Présidentielle américaine : Kamala Harris très punchy… Comme Trump !
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Alors que Kamala Harris vient de recevoir l’investiture officielle du Parti démocrate, ce jeudi 23 août à Chicago (Illinois), « promettant d’être la présidente de tous les Américains » et de défendre « la démocratie » contre la « tyrannie » de son adversaire républicain Donald Trump, une annonce notable est venue redistribuer les cartes de l’élection présidentielle : le retrait du candidat indépendant Robert Kennedy Jr. et neveu de John F. Kennedy, 35e président des États-Unis (assassiné à Dallas en 1963), dans l’État d’Arizona. Il pourrait, dans les heures à venir, annoncer son soutien ou, plus encore, son ralliement au 45e président américain Donald Trump. Pour Nicolas Conquer, porte-parole des Republican Overseas en France et que nous avons interrogé, ce nouveau paramètre peut faire basculer la campagne en faveur de Donald Trump.
Ce mardi 20 août, Donald Trump avait fait passer le message, louant l'intelligence de Robert Kennedy sur l’antenne de CNN et se disant « ouvert » à lui offrir un poste au sein de son administration s’il venait à être réélu à la Maison-Blanche, le 5 novembre prochain. Kennedy, troisième figure de la présidentielle et électron libre qui séduit les citoyens lassés de la politique américaine, est crédité de 5 % d’intentions de vote ; il s’adressera à la nation ce jour, vendredi 23 août, depuis Phoenix, en Arizona, tandis que Donald Trump, attendu dans la même ville pour un meeting de campagne, a annoncé la présence d’un « invité spécial ».
Pour le camp Trump, le report des voix des électeurs de Robert Kennedy Jr. serait un coup de pouce des plus précieux, alors que l’élection s’annonce très serrée entre l’ancien président républicain et la nouvelle candidate démocrate, Kamala Harris. Un soutien qui pourrait très certainement faire la différence, notamment dans les fameux « swing states », ces États décisifs pour le scrutin et qui peuvent faire basculer l’élection présidentielle. Parmi eux, la Caroline du Nord ou le Michigan, où Kennedy était donné favorablement, indique Nicolas Conquer.
Kamala Harris : opération séduction
Le camp démocrate, galvanisé par la convention de Chicago et le départ, salutaire, de Joe Biden, a, qui plus est, joué la carte patriote avec la personnalité de Tim Walz, gouverneur du Minnesota, désigné colistier de Kamala Harris. Un homme rassurant, dont la bonhomie et le profil d’Américain de la classe moyenne proche du monde ouvrier et paysan pourrait séduire une partie de l’électorat américain encore indécis et peu enclin au progressisme affiché de Kamala - laquelle, d'ailleurs, se montre moins wokiste qu'il y a peu. La candidate démocrate, bien plus « pêchue » que Sleepy Joe, concède Nicolas Conquer (en dépit de son côté élitiste et hors-sol) et bénéficiant des dividendes de la discrimination positive, a réussi à remobiliser les minorités afro-américaines et hispaniques, ainsi que les femmes et la jeunesse.
Le camp démocrate bénéficie également du soutien indéfectible de l’ancien couple présidentiel Obama, dont l’aura auprès des électeurs démocrates demeure toujours aussi grande. Michelle et Barack Obama, présents lors de l’investiture officielle du Parti démocrate, ont ainsi repris, seize ans après, le célèbre slogan de campagne de Barack Obama de 2008 : « Yes we can », le mettant au goût du jour : « Yes she (Kamala) can », scandé depuis l'arène de Chicago par les partisans démocrates, à tue-tête.
Mais plus encore que les enjeux clés de cette élection présidentielle et les sujets sur lesquels l’Amérique attend les candidats, demeure la question migratoire : acquise par principe à Donald Trump, bien que Kamala Harris ait voulu faire montre de son intransigeance sur la sécurité à la frontière en se présentant comme la candidate de la fermeté. Des promesses de campagne qui n’engagent que ceux qui y croient pour Trump. « Où était-elle, pendant plus de trois ans et demi ? » lançait-il face à son allié des plus influents, Elon Musk, le 12 août dernier, alors que la crise migratoire avec le Mexique battait son plein.
La vitalité économique du pays est aussi au centre des préoccupations. Jusqu’alors, l’avantage était à Donald Trump, mais depuis l’abandon précipité de Joe Biden, la tendance s’est légèrement inversée et le camp démocrate, qui a fait du pouvoir d’achat et de la baisse des prix son cheval de bataille, a repris le dessus. Selon un sondage du Financial Times et de l’université de Michigan, 42 % des sondés accordent leur confiance à la nouvelle candidate démocrate, contre 41 % pour Donald Trump. Cependant, Donald Trump garde toujours une large avance concernant la guerre commerciale menée contre la Chine : 43 % considèrent Trump plus convaincant, contre 39 % pour sa rivale démocrate, Kamala Harris. Enfin, et non des moindres, la défense de la démocratie : un thème de campagne historiquement acquis au Parti démocrate. Mais Donald Trump n’est pas en reste, lui qui vient de faire son grand retour sur son ancien terrain de prédilection : Twitter, devenu, « X » depuis le rachat du réseau social par son fervent soutien, Elon Musk, farouche défendeur du « free speech » et détracteur du progressisme outrancier.
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25 commentaires
« punchy », « swing states « , « free speech »
Vous vous dites de droite mais se sabir insupportable de journaliste paresseux ne vous choque pas ?
Bravo à Robert Kennedy !
Au sujet de l’immigration Mexicaine, il convient peut-être de rappeler que les républicains ont voté contre la loi restrictive proposée par Biden. Loi qui du coup n’a pas été adoptée. L’objectif des républicains : espérer un déferlement migratoire qu’ils auront beau jeu de dénoncer. Comme le pompier qui met le feu partout pour conserver son utilité.
Comme l’a dit FB plus bas, si tant est que les élections ne soient pas truquées….Faut-il y croire encore ? Effectivement , ce sera les partisans de la guerre contre ceux de la paix.