Présidentielle 2022 : le retour du Polit’Circus

CIRQUE

Notre vie politique, anesthésiée depuis deux ans par les grandes dissertations sur le Covid, le vaccin, et sur la question existentielle du « Faut-il ne pas vivre pour ne pas avoir 0,19 % de chances de mourir si l’on a quatre-vingts ans ? » retrouve des couleurs en cette rentrée, avec le lancement de la campagne présidentielle et le retour du Polit’Circus.

La gauche écolo-foldingue qui parle de tout sauf d’écologie et qui veut accueillir toute la planète en France, terroristes compris, frappe fort. On croyait, avec Jadot, avoir tout entendu, mais dans cette nef, on est toujours dépassé par plus fou que soi et, déjà, tous les records sont pulvérisés avec Sandrine Rousseau, championne de tous les délires intersectionnels, antiracistes, décoloniaux et supragenrés.

La droite mollasse et mollassonne, avec Xavier Bertrand en vedette américaine, est devenue soudain plus populiste que le peuple le plus populacier et tient un discours que ne désavoueraient pas Marine Le Pen et l’extrême droite, ennemis jurés à qui le chevalier des Hauts-de-France a récemment barré la route. Combattant d’une peste noire dont il reprend le discours, ne risque-t-il pas, à la fin, de se prendre les pieds dans le tapis ?

Et il semble que cette nouvelle pandémie ait gagné du terrain, puisque Pécresse, elle aussi, joue à la Marine, déclarant, le temps d’une campagne, que « la place d’un clandestin est dans un charter » ! Mais les choses s’annoncent mal pour elle : du fait qu’elles s’annoncent bien, les candidats LR affluent : Ciotti, Barnier… Et l’inflation des candidatures pourrait être fatale à cette droite largement majoritaire si elle ne parvient pas à s’unir. Elle serait, une fois de plus, la droite la plus bête du monde.

À l’autre bout de l’échiquier, on ne sait si le Parti communiste, dont l’électorat tiendra bientôt dans une cabine téléphonique, présentera un candidat ou bien s’il s’alliera, comme à Paris, au bourgeois honni des Marchais, Duclos ou Thorez, bourgeois devenu aujourd’hui bobo de gauche dont il a repris les grandes thématiques : antiracisme institutionnel, accueil des migrants…

Hidalgo annonce des mesures radicales : alors que, depuis le cap d’Antibes, BHL a lancé un appel urbi et orbi pour résister à la reconquête obscurantiste, la reine des bobos, soucieuse du sort des femmes en Afghanistan, éteindra la tour Eiffel chaque fois que l’une d’elles sera lapidée. En plus, ce sera bon pour la planète, en réduisant les émissions de carbone. Mais les associations féministes ne sont pas encore très mobilisées. Il est vrai qu’avec les fortes chaleurs estivales, elles sont toutes occupées à défendre le port du burkini dans les piscines.

Le dinosaure Mélenchon est toujours là, traversant les siècles et les millénaires. Il va certainement proposer d’importer en France le socialisme cubain. Dressé sur ses ergots, il appellera à une révolution pour une France égalitaire où il n’y aura plus ni pauvre ni riche, ni homme ni femme, ni grand ni petit, ni intelligent ni abruti, le tout inscrit dans la Constitution d’une République qui se confondra avec lui-même.

Marine Le Pen attend sa revanche, elle a perdu la première manche, elle veut gagner la seconde au cours d’un grand débat télévisé où Macron, tout fier du bilan qu‘il va présenter aux Français, dira que si ce n’est pas bien, il promet de faire mieux la prochaine fois…

Et ce n’est pas tout : pour le folklore, il y aura bien un candidat/candidate des travailleuses/travailleurs et, espérons-le, quelques surprises de dernière minute pour pimenter les débats. Entrez, mesdames et messieurs, entrez, le spectacle commence !

 

 

 

Jean-Pierre Pélaez
Jean-Pierre Pélaez
Auteur dramatique

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