Un Président « démocratiquement » élu à 20 % ?
Sans faire benoîtement crédit aux sondages, il semblerait qu'une grande majorité des Français (environ les deux tiers) n'est pas du tout satisfaite du choix qui lui est laissé au second tour.
En dépit des intentions, recommandations subliminales et appels pitoyables à voter Macron, la véritable sincérité et l'honnêteté citoyennes devraient obliger les réfractaires à s'exprimer clairement dans les urnes. La seule manière est le bulletin blanc, qui est clairement identifiable à un refus de l'offre, quand l'abstention ressort de multiples raisons peu discernables.
Certes, à ce jour, le vote blanc n'est pas décompté pour exprimer la majorité résultant du scrutin, alors que services publics et médias brandissent le taux d'abstention avant même les résultats. Mais imaginons, le 7 mai, la révélation surprise et détonante de 30 % de blancs conquis sur les abstentionnistes. Sûrement, alors, les décryptages et commentaires autour de ce chiffre occuperaient les plateaux et convoqueraient les comités politiques des partis. Pour ceux qui survivront !
Outre l'affront spectaculaire fait à la démocratie, un Président "élu" avec une "majorité" représentant 20 %, voire moins encore, des inscrits ne lui conférerait guère d'autorité et de maîtrise gouvernementale. Mais, en revanche, la campagne des législatives serait dynamisée du côté des déçus, en particulier ceux qui représentent cette France de droite dont on nous rebat les oreilles et qui se sont retrouvés spoliés par les urnes…
Que le prochain mandat s'installe dans une cohabitation honteuse ou avérée, avec quelques hommes sincères, des transfuges et beaucoup d'opportunistes, légiférant à coups d'alliances provisoires autour de réformes et projets trouvant consensus d'intérim ou, pire, de complaisance, n'augure pas d'un phase lumineuse de la Ve République !
En tout cas, ce sera une grande première dont nous ne pourrons guère nous glorifier, mais qui devrait conduire inéluctablement à une réforme constitutionnelle.
Pire, cependant, elle privera la France d'une voix forte dans les rencontres internationales et sommets de chefs d'État que nécessitent les menaces pesant de plus en plus sur le monde…
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