Prisons : pour Trump, la sécurité des femmes passe avant celle des trans

Ce 7 mars aux États-Unis, une plainte a été déposée devant la Justice par trois personnes transgenres incarcérées, « au nom de toutes les personnes dans la même situation ». Elles contestent les nouvelles dispositions qui les privent ou vont les priver de leur traitement hormonal. Le même jour, le quotidien anglais The Guardian donnait l’alerte : aux États-Unis, les transferts de détenus transgenres vers des prisons pour hommes les placent dans des situations difficiles.
Ces arrêts de soins et ces transferts sont la conséquence du décret pris par Donald Trump le 20 janvier 2025. Rappelant cette « vérité biologique » qu’il n’existe que deux sexes, le décret demande aux autorités de veiller « à ce que les hommes ne soient pas détenus dans des prisons pour femmes » et à ce qu’aucun fonds fédéral ne soit utilisé « dans le but de conformer l'apparence d'un détenu à celle du sexe opposé ». Une directive du Bureau fédéral des prisons (21 février 2025) instaure, entre autres choses, l’arrêt des fouilles des femmes trans par du personnel féminin et la fin d’achats liés au genre (brassières de contention, prothèses urinaires et autres gadgets).
Contre-offensives judiciaires
Loin d’être la dictature que certains médias nous décrivent, les États-Unis voient coexister pouvoirs et contre-pouvoirs. Le transfert d’un certain nombre de transgenres vers des prisons d’hommes a été bloqué par des actions en justice. Dès le 4 février, le juge Royce C. Lamberth (juge républicain, nommé par Reagan en 1987) donnait raison à plusieurs d’entre eux qui contestaient un transfert à venir.
Ces personnes trans faisaient valoir que leur dysphorie de genre serait aggravée si elles étaient placées dans un pénitencier pour hommes. Fouilles menées par des hommes, douches partagées avec des hommes - rien que la présence d’hommes leur causerait « un malaise désagréable ». À ces arguments légers, ils en ajoutaient un plus sérieux : « Divers rapports gouvernementaux reconnaissent que les personnes transgenres sont exposées à un risque de violence physique et sexuelle considérablement plus élevé que celui des autres détenus. »
Le viol en milieu carcéral
Plus que la dysphorie de genre, le risque d’agressions et de viols est la vraie question. Cependant, cette population à risque (approximativement 2.000 personnes, soit 1,2 % de la population carcérale) n’est pas laissée à l’abandon. Remplaçant le « Conseil exécutif transgenre », le « Comité de surveillance des populations spéciales » a pour charge d’« effectuer des évaluations au cas par cas, en tenant compte et en respectant le PREA ». Le PREA (Prison Rape Elimination Act) est destiné à lutter contre les viols en milieu carcéral.
Un des objets du décret trumpiste du 20 janvier est, justement, de lutter contre ce fléau. Il veut « défendre les femmes contre l’extrémisme des idéologies de genre ». La cohabitation des femmes et des transgenres est un des effets de cet extrémisme. La promiscuité engendre des agressions - et ce ne sont pas les transgenres qui les subissent. En janvier 2024, le cas d’une femme importunée, agressée et violée par une co-détenue transgenre a été rapporté par la presse.
Un combat féministe
Pour Jennifer Gingrich, qui se présente sur X comme « féministe radicale » et « démocrate déplacée », il y aurait en fait de nombreux cas de femmes agressées par des transgenres derrière les barreaux, mais l’ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) aurait contribué au silence quasi total sur la question, avec l’aide des institutions et des médias. En 2021, J. Gingrich accusait l’ACLU d’avoir fait entrer dans les prisons pour femmes de nombreux transgenres, dont certains condamnés pour des viols ou violences sur des femmes.
Jennifer Gingrich fait partie des signataires de la Women’s Declaration International pour qui le droit des femmes doit reposer sur le sexe et non sur le genre. Elle ne dénie pas le droit des transgenres à être protégés mais rappelle que le corps des femmes ne doit pas en pâtir. « Ayez un peu de bon sens et protégez les détenus biologiquement masculins dans le quartier des hommes. Les femmes en prison comptent aussi », rappelait-elle. C’est tout l’objet du décret de Trump. Il fait de celui que les médias aiment qualifier de misogyne… un féministe radical - ou un homme de bon sens.

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17 commentaires
Les mecs qui veulent devenir » femme » pourquoi se plaignent- ils? Puisqu’ils se sentent femme, avec des hommes, ils ( ou elles) seront satisfait.(es).