Propositions des candidats à la présidentielle sur l’immigration : Macron 2/20, Zemmour 19/20

immigration

Il devient impossible d’évacuer la question migratoire pour les hommes politiques.

Chacun tient donc un discours sur le sujet… Reste à faire la part des choses entre « éléments de langage » et mesures possiblement efficaces…

Macron : 2/20
Impossible, pour Macron, d’ignorer complètement le sujet. Après quatre ans de pouvoir, il évoque donc le nécessaire contrôle de l’immigration. Juste ce qu’il faut pour susciter l’indignation (surjouée) des associations immigrationnistes. Des déclarations floues avec une crédibilité proche de zéro de la part d’un homme qui a laissé entrer 1,5 million d’étrangers depuis son accession à la présidence (voir les chiffres officiels commentés par Jean Paul Gourévitch) et qui a dissous, pour délit d’opinion, Génération identitaire qui réclamait simplement le contrôle des frontières terrestres de la France.

Bertrand : 4/20
Doublure de Macron pour le système, Xavier Bertrand a prononcé quelques mâles propos contre l’immigration clandestine. Sans le moindre contenu concret. Un copier-coller de « fortes paroles » non suivies d’effets depuis… quarante ans. Là aussi, une crédibilité proche de zéro de la part d’un homme qui a soutenu des candidats communistes aux élections départementales et considère le Rassemblement national comme son « ennemi » et les Identitaires comme « le pire du pire ».

Pécresse : 6/20

Pécresse a fait des propositions concrètes sur l’immigration clandestine et la demande d’asile (à effectuer en dehors du territoire français). Sans doute inspirées par son directeur de campagne, Patrick Stefanini, ces annonces sont techniquement précises. Reste qu’elles laissent de côté la question des 260.000 entrées légales (excusez du peu !). Et qu’elles sont peu crédibles de la part d’une femme qui a lancé son mouvement Libres ! avec des figurants fournis par des associations immigrationnistes subventionnées… y compris par le conseil régional d’Île-de-France qu’elle préside.

Marine Le Pen : 8/20

Cette note peut paraître sévère pour la présidente d’un mouvement qui a été le premier à aborder la question de l’immigration. Elle l’est effectivement, mais cela s’explique par le souci de pasteurisation du discours qui revient à le vider de toute conséquence pratique. Dans l’espoir (plutôt vain d’ailleurs) de rassurer, Marine Le Pen dit, fait savoir, fait dire qu’elle ne touchera pas aux prérogatives du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, de la Cour européenne des droits de l’homme : autant dire qu’elle ne fera rien parce qu’elle ne pourra rien faire. Par ses déclarations, elle a fixé elle-même les bornes de son impuissance. Comment pourrait-elle faire demain ce qu’elle n’a même pas le courage d’esquisser aujourd’hui ?

Barnier : 12/20

Michel Barnier tient un discours ferme : rien d’original à cela, mais il le crédibilise par une volonté de moratoire de toute immigration nouvelle pendant trois à cinq ans. Un moratoire qui se substituerait aux normes judiciaires actuelles et qui serait adopté par référendum. Un schéma qui pourrait tenir la route à condition de recourir à la voie du référendum par l’article 11 et non par l’article 89 qui permettrait au Conseil constitutionnel de priver le projet de loi de toute efficacité. Une démarche qui a, en tout cas, le mérite de poser les vraies questions !

Zemmour : 19/20

Par ses prises de proposition claires, Zemmour a de loin les meilleures propositions sur l’immigration :
- rigueur du diagnostic,
- volonté de retirer aux juges leur pouvoir de censure,
- référendum gaulliste au titre de l’article 11,
- rétablissement de la liberté d’expression et abrogation des lois liberticides,
- refus des oukases du cordon sanitaire et du « pacte républicain ».
Un vrai sans faute jusqu’ici.
Notons qu’indépendamment des chances - forcément aléatoires - de succès, la candidature Zemmour a un immense mérite : faire tomber les masques des politiciens faussaires, professionnels des belles paroles qu’ils savent vides de contenus efficients.

Jean-Yves Le Gallou
Jean-Yves Le Gallou
Ancien député européen, essayiste - Président de Polémia.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois