Présidentielles américaines : Trump finit la campagne en camion-poubelle

Capture d'écran © Forbes Breaking News
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Certains d’entre vous ont peut-être vu le film Idiocracy. Dans cette dystopie à la fois très réjouissante et un petit peu inquiétante, les Américains intelligents ont de moins en moins d’enfants, tandis que les imbéciles se reproduisent comme des lapins. Mécaniquement, les États-Unis deviennent une « idiocratie » dans laquelle, des décennies après la scène d’exposition, on essaie de faire pousser les légumes en les aspergeant de soda, où le peuple se repaît de spectacles ultra-violents et où le président est un ancien catcheur passé par l’univers du porno. On n’en est pas encore là, mais convenons que la première puissance mondiale n’offre guère le spectacle d’un phare de la civilisation.

Dernier épisode de cette décadence visible à l’œil nu, cette passe d’armes surréaliste entre le camp démocrate, en l’espèce représenté par un Joe Biden plus liquide que jamais, et un camp républicain indéfectiblement incarné par un Donald Trump aussi outrancier qu’à l’accoutumée. Le premier a qualifié les électeurs du second de « garbage », c’est-à-dire de déchets ou d’ordures – le garbage, c’est ce que contiennent les poubelles. Il aurait, une nouvelle fois, probablement mieux fait de se taire. Toutefois, au moins un précédent existe : Hillary Clinton, déjà opposée à Trump – c’était en 2016 -, avait qualifié les électeurs de Trump de « déplorables ». C’est tout de même curieux, chez des gens qui se disent défenseurs de la démocratie contre le « fascisme », ce mépris récurrent pour le peuple.

Le camp du rire face au camp du Bien

La réaction de Trump ne s’est pas fait attendre : annoncé dans le Wisconsin pour un meeting, il est arrivé vêtu d’un gilet réfléchissant orange et s’est hissé (un peu péniblement) à bord d’un… camion-poubelle blanc, floqué aux couleurs de sa campagne. C’est depuis la cabine de ce camion qu’il s’est adressé aux journalistes, après avoir précisé que « 250 millions de personnes [n’étaient] PAS des ordures ».

On peut trouver le procédé grossier, populiste, indigne d’un grand pays, racoleur... tout ce qu’on veut. Tout cela est vrai. Cela n’enlève pourtant rien à la très grande habileté médiatique de Donald Trump, qui a saisi quelque chose d’essentiel : le destin est toujours du côté des rieurs et le ridicule est une arme de destruction massive. La gauche américaine, engluée dans le poison wokiste, soucieuse de ne pas froisser les minorités, ne sait que hurler quand les choses ne lui plaisent pas et déverse sa haine sur une majorité de moins en moins silencieuse, qui en a de plus en plus assez d’être insultée. L’humour est décidément passé du côté de la droite, ce qui est bien normal, car l’humour appartient à ceux qui résistent à l’ordre établi. Prendre les gauchistes au pied de la lettre, en se mettant en scène au volant d’un camion qui ramasse les ordures, est un coup de maître.

Il reste une poignée de jours, aux deux candidats américains, pour faire la différence. Le monde entier retient son souffle, pour des raisons diverses. Les personnages publics de Kamala Harris et Donald Trump sont des caricatures de leurs camps politiques respectifs. En meeting, Harris est moralisatrice, hautaine, idéologue, déconnectée ; Trump est vulgaire, inculte, bravache, simpliste. Pour faire basculer la décision, chaque minute qui les sépare du 5 novembre est précieuse. Si l’élection du maître d’un monde « libre » (réduit à presque rien, depuis le triomphal sommet des BRICS) se joue au volant d’un camion-poubelle, ce sera plus qu’un clin d’œil : une allégorie.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

41 commentaires

  1.  » L’humour est décidément passé du côté de la droite » : la gauche n’a jamais eu le sens de l’humour car cela suppose une capacité d’autodérision. Comme elle se sent investie d’une mission moralisatrice pour défendre le camp du bien, elle est incapable d’ironiser sur son univers mental.

  2. Le candidat et la candidate à l’élection présidentielle américaine auraient leur place dans la ménagerie que semble constituer une partie de notre assemblé nationale. J’espère par ces propos ne pas offusquer la gente animale qui, elle sait se tenir.

