Protection animalière : la fin des chevaux de bois ?

cheval manège © wikipedia Daplaza

Il y a décidément des gens pour lesquels les journées doivent paraître bien courtes, tant ils semblent être occupés. Ceux de l’association PETA (Pour une éthique dans le traitement des animaux), par exemple. Ainsi Le Chasseur français vient-il de lever un gros lièvre, relatif à cette association.

Petite parenthèse. Pour les plus jeunes de nos lecteurs, rappelons tout d’abord que cet honorable mensuel, fondé en 1885 par l’entreprise Manufrance, continue de porter haut et fort les valeurs de notre chère cambrousse ; ce, avec un succès qui ne se dément pas. Certes, si sa diffusion était de plus de 450.000 exemplaires en 2007, Le Chasseur français ne se vendait plus qu’à 200.000 exemplaires en 2022, résultat dont rêveraient pourtant nombre de ses confrères parisiens. Amis de L’Express, de Télérama ou de L’Obs, si vous nous lisez… Mieux : ce journal emblématique, aussi connu pour ses annonces matrimoniales, publiées au lendemain de la Grande Guerre, serait à l’origine de plus de 100.000 mariages. Bref, c’était L’amour est dans le pré avant l’heure. Fermons la parenthèse.

Mais revenons-en plutôt à nos défenseurs de la cause animalière et à cette information publiée, ce 16 février, par ce journal éminemment campagnard : « PETA veut interdire les animaux sur les manèges. » Tout d’abord, on se dit qu’on a mal lu et qu’Isabelle Leca, qui signe l’article en question, a commencé à la vodka dès le petit déjeuner. En fait, pas du tout, PETA confirmant cette information, sachant que ces manèges « normalisent l’utilisation des animaux comme moyen de transport et de divertissement ». Et de proposer, à la place, de « produire des figures de carrousel en forme de voitures, d’avions, de vaisseaux spatiaux et de bulldozers ».

Le calvaire de Mickey dont on arrachait la queue

Quelle ingéniosité ! Il faut vraiment n’avoir jamais emmené ses enfants et petits-enfants au manège pour ignorer que tout cela existe depuis belle lurette. On remarquera, par ailleurs, que l’empreinte carbone de ces engins n’étant pas tout à fait anodine, il y aurait là de quoi donner de mauvaises habitudes aux enfants quant à la sauvegarde de la planète. Après, il y a certes le martyre enduré par les chevaux de bois, condamnés à éternellement tourner en rond, sans but précis. Mais que dire du calvaire de Mickey, dont on décroche régulièrement la queue afin de gagner un tour de manège gratuit ?

Cet infortuné souriceau est-il véritablement consentant ? Il est à craindre que non. Mais il s’agit peut-être d’expier sa condition de mâle dominant : car pendant que Mickey se fait tripoter, Minnie est invisibilisée. En bonne logique, il faudrait une sorte de parité dans l’exposition ; quitte, pour Minnie, et ce, à défaut de queue, une culotte à se faire arracher par nos chers bambins, histoire de repartir à l’œil pour un nouveau tour de carrousel. Mais nous nous égarons.

On remarquera encore, grâce à nos confrères du Chasseur français, que PETA n’en est pas à son premier coup d’éclat et en a toujours sous la pédale en matière d’imagination débordante. En effet, lors d’une précédente campagne de sensibilisation lancée en mars 2021, cette association alertait les populations quant à ce scandale dont on ne fait manifestement pas assez de cas : la consommation de ce lait, issu du « viol des vaches ».

Bientôt la grève du sexe ?

Il est un fait que ces attouchements mammaires non consentis ont de quoi révolter le mâle écologiste déconstruit. Et que dire de ces proxénètes en puissance qui, régulièrement, dans ces goulags en forme de fermes, emmènent la vache au taureau, histoire que ce dernier puisse se consoler de sa détresse sentimentale et de sa solitude affective ?

D’ailleurs, PETA, organisation comptant tout de même trois millions de membres dans le monde, ne serait-elle pas en proie aux idées fixes, à en juger de cette autre campagne, une fois de plus relevée par Le Chasseur français, visant à « demander aux femmes de faire la grève du sexe face aux hommes mangeurs de viande ». Là encore, c’est du lourd, PETA se justifiant de la sorte : « Chaque enfant non né permettrait d’économiser 58,6 tonnes de CO2 par an. » Décidément, il n’y a pas de petits profits. On laissera le mot de la fin à Jessica, charcutière de profession et citée par Le Chasseur français : « Je suis sans voix. Je vends des saucisses et plus de femmes que d’hommes viennent me voir. J’aurais un gros problème si mon mari n’avait plus le droit d’avoir des relations sexuelles ! »

Le bon sens le plus élémentaire serait-il en passe de devenir une denrée rare ? C’est à croire, si les heures sont comptées pour les chevaux de bois caracolant pour la plus grande joie des enfants.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

50 commentaires

  1. « Viol des vaches ». Mais si on suit sa logique, le cheval du manège, le cochon rose, la licorne, Donald Duck, sont-ils « violés » aussi? Et que dire du bilan carbone des avions, fusées, soucoupes, hélicoptères, et de la vieille 2CV? Va-t-il falloir tout enlever? le manège c’est satanique, je vous le dis! Blague à part, Mme Isabelle Leca ne devrait-elle pas se « trouver un mec »? (pauvre de lui). Ou un vrai métier?

    • Il me semble me souvenir que quelques filles avaient posé torse nu pour justement protester contre ce fameux « Viol des vaches ». Dans un premier temps, j’avais pensé à du second degré, mais non !

  2. Si nous ne voulons pas finir en ânes comme dans l’histoire de Pinocchio, il va falloir se réveiller et soutenir nos agriculteurs et tous ceux qui se révoltent contre cette main mise sur nos libertés. Laissons nos agriculteurs labourer, semer et récolter quand ils le jugent bon et non aux ordres des technocrates qui n’ont jamais vu le c…l d’une vache…

  3. Les chevaux de bois dans les manèges, ce serait avilissant pour les animaux ? Et un Africain dans un bac de glaçons pour faire la publicité à la télé de l’Austin Mini, et en vanter les qualités, c’est avilissant pour qui ?

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