenter.
Voilà ! Tout le reste n’est que littérature…
C’est ca le mondialisme de Macron: on produit dans un pays ,on transforme dan un autre, on rapatrie le produit et cela apparemment avec moins de pollution qu’un vache qui pette .
S’il n’y avait que les chips que l’on ne fabrique plus, ce ne serait pas bien grave. Le drame est que l’on ne fabrique PLUS RIEN. Ah si, quand même, l’état français est champion toutes catégories dans la fabrication du pauvre et de l’assisté.
C’est normal, c’est la nourriture de base de la gauche triomphante. La multiplication des pauvres et des assistés est nécessaire à sa croissance. Question de survie.
J’ai dans ma région un producteur local de chips, qui acquiert de la notoriété grâce à la qualité de ses produits (très peu de sel, cuisson « au chaudron », emballage vertueux sur le plan environnemental), la variété des choix en croissance, et surtout son autonomie: culture exclusive de ses pommes de terre, circuit de fabrication court, matériel de production ultramoderne, recherche pour la production d’huile par l’entreprise, etc… c’est donc possible?
On ne fabrique plus que des « fonctionnaires », des « consultants » experts en n’importe quoi, des « techniciens de surface » nounous de vieux, des caissières et « chefs de rayons », et des allocataires de sous des autres…
Macron surexploite ce qui était faiblesses dans les précédents régimes. Sur Cnews nous avons eu un exposé sue les raisons de la désindustrialisation. Deux faiblesses dans ce message. Les aspects prélèvements et déstabilisations sociales n’ont pas été évoqués et pourtant ce qui a motivé en priorité les entrepreneurs. Trop de taxes, la productivité à son maxi, MOE trop couteuse, impossible de lutter avec la concurrence. Ajoutons, à l’époque , années 68/85, la CGT grande manœuvrière en matière de grèves perturbait continuellement les productions (politique du zéro stock qui nous est venue du Japon) . C’est ainsi que dans ces années la SNCF a perdu l’essentiel de son fret. Le camionnage est devenu indispensable et beaucoup plus fiable. L’Etat a creusé la tombe de la France uniquement par ses faiblesses face à une redistribution abusive (pourquoi travailler plus …) et une gestion administrative calamiteuse (abus de normes, surtaxations …).
Et donc ? L’été arrive et les français continueront à aller à la pêche le 9 juin !
Décidément, on ne sais même plus faire des frites. quelle déchéance.
Je ne vois pas où est le problème, cela fait des décennies que nous exportons nos riches et faisons entrer des pauvres, combien a coûté l’ISF à la France ?
Il en est de même des délinquants, nos nationaux nous suffisaient !
Macron n’a rien fait pour corriger les choses loin de-là mais soyons honnêtes l’administration dépensière pléthorique et surtout la lâcheté ainsi que la trahison de nos gouvernants n’a pas commencé avec lui depuis 40 ans ils ont tous pensé acheter la paix sociale et leur électorat cela marche plus ou moins mais à quel prix la catastrophe annoncée et proche pour la démocratie et les Français.
On marche tout de temps sur la tête Pauvre pays
La politique des marchés est un cancer généralisé. Notre pays peut faire beaucoup mais par la faute d’ un Macron nous sommes devenus un peuple surconsommateur qui ne produit plus grand chose. La relance politique à ce sujet est l’approche des élections européennes pour faire croire que nous reconstruisons alors que tout est destruction. Stop à l’ enfumage. Stop aux bons à rien incapables en tout.
N’oubliez pas chère Marie que nous avons aux manettes de l’état, le Mozart de la finance, je trouve qu’il est surtout spécialisé en fausses notes.
Et les vraies meilleures frites sont belges. Heureusement la France a le couscous .
Le couscous en Belgique n’est pas mal non plus !!!
macron: « mauvais en tout , bon à rien » !
L’empreinte carbone ne fait pas réagir les écolos et une fois de plus les normes de ces pays et les charges de leurs entreprises sont moindre par rapport à chez nous . Quitter cette UE dévastatrice , incapable de faire appliquer pour tous les mêmes normes et chez nous un gouvernement qui arrête de massacrer nos entreprises avec des taxes à n’en plus finir .