Projection du film Les SEGPA au ski : et la police doit intervenir…
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Quand j'ai vu ce titre à l'affiche du cinéma de la petite ville de province où je passe les fêtes, j'ai d'abord trouvé étonnant qu'à notre époque de non-stigmatisation généralisée, on fasse des SEGPA (sections d'enseignement général et professionnel adapté) le prétexte d'une comédie bien lourde sur le dos de ces élèves en difficulté. Pour ceux qui ne le sauraient pas, les SEGPA sont des clases spécialisées - très utiles et pas assez nombreuses - qui accueillent, au sein de certains collèges, des élèves rencontrant des difficultés scolaires importantes. Regroupés dans une classe de seize élèves au maximum, ils reçoivent un enseignement adapté. Pour avoir travaillé dans un collège REP, je peux témoigner que beaucoup de nos élèves de 6e relèvent aussi de la SEGPA mais n'y sont pas scolarisés, soit par manque de place, soit par refus des familles.
Quand je suis repassé devant le cinéma mercredi, jour de la sortie du film, et que j'ai vu le public qui en sortait, j'ai alors compris ce qui se passait : une bande de jeunes à veste à capuche, beaucoup issus de l'immigration. Une atmosphère de sortie de film qui vous dissuade immédiatement d'aller le voir. Et visiblement, le film provoque dans plusieurs villes en France des débordements exigeant l'intervention de la police. Les premiers articles sont tombés vendredi et samedi dans la presse régionale : Auxerre, Dole, Montpellier, Blagnac, près de Toulouse. Sur X, on a vu la police investir une salle de cinéma de Lille avec des chiens !
EN COURS - La police sécurise les séances du film « Les SEGPA au Ski » avec un chien au Kinépolis de Lomme-Lille. pic.twitter.com/kIQqMokxeL
— INFO Roubaix (@InfoRoubaix_) December 29, 2023
Et la liste ne risque-t-elle pas de s'allonger, même si le film commence à être déprogrammé ici ou là ? Nous n'avons en effet pas envie d'aller au cinéma pour retrouver dans la salle le monde racaillisé que l'on fuit, dans sa ville et son établissement scolaire. Le cinéma, c'est un peu le monde d'avant cela, un espace encore préservé où l'on peut retrouver Napoléon et Les Trois Mousquetaires, qui méritent vraiment d'être vus. Les vidéos de ces débordements sont diffusées sur les réseaux sociaux, faisant déjà du film un film culte pour de bien mauvaises raisons. Ce qui est sûr, c'est qu'il a immédiatement trouvé son public…
Mais après tout, comment s'en étonner ? Le film est le second opus, Les SEGPA 1 étant sorti l'an dernier. Les réalisateurs en sont les Marseillais Hakim et Ali Bougheraba qui dirigent leur frère, l'acteur Ichem Bougheraba. Ils ont eu les honneurs de BFM, qui n'a pas hésité à titrer, mercredi : « Les SEGPA au ski, la comédie qui veut faire rayonner l'esprit marseillais. » Hakim et Ali Bougheraba érigent leur film en symbole de renouveau culturel : « Il y a une sorte de "Movida" marseillaise en ce moment. Il y a une renaissance du rap avec les nouvelles générations, mais aussi avec le cinéma issu de la web-série qui transforme l'essai » dans les salles obscures. Essai pleinement transformé trois jours après ! Et notre nouveau Pagnol de poursuivre : « C'est l'une des villes les plus ensoleillées d'Europe. Il y a un brassage ethnique et culturel. C'est Los Angeles en France ! On ne comprend pas pourquoi les studios ne sont pas ici. C'est là que l'un des premiers films parlants, Marius, a été tourné », rappelle Ali Bougheraba. Macron disait bien de la Seine-Saint-Denis qu'« il ne manque que la mer pour faire la Californie »...
Finalement, n'avons-nous pas ici une nouvelle fois la preuve que le renouveau culturel que l'on nous vend depuis quarante ans n'est que l'un des multiples aspects de cette décivilisation qu'Emmanuel Macron a découverte en 2023 ? « Cris », « insultes », « altercations », « jets de bouteilles, de pop-corn », peut-on lire dans la presse régionale relatant ces incidents lors de la projection de ce petit chef-d'œuvre. Si c'est cela, « cette empreinte marseillaise assumée [qui] rayonne sur la France », pour citer encore le réalisateur, alors, nous n'en voulons pas.
25 commentaires
En tant qu’ancien élève de 5ème spéciale qualifiée aujourd’hui de SECPA, je dois avouer que je dois énormément aux deux professeurs dont un instituteur qui m’ont permis par leurs qualités de reprendre une scolarité normale. Et cette classe « spéciale » je l’ai connue en 1961, date d’ouverture à la mixité à l’école, une autre expérience qui est restée dans ma mémoire dans le registre des souvenirs ineffaçables.
