Psychodrame à gauche : l’actrice transgenre promise aux Oscar™ était raciste !

Capture d'écran
Capture d'écran

À l’origine, un conte de fées des temps modernes. Emilia Pérez, le film de Jacques Audiard, est par treize fois cité aux Oscar™ après avoir emporté, à Cannes, Palme du jury et Prix d’interprétation pour ses quatre actrices : Selena Gomez, Zoe Saldana, Adriana Paz et, surtout, Karla Sofía Gascón. Dans la foulée ? Autant de Golden Globes, sorte d’avant-goût de ces mêmes statuettes distribuées à Hollywood. L’histoire ? Un homme qui devient femme, histoire de devenir « une plus belle personne », comme on dit ; soit « l'actrice » Karla Sofía Gascón, homme devenu femme et, un temps, reine d’un soir ; le tout sur fond de narcotrafic mexicain.

Le synopsis ? « Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle : aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être. » Et Jacques Audiard d’ajouter : « Il faut changer les corps pour changer les âmes et la société », la main sur le cœur, ou le portefeuille, au vu du retour sur investissement de ce succès annoncé.

Mais le propre de ces contes de fées consiste souvent à voir le carrosse se transformer en citrouille dès les douze coups de minuit sonnés.

Déjà, les Mexicains n'aiment pas le film…

De fait, il est vrai que tout n’avait pas très bien commencé et que, malgré l’euphorie médiatique ambiante, il y avait un peu de quoi se méfier, surtout à en lire le site Konbini, toujours en pointe dans les élégances progressistes du moment : « Les détracteur.rice.s du film de Jacques Audiard s’élèvent depuis plusieurs mois, sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias spécialisés, pour dénoncer le film à succès. Dans un tweet aux plus de 2,7 millions de vues adressé à l’Académie des Oscar™, le scénariste mexicain Héctor Guillén taxe Emilia Pérez de "moquerie raciste eurocentrique", dénonçant le choix de faire une comédie musicale au sujet d’une situation politique dévastatrice au Mexique – plus de 500.000 personnes décédées dans un contexte de guerre des cartels de la drogue. »

Et les associations homosexuelles non plus…

Pour tout arranger, les réseaux LGBT en remettent une couche, tenant le film de Jacques Audiard pour « une idée de la transidentité complètement tirée de l’imaginaire cisgenre ». Sans oublier l’ONG GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation), qui y voit « un portrait profondément rétrograde d’une femme trans ».

Et puis, le pompon sur la cerise, il y a ces anciens tweets de Karla Sofía Gascón, soudainement revenus à la surface. Florilège. À l’en croire, l’islam serait « un foyer d’infection pour l’humanité qu’il est urgent de soigner ». À propos de l’immigration maghrébine en Espagne ? « Combien de fois, encore, l’histoire devra-t-elle expulser les Maures d’Espagne. […] Le plus grand retard en matière de droits se trouve dans l’islamisme. […] Peut-être que l’année prochaine, au lieu de l’anglais, nous devrons enseigner l’arabe. »

Les Oscar™ millésime 2021 ? « Ils ressemblent de plus en plus à une cérémonie de remise de prix de films indépendants et contestataires, je ne savais pas si je regardais un festival afro-coréen ou une manifestation Black Lives Matter. » D’ailleurs, au sujet de ce mouvement, lancé après la mort de George Floyd, le 25 mai 2020, le travesti le plus célèbre au monde, après Christian Clavier dans Le Père Noël est une ordure, en a la moumoute toute retournée, tenant le même George Floyd pour « escroc » et « mythomane ».

Cloué.e au pilori…

Bref, c’est la goutte d’eau qui met le feu aux poudres, en même temps que l’étincelle qui fait déborder le vase. D’où rétropédalage général : l’icône progressiste serait un (une) fieffé.e réactionnaire. Et voilà qui la fout mal, à quelques jours du sacre oscarisé. Du coup, Netflix vient de la « canceller », sans faire preuve de cette moindre courtoisie, naguère pourtant réservée aux dames. Quant à Jacques Audiard, c’est courage fuyons : « J’ai beaucoup de mal à repenser au travail que j’ai fait avec Karla Sofía. La confiance que nous partagions, l’ambiance exceptionnelle que nous avions sur le plateau et qui était effectivement basée sur la confiance… » Il est vrai que si « iel » lui avait fait croire qu’il était en train de tourner avec Charles Bronson, il y avait un peu tromperie sur la marchandise.

Décidément, cette gauche vivant grand train avec l’argent du contribuable a de moins en moins de chance, avec ses figures tutélaires, tel l’abbé Pierre, au bord d’être canonisé avec le film sulpicien qui venait de lui être consacré, avant qu’on apprenne qu’il pouvait disputer le César™ du dragueur le plus lourdingue, ex aequo avec son compère Gérard Depardieu, sans oublier la chute de Benoît Jacquot et Jacques Doillon, autres totems du cinéma germanopratin. Lesquels, après avoir distribué des leçons de morale à la planète entière, viennent de se faire poisser, tels de vulgaires tripatouilleurs de métro.

Décidément, le cléricalisme de gauche a du mou dans la corde à nœuds.

Picture of Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

8 commentaires

    • Mais non, voyons! Relisez attentivement l’article, son auteur narre une histoire, l’histoire d’un film et d’une femme trans (eh oui, malheureusement il existe des femmes trans), sans juger, approuver ou désapprouver le fait pour un homme de vouloir devenir femme. Là n’est pas son sujet.

Laisser un commentaire

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il ne reste que l’euthanasie au gouvernement
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois