Présidentielles anticipées ? Le Pen et Mélenchon dans les starting-blocks

Capture écran Le Point sur Youtube
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Enfant adultérin de la déconfiture macronienne et de son propre caprice, le nouveau Premier ministre sait ses jours comptés. Le Béarnais Bayrou ne tiendra pas et l’on commence déjà à parier qu’il entraînera cette fois inévitablement le chef de l’État dans sa chute.

Comme l’a dit Marine Le Pen dans son entretien de mardi au Parisien, « Emmanuel Macron, c’est fini ou presque ». Et d’expliquer : « c’est une réalité institutionnelle. « ». Alors elle se prépare pour la suite.

Même démarche du côté de La France Insoumise, exclue comme le Rassemblement national des “rencontres“ de Matignon, François Bayrou continuant de pédaler dans la garbure pour former son gouvernement. Il faut dire que le bonhomme ne manque pas d’air, lui qui déclarait la veille à l’Assemblée être assez respectueux des institutions pour ne vouloir ignorer personne… Sauf 11 millions d’électeurs ici, et là celui qui tire encore les ficelles des marionnettes de gauche !

Une seule stratégie : ne pas être pris de vitesse

Au Parisien qui lui demande si elle se prépare à une présidentielle anticipée, Marine Le Pen répond le faire « par précaution, compte tenu de la fragilité d’Emmanuel Macron, du peu de leviers institutionnels qu’il lui reste ». « Sa situation est très fragile », dit-elle. « Les problématiques pourraient même venir de son propre bloc central, qui pourrait être en désaccord avec son Premier ministre, ou des marchés financiers. Il y a beaucoup de raisons qui pourraient pousser Emmanuel Macron à mettre fin à son mandat ».

Malgré ses ruades capricieuses pour s’imposer à Matignon, on est d’ailleurs porté à croire que François Bayrou partage au fond cette analyse, sinon pourquoi cette escapade à Pau sur le thème du « j’y suis, j’y reste » ? En vieux singe de la politique politicienne, il sait bien que son siège éjectable est déjà actionné. Alors une stratégie s’impose aux deux forces en capacité de renverser la table : tout faire pour ne pas être pris de vitesse.

On s’active en coulisses

Le pari de Jean-Luc Mélenchon est encore et toujours que la gauche ne peut pas faire sans lui. En patron du NFP, le faiseur de rois des législatives s’estime le seul candidat possible d’une gauche explosée “façon puzzle“. C’est lui le Tonton flingueur et il entend le rester.

Sa crainte, la course aux 500 parrainages qui a failli le faire capoter en 2022, alors, si l’on en croit Europe1, « Manuel Bompard a déjà contacté l'ensemble des parrains de la dernière présidentielle et "ça avance très bien" ». De même, le trésorier du mouvement serait déjà en train de plancher sur les financements quand d’autres s’activent sur le volet concret : achat de papier chez les imprimeurs, préparation des tracts de campagne, et réservations de salles pour les meetings.

Côté RN, deux certitudes au moins. Primo, la désignation du candidat ne se pose pas, sauf à imaginer que la justice mettra un coup d’arrêt à l’envolée de Marine Le Pen. Hélas, les propos d’un Dupont-Moretti ou le dernier épisode des aventures judiciaires de Nicolas Sarkozy laissent imaginer que tout est possible. Secundo, alors qu’ils ont longtemps été l’épée de Damoclès, les parrainages ne sont plus un tracas. Le parti dispose en effet aujourd’hui de 440 élus, sans compter les maires. Reste donc à travailler la question du financement et la constitution des équipes.

Reste qu'en attendant l’éventuelle démission d’Emmanuel Macron, la France n’est toujours pas gouvernée… mais l’était-elle jusqu’ici ?

Picture of Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

6 commentaires

  1. Quand Marine Le Pen nous dit qu’il ne reste plus dans la Constitution qu’une seule arme légale à Emmanuel Macron, elle se trompe par omission :

    Il peut toujours déclencher un referendum national pour demander au peuple souverain de prolonger son mandat présidentiel de cinq ans.

  2. Il n’y aura pas de présidentielle anticipée.Apres le Liban,le climat, le covid, l’Ukraine ,les JO,notre dame,et maintenant Mayote à grand coup de milliards,Macron s’agite des que l’occasion se presente pour détourner l’attention et se maintenir  » en président indispensable »…prochain sujet?

  3. Le navire France fait face à une tempête mais le capitaine attend de constituer son équipe pour agir quand dans le même temps le timonier a décidé de bloquer la barre et que chacun se prépare déjà à sauter dans la première chaloupe. Et après ça on voudrait que les passagers aient encore confiance.

  4. De façon basique et institutionnelle, les « élus du peuple » sont désignés par les français pour protéger la souveraineté de la FRANCE et des français ! …
    Donc qui peut être encore suffisamment crédule pour croire que la FRANCE est protégée par cette caste en place depuis l’ère Pompidou ? ! … Il « suffit » de voir le « cas Mayotte » pour voir et comprendre qu’il va falloir autre chose que des « marches blanches » et « bougies et nounours » pour que la FRANCE retrouve sa souveraineté ! …
    L’UE et la VDL sont les deux mamelles qui ont participé à la putréfaction de notre société ! … Il faut l’ablation quand la gangrène est mortelle ! …

  5. Je ne sais si finalement Eric Zemmour n’avait pas raison en disant que MLP s’était tiré une balle dans le pied. Car si Macron ne démissionne pas, le tournant politique, malgré une France qui penche de plus en plus à droite, pourrait bien se faire à gauche et là…Surtout qu’au Conseil Constitutionnel (ce machin comme disent certains) le remplacement de Fabius, à ce que l’on sait, se ferait toujours par une personne de gauche. Marine Le Pen, parce qu’injustement dans le viseur d’une Justice qui n’en est pas, a une autre échéance à laquelle elle doit faire face et qui pourrait bien stopper net son désir d’accéder aux fonctions suprêmes. Ce que je ne souhaite en aucun cas.

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