Halte au subvention pour les films débiles et des acteurs qui le sont tout autant. Laissons les artistes s’autofinancer car ils gagnent des fortunes en profitant d’un système financé par nos impôts. Si les oeuvres sont bonnes laissons les investisseurs et le public décider s’ils veulent payer, pas tous les contribuables.
La courte vidéo ici présente en dit long sur les spectateurs présents , de futurs directeurs de musées chère à notre sinistre de l’inculture…. Ceux qui a 85% ont le bac et qui a 80% ratent leur licence …
Que voulez-vous, ils seront licencieux faute d’être licenciés !
J’espère que ce chef d’œuvre a Été subventionné…
Je ne vais plus au cinéma depuis qu’un « jeune » a avec ses pieds poussés le siège dans mon dos . J’ai failli la frapper pour son insolence et son manque de respect. Mon gendre m’a empêché de le faire. Depuis, c’est fini, plus de salle de cinéma en compagnie d’abrutis mal élevés….
Avec un peu de chance, le film obtiendra la palme à cannes l’année prochaine. Comme « les indigènes » ou encore » les misérables ». Œuvres grandioses que nous devons à la diversité heureuse !!
Peu de chances que j’aille voir ça au cinéma. J’en vois déja suffisamment dans la vie quotidienne …
Conséquence de l’article précédent ! …. et du rôle de l’administration dans l’éducation des enfants. A force d’avoir voulu abolir le patriarcat et le rôle du chef de famille dans l’éducation des enfants, on obtient une génération de gosses mal élevés et qui se croient tout permis en toute impunité. Conséquence des familles monoparentales ! des femmes seules ne peuvent pas éduquer des jeunes garçons de 15-16ans. Ré-instituons la fessée et celà ira déjà beaucoup mieux.
Le problème des « gosses mal élevés », c’est qu’ils deviennent adultes un jour ou l’autre (même si certains restent mineurs très longtemps). C’est là que les choses se gâtent …
Une petite balade sur Allociné, le site de référence, nous donne:
« Les SEGPA est un film réalisé par Ali Boughéraba et Hakim Boughéraba avec Ichem Bougheraba, Walid Ben Amar. »
Suffisant pour augurer, sans prendre de risques, de la clientèle et du niveau.
Plus surprenant: la presse bien-pensante, Télérama en tête, éreinte la pellicule.
Après mûre réflexion, je n’irai pas.
Vous n’irez pas ? Moi non plus … pas assez de diversité !
Ce qui se dessine en France est assez inquiétant. Vous avez des salles de cinéma qui diffusent des films et qu’il vaut mieux ne pas aller voir avec votre petite famille, sous peine de ramasser un (très) mauvais coup (par derrière de préférence). Il en va de même pour le football, les bals, certains restaurants, quartiers, villes, commerces, etc. On a une sorte de cartographie des lieux qui se dessine en France, avec les fameuses « no go zones » qu’il vaut mieux éviter, car fréquentées par certaines populations. On finira par voir apparaître des applications sur smartphone avec les endroits à éviter en temps réel si on veut sauver sa peau. Mais rassurez-vous, tout ceci n’est qu’un sentiment d’insécurité (méfiez-vous quand même des Anglais, de Kevin et de Mattéo … on n’est jamais trop prudent !)
Une génération a eu « les Bronzés font du ski », une autre a les SEGPA au ski » … deux films différents, deux époques différentes, deux univers différents, deux populations différentes que tout oppose et bien loin du vivre ensemble. Qui aurait imaginé, dans une salle de cinéma diffusant un film avec de Funès, Bourvil, Fernandel, Pierre Richard ou Christian Clavier, l’intervention de la police ? Personne, car c’est impensable. Pourtant, ce n’est pas la première fois que des bagarres éclatent lors de la projection d’un film, dans des parcs d’attraction ou dans centres aquatiques. Le point commun à tout ces débordements ? L’extrême droite, des chrétiens traditionalistes, des militants RN, des colleurs d’affiche de Reconquête, des scouts mécontents ? Je vous laisse deviner …
Souvenez vous, il y a peu, du comportement en station de ski de banlieusards subventionnés qui ont tout saccagé. Pas besoin d’un film.
Des marseillais oui , juste de papiers . Interdire ce film tout simplement , on a encore une grosse facture a payé suite aux émeutes de juillet , les français n’ont plus les moyens de payer pour leurs dégàts .
Français ? Vraiment ?
» les Marseillais Hakim et Ali Bougheraba » (sic)
Disons plutôt qu’ils sont nés à Marseille.
Vous oubliez que Marseille est la plus grande ville algérienne de France, selon son maire, M. Payan. Cela explique bien des choses.
Je suis Marseillais et je peux vous dire que ce maire (remplaçant d’une maire élue par un scrutin indirect complexe) ne s’est pas fait que des amis chez nous avec sa phrase.