Projet de loi Immigration ajourné : l’avenir de la France sacrifié 

macron

Le projet de loi Asile et Immigration, victime collatérale du 49.3 sur la réforme des retraites ? Ce 22 mars, lors de son intervention télévisée, Emmanuel Macron a précisé qu’il « y aura[it] bien une loi Immigration », mais pas tout de suite. Plutôt que de discuter le projet de loi en son intégralité ce 28 mars - comme cela était prévu depuis plusieurs semaines - , le président de la République préfère dorénavant que la réforme soit divisée « en plusieurs textes » qui seront examinés dans « les prochaines semaines ». Dans son entourage, on précise que l’exécutif devrait d’abord présenter des « mesures consensuelles » (dont l’accélération du traitement des demandes d'asile) et s’en remettre, pour le reste, « à des propositions de lois ou initiatives parlementaires ». Adieu, donc, le projet de loi qui promettait d’être « méchant avec les méchants et gentil avec les gentils ». Place, maintenant, à un texte saucissonné, aux mesures sans nul doute inefficaces.

Un Président sans majorité

L’immigration est pourtant une priorité des Français. Selon un récent sondage Odoxa, 72 % des citoyens considèrent ainsi qu’il y a « trop d’immigrés en France ». Un constat de plus en plus partagé au sein de la population française. De plus, le baromètre OpinionWay de février 2023 révèle que 63 % des Français souhaitent que le pays se ferme davantage sur le plan migratoire. Centres d’accueil saturés, allongement des délais de traitement des demandes d’asile, faillite de l’intégration… comme le résume Bruno Retailleau (LR), l’immigration « est l’un des problèmes majeurs de notre société ». Il y a encore quelques semaines, l’exécutif lui-même reconnaissait également la nécessité de reformer notre politique d’accueil. En novembre dernier, Gérald Darmanin promettait ainsi, dans les colonnes du Monde, d’améliorer l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF), de faciliter l’expulsion des étrangers délinquants et même de renforcer les critères d’obtention d’un titre de séjour. Mais aujourd’hui, alors que la France vit une crise sociale réelle, tous ces beaux principes semblent s’être envolés.

En réalité, en découpant le projet de loi sur l’immigration en « plusieurs textes », le président de la République essaie, une nouvelle fois, d’abord d’esquiver le débat parlementaire et, ensuite, d’édulcorer la réforme. Car, comme l’ont révélé les récents débats sur la motion de censure contre Élisabeth Borne, Emmanuel Macron ne peut plus compter sur le soutien infaillible des Républicains à l’Assemblée. À cela s’ajoute la défiance de l’aile gauche de son parti sur la question migratoire. Dès lors, faute de majorité et de consensus au sein de son parti sur la question, Emmanuel Macron préfère gagner du temps plutôt que d’encaisser un nouveau revers. Le « en même temps » ni de droite ni de gauche révèle une nouvelle fois ses limites et les Français en sont les premières victimes.

Délaisse l’avenir de la France

En renonçant à ce projet de loi Immigration, Emmanuel Macron finit par donner des gages à la gauche. Celle-ci s’en est d’ailleurs immédiatement réjouie. Sur son compte Twitter, Clémentine Autain, députée insoumise, salue une « première victoire ». Dominique Sopo, président de SOS Racisme, se félicite également de ce premier pas et appelle désormais à « l’enterrement définitif » de la réforme. Et ainsi, parce que cette extrême gauche, aidée des casseurs, fait plus de bruit que la majorité des Français hostiles à une immigration de masse, l’argument économique l’emporte sur l’avenir de la France.

En somme, après avoir imposé une réforme des retraites contre l’avis majoritaire de ses concitoyens, Emmanuel Macron renonce à un contrôle de l’immigration, pourtant largement plébiscité. Un jour, le président de la République ajustera-t-il sa volonté sur celle du peuple français ?

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Avec l’accord qui vient d’être passé entre l’Angleterre et la France, il est bien difficile de présenter une loi sur l’immigration qui pourrait contrarier cet accord. z

  2. Comment feindre de ne pas comprendre ce président soucieux de l’avenir d’un pays dont il se moque éperdument ???

  3. Anéantir le pays ,et éliminer les français ,,voilà son but et ses espérances,,,par tous le moyens …affreux bilan .

  4. Est-ce que vraiment le gouvernement aurait fait bousculer la table sur l’immigration ? Je crois que cela aurait encore été une loi de dupe. Car, sur ce sujet, la Nupes aurait dit NON, même sur des bases forcément timides. Il ne faut pas demander à Macron d’être ferme sur l’immigration : ne vient-il pas d’accepter le rapatriement de migrants revenant d’Angleterre pour 200 millions d’Euros ?

  5. LFI se fait mal aux cuisses tellement ils sont content, mais ils n’y sont pour rien, la rue c’est les syndicats qui l’on fait sortir. D’autre part je voit mal le président engager une discussion sur les migrants, quand en même temps il signe un accord avec le Royaume-Uni pour qu’on les garde chez nous. Nos amis du Nord de la france ne sont pas sorti de la panade avec encore un centre de rétention chez eux, et des êtres venus d’ailleurs errant dans les rues sans boulot et sans avenir, mais aps sans aides sociales prises dans les poches des français qui cotisent.

  6. Les LR qui qui ont permis l’adoption de la loi sur les retraites sous le prétexte qu’ils seraient un peu entendu pour la loi immigration ont bien été roulés dans la farine …
    A quand la nouvelle compromission de cet ersatz de parti ?

  7. Il sait parfaitement que la majorité des Français est contre cette immigration sauvage, donc il nous punit : cette décision est un bras d’honneur en fait.
    Il n’a pas d’enfants alors l’avenir de la France n’est pas son problème, après lui le déluge

  8. Il a le culot de nous dire que le texte sera « discuté », on a vu à quoi ce résume les discutions de ce gouvernement de tyrans, au 49.3 !

  9. Vous inquiétez pas pour la France. Parti comme vous l’êtes, mois vous en ferez,Monsieur le président, mieux elle se portera, la France.

  10. Macron, l’homme de toutes les trahisons, d’ailleurs tous ses acolytes ne valent pas mieux, c’est pour cela qu’ils sont nommés. En ces temps d’imposture, dire la vérité peut être considéré comme un acte subversif !

  11. Un lâche voilà qui gouverne ce pays . Massacrer les français , les faire travailler plus , les priver de soins , santé et sécurité est sa spécialité . S’attaquer aux vrais problèmes il n’en est pas capable , se débine .

    • un lâche, ce n’est pas le premier qualificatif de la personne qui me soit soufflé .. Macron est dangereux pour avancer masqué , il poursuit son idéologie de destruction , c’est un transfuge un traître à la France …

  12. Il n’y a pas à regretter cet ajournement; personne ne peut croire qu’un projet de loi immigration porté par ce gouvernement pourrait régler sérieusement la question. Peut-être même aggraverait-il encore le problème, sous couvert de bonnes intentions, par exemple le prétexte des métiers en tension, en régularisant les clandestins. Il n’y aurait rien de bon à en attendre vu l’absence de volonté politique à ce sujet.

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