Le procureur cache délibérément, pour un viol aggravé, l’infraction de racisme

Imaginons (je dis bien : imaginons) : un skinhead s'attaque sciemment à une jeune fille turque avec trois copains, il la viole puis la tabasse à plusieurs reprises en la traitant de "sale Turque". Arrêtés, ils sont jugés mais le procureur, au procès, décide de ne pas divulguer l'accusation de racisme. Le lendemain, tous les médias, les artistes, les associations antiracistes, tout ce que le politiquement correct compte de protagonistes tombent à bras raccourcis sur le magistrat. Le ministère de la Justice engage illico des poursuites et le procureur est muté disciplinairement. Soyons clair : ils auraient eu raison.

Or, si ce séisme médiatico-juridique n'est qu'imaginaire, des incidents équivalents se sont bien produits. Seule différence : l'inversion des nationalités. Mais voici les faits :

Le 30 mars 2015, peu après minuit, une jeune fille de 18 ans descend du RER en gare d’Évry. À sa sortie, elle envoie un appel de son téléphone portable. Moment d'inattention qui permet à quatre individus de se jeter sur elle et de l'entraîner sous la contrainte dans un parc voisin. La victime subit alors des sévices d'une rare violence. Sous la menace, les tortures s'enchaînent : fellations forcées, sodomies, coups de bâton. Les violences vont durer près de deux heures. Les quatre ados, ensuite, attachent et bâillonnent leur victime, lui urinant dessus et lui crachant au visage. Enfin, ils l'abandonnent, la menaçant de mort si elle dénonçait les faits. Quelques instants plus tard, un automobiliste l'aperçoit ensanglantée, il la prend en charge et appelle les secours. Malgré son état - et il faut admirer son courage -, elle aura l’énergie de témoigner en portant plainte. Les policiers l’accompagnent aux urgences, on lui donnera trois mois d’arrêt de travail. Mais, en fait, c'est sa vie qui a basculé, marquée pour toujours par ces scènes d'horreur.

Grâce à ses descriptions détaillées et aux images de vidéosurveillance, les quatre suspects confondus par leurs ADN sont arrêtés en moins de vingt-quatre heures.

Qui sont ces quatre "racailles" ? Ce sont tous des mineurs : deux de 13 ans, un de 15 ; le quatrième, qui apparaît comme le chef de la bande, en a 17. Trois frères sont turcs, le dernier marocain. L'aîné avait recouvré la liberté six mois plus tôt, après avoir purgé une peine de deux ans d’emprisonnement pour avoir violé un garçon de 13 ans avec un embout d'extincteur. Lors de leurs interrogatoires, les mineurs délinquants n’ont pas formulé le moindre remords. Au contraire, ils ont exprimé leur haine : non, ils n’auraient pas touché la jeune fille si elle avait été turque ; oui, ils l’ont agressée parce qu’elle était française et que "les Français sont tous des fils de pute". Le juge qui les a fait incarcérer les a mis en examen pour viol en réunion et barbarie, mais aussi, fait rarissime, pour racisme.

Or, durant le procès, le procureur ne retiendra pas l'acte raciste. L'Obs signalera cette agression simplement pour préciser que la "fachosphére" s'était empressée de parler faussement de racisme anti-blanc.

Aujourd'hui, alors que l'affaire est jugée en appel, la vérité éclate enfin. Voici ce que nous apprend Le Parisien du 30 mai :

"À l’époque, le procureur d’Évry avait choisi de dire que ces éléments étaient “faux” (le viol raciste), car la famille souhaitait “éviter toute récupération politique”.

Si les paroles du procureur sont vraies, honte à la famille : comment des parents peuvent-ils se regarder dans une glace, en camouflant le pourquoi de l'acte par pure idéologie ? Ainsi, en refusant de clamer la vérité, ils martyrisent une deuxième fois leur fille. Honte à ce procureur qui a caché un élément majeur du dossier. Il est la loi : comment a-t-il pu s'en affranchir par bien-pensance ?

Pendant ce temps, l'UNEF refusait, il y a quelques jours, de reconnaître le racisme anti-blanc à travers un festival "afro-feministe".

J.-P. Fabre Bernadac
J.-P. Fabre Bernadac
Ancien officier de Gendarmerie - Diplômé de criminologie et de criminalistique

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