  3. Je n’apprécie pas particulièrement Trump, mais il m’apparaît bien plus humain que Harris. En tout cas, c’est bien triste qu’un grand pays comme les Etats Unis n’aient pas pu dénicher de candidats à la présidence plus crédibles que ces deux là …

  4. Citation : ‘ La gauche américaine, engluée dans le poison wokiste, soucieuse de ne pas froisser les minorités, ne sait que hurler quand les choses ne lui plaisent pas et déverse sa haine sur une majorité de moins en moins silencieuse, qui en a de plus en plus assez d’être insultée.’ Exactement pareil en France avec cette gauche qui de désagrège !

  5. Contrairement au bla bla officiel et convenu je le trouve très rigolo, patriote, simple et détendu (en plus d’avoir des idées géniales en économie et en sociétal). L’anti Borne, Attal, Barnier. S’il est élu ce sera le brise glace à suivre en transposant à la France toutes ses solutions US

  6. Bonjour M. Florac, lorsque vous qualifiez Trump de vulgaire, inculte, simpliste, mais quel a été son bilan ? S’était-il comporté en fasciste ? A t-il provoqué une guerre ? L’économe était-elle catastrophique ? Et quel est le bilan de Biden ? Qu’à fait Kamela Harris au rire factice pendant sa vice-présidence ? Donc, je préfère un Trump, fut-il vulgaire, que des fous furieux démocrates au pouvoir
    Et surtout balayons devant notre porte, nous qui sommes traités de « sans dents » d’alcooliques, d’analphabètes et de riens par nos hommes politiques, méprisent le peuple d’en bas

  7. Inculte!!! Ce n’est certainement pas votre culture, mais je me demande ce qui vous permet un tel qualificatif. De qui parlez vous? Savez vous seulement quel rôle tient cet individu? A priori cela vous échappe très largement. Il lui serait tellement facile de vous retourner le qualificatif. Essayez , à l’avenir , d’être plus juste dans le choix de vos adjectifs…par humilité.

    • Je vous rejoint complètement. Certes il n’est peut-être pas un lettré, mais on ne le connaît pas donc c’est facile. Mais faut-il être un littéraire pour être, comme disait Coluche, culturer ? Et qu’amènent en politique nos soit-disantes élites ?
      Alors Trump ne décrochera sans doute jamais un Nobel, pas plus que Biden d’ailleurs, mais les américains ont (avaient) leur culture qui nous semble, vue de notre piédestal, « bas de gamme ». Comme en France il n’y a effectivement pas que des lumières aux USA mais arrêtons les caricatures en les prenant pour des idiots parce qu’ils ne savent pas tous placer la France sur une carte. Faites un sondage et demander où se trouve le Wisconsin ou le Delaware aux USA ? Sommes-nous incultes pour autant ?
      Ce qui est certain est que Trump est un homme d’affaires qui a appris de ces erreurs de jeunesse grâce à l’argent de papa à ses débuts mais que son passage à la Maison Blanche avait remis en marche l’économie américaine. Alors …

  8. hier Catherine Nay (83 ans tout de même) je me demande ce qu’elle fait là, mais bon c’est certainement pour ça qu’elle est pour la retraite à 65 ans, passons, ironisait, trouvait ridicule, se moquait etc… mais je ne l’ai pas entendu se moquer et trouver à redire lorsque macron se déguisait en militaire, en footeux , en médecin, en pilote, en ouvrier etc … comme d’hab, deux poids 2 mesures. Perso j’ai trouvé que l’attitude de Trump était une bonne réponse aux « ordures » de Biden

    • Je n’ai jamais supporter Catherine Nay. Elle a toujours été comme cela, à faire du en même temps et à passer la main dans le dos des « de gauches de droite », en critiquant les vrais de gauche et les vrais de droite.
      C’est l’une des raisons pour lesquelles je me suis désabonnée de Valeur Actuelle (bien avant ses 80 ans!).

      Mais bon, à 83 ans, elle a des excuses.

    • Mépris du peuple par la gauche en France, wokisme, entrisme islamique, fen ministres de pacotilles, posons nous la question,sommes nous meilleurs que les USA et avons nous des leçons a leur donner. L’image de nos politiciens vaut la leur tant ils sont déplorables surtout à gauche.

    • Je ne donne pas tort à Trump d’avoir agi ainsi, finalement il représente à sa manière les petites gens américaines laborieuses sous toutes ses couleurs.Populiste ? Et alors ? Qui méprise qui dans l’histoire ? Plutôt le camp Harris avec Biden, suivis par la jet-set des artistes riches comme Crésus pour la plupart et dînant avec des couverts en or.Mes prières seraient pour l’élection de Trump si j’étais américain sans états d’âme.

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