Prisca Thevenot, Marie Dauchy : deux agressions, deux traitements médiatiques

Thévenot Marie Dauchy

Une fin de campagne sous le signe de la tension et du « deux poids deux mesures » dans le traitement médiatique des violences. Ce 3 juillet, à la mi-journée, Marie Dauchy, députée européenne du Rassemblement national et candidate aux élections législatives dans la 3e circonscription de Savoie, annonce sur ses réseaux sociaux avoir été « violemment agressée sur le marché de La Rochette » et « suspendre sa campagne ». Rapidement, le RN précise auprès des journalistes : « La candidate a reçu des menaces de mort et des menaces contre sa famille. Les médecins lui ont prescrit huit jours d’ITT (incapacité totale de travail). Les examens sont toujours en cours pour son collaborateur. » Dans un communiqué, le procureur de Chambéry annonce par la suite qu’un homme, qui s’est présenté de lui-même aux forces de l’ordre, a été placé en garde à vue « pour menaces de mort réitérées, injures et violences contraventionnelles ». Dans sa plainte, l’élue du RN explique par ailleurs que l’individu l’aurait menacée de mort à plusieurs reprises, injuriée, et aurait tenté de lui arracher ses tracts, « manquant, en raison de sa résistance, de la faire chuter au sol à deux reprises ». Le mis en cause reconnaît les injures. Il avoue « avoir tapé dans les mains de la plaignante pour faire choir ses tracts au sol, mais conteste les menaces de mort réitérées », ajoute le parquet. Une enquête a été ouverte.

Le même jour, en début de soirée, à Meudon (Hauts-de-Seine), Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement et candidate à sa réélection, et son équipe ont elles aussi été violemment pris à partie. Alors qu’ils collaient des affiches, ces militants Renaissance se retrouvent face à un groupe de jeunes qui dégradaient les panneaux d’affichage. Le ton monte, l’un des jeunes lance : « Sur le Coran, appelle tout le monde » et part. Il revient avec une vingtaine de personnes. Des coups de pied, de poing et de trottinette partent. Le ministre est épargné mais sa suppléante souffre d’une plaie au bras. Un de ses militants a, lui, une fracture à la mâchoire. Une enquête a été ouverte par le parquet de Nanterre pour des faits de « violences commises en réunion avec armes, et de violences sur un élu public en réunion et avec arme ». Déjà quatre personnes, dont trois mineurs, ont été placées en garde à vue. Parmi eux, le majeur serait défavorablement connu des services de police.

La candidate RN mise en cause par les médias

Deux agressions, deux enquêtes, et pourtant, les médias et les politiques n'accordent pas le même crédit ni la même importance aux deux affaires. Certes, Prisca Thevenot est membre du gouvernement et jouit donc d’une aura médiatique plus importante que Marie Dauchy, qui est tout de même eurodéputée. Mais cela justifie-t-il une remise en cause du témoignage de la candidate RN ?

En effet, peu après l’annonce de son agression, France Info s’interroge immédiatement sur la véracité de son récit. Dans un article publié sur le site du média public, les journalistes expliquent que « les éléments fournis par le RN sont contredits en partie par des informations obtenues par France Télévisions de source judiciaire ». Selon eux, il n’y aurait « ni blessures, ni ITT ». Une version reprise par BFM TV puis par le compte Cerfia, un compte « d’actualité » présent sur les réseaux sociaux, suivi par près d’un million d’internautes. Dans un tweet désormais supprimé, le compte reprend cette information et indique que « Marie Dauchy n’a pas de blessures, ni d’ITT ». La rumeur est lancée. Marie Dauchy se retrouve alors contrainte de rendre public un certificat médical, signé par son médecin traitant, sur lequel est bel et bien écrit : « Madame Dauchy s’avère être dans l’incapacité totale de remplir ses fonctions (ITT) et d’assumer ses obligations d’élue pendant une durée de huit jours à compter de ce jour. »

Par ailleurs, son agression, tout comme celle de Nicolas Conquer, candidat LR-RN en Normandie, est peu ou brièvement commentée par les médias mainstream. À l’inverse, l’agression subie par Prisa Thevenot et ses équipes bénéficie d’une large couverture médatique, sans remise en cause.

