Des princesses émiraties condamnées pour traite d’êtres humains à Bruxelles
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Un tribunal belge vient de condamner à quinze mois de prison avec sursis et 165.000 euros d’amende huit femmes, toutes liées au cheikh d'Abou Dhabi, pour exploitation d’une vingtaine de servantes, la plupart africaines, dans un hôtel de luxe à Bruxelles.
Cheikha Hamda Al-Nahyane et sept de ses filles, membres de la famille régnante des Émirats arabes unis et surnommées « les princesses du Conrad », ont été reconnues coupables de traite d'êtres humains et de traitements dégradants sur 23 femmes qui étaient à leur service dans le courant des années 2000.
Les vingt-trois servantes, qui se trouvaient clandestinement sur le territoire belge et dont les passeports avaient été confisqués, travaillaient sans relâche et ne bénéficiaient que de quelques heures de sommeil par jour sur des matelas de fortune, au service de la famille saoudienne qui louait un étage entier, soit cinquante chambres, du prestigieux hôtel Conrad (désormais Steigenberger) situé avenue Louise, artère où le chic affronte le bling-bling, attirant donc les riches familles étrangères.
Nous sommes très satisfaits car le tribunal fait le constat implacable qu'il s'agissait d'une sorte d'esclavagisme moderne. C'est ce que nous clamions depuis neuf ans,
s’est réjoui Me Jean-Pierre Jacque, avocat représentant les parties civiles, tandis que l’avocat de la famille saoudienne regrette quant à lui que le tribunal "ait pris pour argent comptant les déclarations des victimes".
Une des jeunes filles employées avait décrit ainsi ses conditions de travail :
Je travaillais 24 heures sur 24, sans possibilité d'avoir du repos, le personnel de l'hôtel voyait notre souffrance, il nous en parlait, nous soutenait mais notre vie c'était ça, s'occuper des princes et princesses de jour comme de nuit.
Il s’agit là d’une véritable affaire d’esclavage moderne, ou de traite d’êtres humains, phénomène à l’ampleur probablement sous-estimée dans les pays occidentaux, où des adultes, mais aussi des enfants, se trouvent contraints de travailler clandestinement dans des secteurs d’activité divers, dont la prostitution.
Les hôtels de luxe semblent particulièrement touchés par le phénomène. En 2012, des employés de l'hôtel Concorde Opéra situé à Paris avaient aidé une employée éthiopienne à s’échapper du joug d’une famille émiratie.
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