Procès de J.-Y. Le Gallou : « Il faut prendre les choses avec sérénité ! »

Ce mardi 18 février, Jean-Yves Le Gallou est en procès devant la XVIIe chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. Les raisons ? Avoir critiqué une décision de justice. En l'occurrence, la suspension de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) de l’imam Iquioussen par la juge Florence Nikolic, le 5 août 2022. Sur X, l’ancien élu du Front national écrivait, le jour même : « Par l’ordonnance 22-16-413 la juge Florence Nikolic a ouvert un droit à l’immigration aux étrangers indésirables en France en faveur de l’imam Hassan Iquioussen. Conseiller de tribunal administratif depuis 2022, elle fut détachée comme sous-préfet de la ville de Calais. » Et d’ajouter, dans un second message : « Il est permis de s’interroger sur la motivation réelle du juge qui a autorisé Hassan Iqioussen à rester en France : surinterprétation des textes ? Militantisme idéologique ? Trouille des islamistes ? Un petit juge a-t-il le droit d’abolir les frontières de la France ? » Ne supportant pas que sa décision soit remise en question ou commentée, Florence Nikolic avait, dans la foulée, porté plainte pour « atteinte à l’honneur et à la considération. »
Le procès de @jylgallou commence cet après-midi, Boulevard Voltaire est sur place.
Pour rappel, il est poursuivi par une juge pour atteinte à son honneur et à sa considération, après que Jean-Yves Le Gallou a critiqué la suspension de l'OQTF d'un imam. https://t.co/keqW5jZsG1
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) February 18, 2025
Défendre la liberté d’expression
Contacté par BV, la veille de son procès, Jean-Yves Le Gallou précisait sa défense, assurée par Maître Triomphe : « Mon avocat défendra le principe de la liberté d’expression au service d’un débat d’intérêt général. » Pour l’ancien conseiller régional d’Île-de-France, son procès est avant tout celui de la liberté de parole. « Je comprends très bien qu’on puisse penser différemment mais j’entends défendre le mien, et ma liberté d’expression », nous dit-il, bien déterminé à faire entendre sa voix singulière.
Face à la justice, l’intellectuel de droite n’est pas seul. Ont, entre autres, répondu présents : l’Association de soutien aux lanceurs d’alerte (ASLA) et l’institut Polémia dont il est le président. À la barre, Me Triomphe, avocat connu depuis l’affaire Vincent Lambert, défend son client avec vigueur. Face aux accusations de la partie adverse qui estime que Jean-Yves Le Gallou « a jeté en pâture » la juge Nikolic, l’avocat rétorque que son client « n’est pas responsable des propos tenus par des tiers » et souligne le caractère « contre-nature » du procès : « je plaide devant des magistrats administratifs [faisant référence aux soutiens de Mme Nikolic dans la salle parmi lesquels des membres du Conseil d’État et des juges administratifs, NDLR] devant lesquels j’ai l’habitude de plaider. »
« Il faut prendre les choses avec sérénité »
À la sortie de son procès, le prévenu se veut optimiste. Interrogé par BV, Jean-Yves Le Gallou compare son affaire à celle de Renaud Camus qui comparaissait en 2020 pour des tweets jugés racistes. « Vous savez, la dernière fois que je suis venu assister à une audience à la XVIIe chambre c’était pour soutenir Renaud Camus dans l’affaire de son tweet sur les banquises et très étrangement, il a gagné, se souvient-il. Je ne désespère donc pas de gagner aussi. » Plein d’optimisme, l’ancien énarque attend la décision qui sera rendue le 8 avril prochain.
Pour ce qui est de la peine demandée à l'encontre de Jean-Yves Le Gallou par les parties civiles, qui le décrivent comme un homme « d’extrême droite radicale », le prévenu se veut philosophe : « Il faut prendre les choses avec sérénité, pour le moment, on ne tape que le portefeuille. » Le montant est pourtant considérable : 15.000 euros de dommages et intérêts sont demandés pour les préjudices qu’aurait subi la plaignante. Quoi qu’il en soit, l’homme prévient : « Si je ne gagne pas, je ferai appel et si nous ne gagnons pas en appel, nous irons en cassation. »
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2 commentaires
Parce que maintenant c’est un honneur de contourner la loi pour défendre un OQTF , on aura tout entendu . Quand a avoir de la considération pour cette femme , impossible .
La loi doit changer , et on doit pouvoir critiquer les décisions de justice