Enfin, si de nombreux politiques de tous bords ont - à raison - condamné l’agression subie par la porte-parole du gouvernement et ses militants, beaucoup n’ont pas adressé la moindre marque de soutien à la candidate RN. Prisca Thevenot a ainsi pu compter sur le soutien des membres de la majorité, du Nouveau Front populaire (dont Sandrine Rousseau), des Républicains et également du Rassemblement national. Mais seuls des membres du RN et des partis alliés, ainsi que quelques rares voix chez Les Républicains et à gauche, ont pris le temps de condamner également l’agression subie par Marie Dauchy. Toujours le même deux poids deux mesures…

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

63 commentaires

  1. Là aussi, imaginons cette gauche au pouvoir. Quel crédit accorder à leurs informations? Le crédit accordé à la propagande nazie ? Sous pouvoir macronien, tout est détourné. Comment prétendre enseigner la droiture aux enfants ? Quelles références leur désigner ? On s’étonnera qu’ils deviennent sauvages.

  2. Ces gens justifient toute violence envers des personnes du RN. Donc, tout est bon pour faire barrage, y compris la violence. Donc, il est plus grave d’être du RN que d’exercer la violence physique contre une personne. Et allons même un peu plus loin, Si la victime est de droite, elle l’a donc forcément un peu cherché. Voilà qui n’est plus supportable. Ces médias se rendent-ils compte qu’ils alimentent ainsi ce qu’ils cherchent à combattre.

  3. Madame Dauchy est blanche et de droite. Madame Thevenot est issue de la diversité et macroniste. Tout est dit….. l’une est victime, l’autre coupable.

  4. Depuis que Macron fait les yeux doux à LFI avec sa forfaiture , Prisca Thevenot et le Hamas même combat !

  5. 12h45 aujourd’hui, même Cnews fait des différences de traitement sur les agressions des candidats et de leurs militants, pas un mot sur les gens agressés du RN, mais grande conversation sur ceux de la majorité, eux aussi sentent le vent tourné ils se calfeutrent dans le commentaire soft pour la présidence.

  6. L’un des agresseurs de Thévenot et ses proches aurait fait référence au Coran alors .Voilà qui bat singulièrement en brèche l’assertion du RN,sur le mode  » pas de vagues » ,selon laquelle il n’y a pas de guerres de civilisations et que l’islam est compatible avec le Pays.

  7. Thévenot et sa troupe agressées par des  » jeunes » dont l’un a évoqué le Coran ….Il est jouissif de voir de voir Thévenot,l’une des grandes avocates du multiculturalisme heureux,être mollestée par un spécimen apparemment issu de la diversité.Ca rappelle l’agression du couple Tapie,il y a qelques années, dépouillé suvagement à domicile il a quelques années, par des africains.Les minorités ethniques n’ont décidément aucun respect pour leurs ardents défenseurs!

  8. Le deux poids deux mesures est plus que jamais à l’ouvrage, mais nous avons des ministres pourris et menteurs aussi nien à l’Intérieur qu’à la Justice.

  9. Il est clair que la plupart des médias ne cachent nullement leur sympathie et font leur maximum pour être décorés de l’ordre des castors.
    Il se peut cependant que certains chroniqueurs vedette aient rapidement la gueule de bois si une partie du programme du NFP est appliquée, notamment en matière de fiscalité. J’espère que monsieur Barbant a un gros stock d’écharpes rouges !

  10. Il eut été préférable quelle fasse remplir son certificat médical d ITT par le médecin légiste de l’Unité Médico-Judiciaire (UMJ). Aucune contestation était possible

  11. et oui, 2 poids, 2 mesures !!! saletés de médias de gauche (presque tous sauf bien sur CNEWS) !!! nous sommes bien sur écoeurés !!!

  12. La différence c’est que Mme Thevenot est ministre, donc même que je ne suis pas macroniste, je trouve ça cohérent qu’on en parle davantage car c’est loin d’être anodin. Ce qui me surprend c’est que ça ne fait pas la une des médias, alors que si c’était il y a 10 ans, la même chose serait arrivé à la porte parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, ça aurait été un scandale absolu, et j’ai l’impression que cette fois ci on cherche quand-même à camoufler l’affaire.

    • Comme vous dites, on cherche à camoufler l’affaire… tout simplement parce qu’elle a été agressée par de jeunes musulmans… donc silence ! Moi, ce qui m’étonne, c’est que personne n’ai pensé à mettre ça sur le dos du RN mais je pense que cette fois la ficelle était trop grosse !

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