Primaire populaire : victoire de Christiane Taubira et défaite de la gauche ?

Époque actuelle oblige, l’élection de Miss France est de plus en plus contestée pour diverses causes, toutes plus risibles les unes que les autres. Il semble qu’il en aille de même avec la récente Primaire populaire. Résumons. Entre le 27 et 30 janvier, 392.738 citoyens, sur 466.895 inscrits, se sont prononcés.

Sans grande surprise, Christiane Taubira sort du chapeau, avec 49 % de mentions « bien », contre 22 % à Yannick Jadot, 21 % pour Jean-Luc Mélenchon et seulement 6 % en faveur d’Anne Hidalgo, devancée à hauteur de 13 % par Pierre Larrouturou, sorte de Jacques Cheminade de gauche prônant la semaine de quatre jours comme d’autres celle des quatre jeudis. Au fait, pourquoi ces notations, façon bulletin scolaire ?

Réponse dans Ouest-France de ce jour, qui rappelle opportunément : « Inventé en 2007 par deux chercheurs français de l’École polytechnique, Rida Laraki et Michel Balinski, le jugement majoritaire est une méthode de vote par valeurs. Au lieu de voter pour un seul candidat, les électeurs sont invités à noter chaque candidat par les mentions allant de “très bien” à “insuffisant”. » Et le même quotidien de souligner qu’en termes de participation, « les primaires socialistes de 2011 et 2017, et là c’est cruel pour la Primaire populaire, parce que c’était trois et deux millions de participants ». L’autre problème, autrement plus crucial ? Les principaux intéressés se moquent de ce scrutin comme de leur première barboteuse.

Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo nient toute « légitimité » au radio-crochet en question. Pourtant, le moins qu’on puisse reconnaître à Christiane Taubira est de n’avoir pas ménagé sa peine, alternant flatteries et menaces. D’un côté : « Je sais leurs réticences, mais aussi leur intelligence et leur sens de l’intérêt général. » De l’autre : cette Primaire populaire « est le plus grand socle de légitimité ». Et de conclure en une sorte d’entre-deux des plus oniriques : « Je suis une candidate de plus pour celles et ceux qui considèrent qu’un processus démocratique, ça ne vaut strictement rien du tout, qu’un demi-million de personnes qui votent, ça ne vaut rien du tout. » Comprenne qui pourra…

Et la même de conclure en une autre envolée, tout aussi psychédélique : « La question, c’est pas de savoir si on est contents d’aller boire un chocolat chaud ensemble. La question, c’est de répondre au problème du pouvoir d’achat de millions de Français, de s’assurer qu’il y a des services publics. » Certes. Mais après ? Après : rien. Faute de fonctionnaires en masse recrutés, le chocolat sera-t-il servi chaud ? Nul ne le sait. Car là, ce n’est plus du René Char, son poète de prédilection, mais de l’Alphonse Allais, connu pour avoir composé une partition sans la moindre note de musique pour « les funérailles d’un homme », sachant que les « grandes douleurs sont muettes ».

À ce sujet, il est vrai que la gauche n’est guère bavarde. Même si, dans Libération de ce 30 janvier, il est pertinemment remarqué : « La gauche est-elle condamnée à ce suicide électoral ? […] Christiane Taubira a la cote auprès des jeunes qui restent marqués par ses envolées lyriques à l’Assemblée nationale lors des débats sur le mariage pour tous. Mais elle devra faire oublier aux plus âgés son refus d’appeler les Guyanais à se faire vacciner quand l’épidémie faisait des ravages dans sa région. » Et, plus cruel encore : « Sous quelle couleur politique va-t-elle concourir, avec quels moyens, quels soutiens et quel programme ? Il lui reste peu de temps pour l’expliquer. Et surtout convaincre. »

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

37 commentaires

  1. comment peut-on parler de victoire lorsque la personne est SEULE devant le néant ? Elle n’est rien qu’une détestation de la France méritant juste de repartir d’où elle vient

  2. La gauche en état de décomposition …et tous les éléments qui la composent semble s’auto-satisfaire d’un tel échec.
    C’est affligent.

  3. Une mascarade de cette pauvre qui ne ne sait à quel sein se vouer. De ce côté, la Taubira a ce qu’il faut, mais par ailleurs, c’est le calme plat.

  4. Mme Taubira est ridicule, mais nous le savons le ridicule ne tue pas, elle a de beaux jours devant elle. Mme Taubira se voudrait un nouvel Aimé Césaire malheureusement elle en est loin. Pour le reste ce sont que formules et parlottes vaines comment confier un pays à des Tartuffes de ce genre?.

  5. Du vent du cinema ..rien que cela ..pourquoi certains n’ont comme ambition que de faire parler d’eux .triste et affligeant .

  6. Mami c’est quand même pris une petite gifle supplémentaire car l’écart entre les 460 000 inscrits et les 390 000 votants ( 74 000 non votants! ) signifie 74 000 0/20 c’est à dire nulle et non médiocre; je me gausse ( LOL pour les plus jeunes ).

  7. Je suis peut-être un peu givrée, mais je n’ai rien compris à cette primaire populaire ! Organisée par qui ? Avec quels moyens ? Pour quels résultats ? Dans quel but ? Une triste mascarade qui, si cela était encore possible, décrédibilise un peu plus nos politiques …
    De plus,cette Taubira a souvent le même visage haineux que Mélanchon : pourquoi ne s’associent-ils donc pas ?

    • En effet, excepté M Jadot qui a quelques sursauts d’humanité, tous ces gaucho mégalos sont détestable et agressifs :( !

  8. J’apprécie votre analyse mais la référence au vaccin prétendu, me heurte. Ce produit montre avec le temps son inefficacité, voir sa dangerosité quant au :vous l’aurez moins fort » cet argument est le seul invérifiable, qui reste quand l’échec est total. C’est le leitmotiv des politiques, des professeurs, certains, appuyé sur des données chiffrées que l’on sait manipulées depuis bien longtemps. D’ailleurs des petites voix s’élèvent, « on verra à la fin ».

  9. Elle peut toujours taper dans sa fortune personnelle qui n’est pas négligeable, ça lui permettra quelques tours de danse histoire de flatter son égo qui lui n’a pas de limite.

  10. Vous auriez pu ajouter à ce triste tableau les nombreuses fautes d’orthographes sur les affiches des « Jeunes avec Taubira ». Niveau 6ème…

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