Prisca Thévenot et la natalité : une urgence à géométrie variable ?
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C’est à ni plus rien comprendre. Et en même temps cela ressemble fort à la politique du tout et son contraire dont le parti d’Emmanuel Macron détient le secret. Ce week-end, l’ancienne porte-parole du gouvernement Attal, Prisca Thévenot, lançait sur X un appel à discuter de la notion de « réarmement démographique ». Un terme qu'elle entend bien porter « au centre du débat », arguant qu’il reflète une urgence qu'il est « crucial » d'aborder, alors qu’un rapport de l’Insee sur la baisse de la natalité française a été publié le 14 novembre dernier.
Deux poids deux mesures
Un retournement de situation surprenant de la part de celle qui s'était pourtant insurgée à l’Assemblée contre Laure Lavalette, députée au Rassemblement national, lorsque cette dernière avait osé aborder cette même question, bien avant que le président de la République ne fasse du « réarmement démographique » l'un de ses fers de lance. Thévenot avait alors reproché à la députée du Var d’insinuer que « les femmes ne sont qu’un utérus », vouées à « résoudre les problèmes de la société au travers de leur natalité ». Une accusation bien infondée, dont l’élue RN s’est défendue auprès de BV.
De qui vous moquez-vous @priscathevenot ?
Vous m’avez mise en cause, dans une logorrhée digne de Sandrine Rousseau, et maintenant vous venez pleurer sur votre bilan. https://t.co/k0cLnkWQfk pic.twitter.com/MxbgZ9qznG
— Laure Lavalette (@LaureLavalette) November 17, 2024
En effet, les reproches de la députée sont intervenus à l’époque où faisait feu le débat autour de la réforme des retraites. Le Rassemblement national tentait alors de proposer un regard sur cette question en abordant la natalité comme élément de réponse à la crise des retraites. Comme le rappelle Laure Lavalette, « un grand nombre d’enfants étant un signe de vitalité d’un pays », le RN s’était positionné en défenseur d’une politique pro nataliste qui permette aux femmes d’avoir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent, un désir en moyenne plus élevé que le nombre réel d’enfants (selon OpinionWay, 34% des familles n’ont pas autant d’enfants qu’elles aimeraient). Ainsi, le parti de Marine Le Pen avait proposé l’instauration d’un prêt de 100 000 mille euros pour les jeunes de moins de 30 ans afin de leur permettre de fonder un foyer, une somme qui se transformerait en subvention s’il leur venait un troisième enfant. Inspirée d’une mesure du premier ministre hongrois, Viktor Orban, la proposition aura valu cette invective « digne d’une logorrhée de Sandrine Rousseau », ironise Laure Lavalette.
Le problème de fond : l’érosion du modèle familial français
Non la seule à s’être indignée de cette soudaine prise de conscience à géométrie variable, la fondatrice et ancienne présidente du Mouvement conservateur nous a également fait part de sa « grande colère » en dénonçant « l’hypocrisie » des déclarations de Prisca Thévenot. Selon Laurence Trochu, en rejoignant le parti d’Emmanuel Macron, elle a contribué aux politiques qui ont paupérisé les familles françaises, après « la destruction méthodique engagée sous François Hollande » et poursuivie depuis.
La députée au Parlement européen, membre d'Identité-Libertés de Marion Maréchal, rappelle les prises de positions macronistes qui ont « systématiquement contrevenu aux intérêts du modèle familial traditionnel », selon elle. Elle se souvient du refus du Président de rétablir l’universalité des allocations familiales, ou encore « le rabotage de la prestation d’accueil du jeune enfant » (PAJE) en 2018, la suppression de la majoration des indemnités journalières pour les parents de trois enfants et plus en 2020, ou encore la division par deux, la même année, des avantages liés aux emprunts à taux zéro couvrant 95 % du territoire.
Laurence Trochu pointe également du doigt l’influence de l’angoisse climatique et des discours collapsologiques, soulevés par Prisca Thévenot, pourtant omniprésents chez certains membres de la majorité, après la gauche radicale, qui découragent les jeunes générations de se projeter dans l’avenir.
Face à ce constat, et alors que le nombre de naissances est estimé à 678 000 en 2023 contre 769 553 en 2017, Laure Lavalette résume l’enjeu avec une formule tranchante : « Il faudra choisir entre l’immigration et la natalité. » Un choix qui, selon elle, a déjà été fait par les gouvernements successifs, au détriment des Français.
Un commentaire
Hier , le journal donnait les dernières statistiques.
Pour la première fois, le nombre de naissances d’enfants dont les parents sont nés hors UE , a battu tout les records , et devient en-tête des naissances.
Devant les naissances d’enfants de parents français.
Bilan , il faut supprimer le droit du sol, et favoriser les naissances d’enfants de français de souche