Psychose du coronavirus sur terre dans les airs
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À bord d'un vol intérieur de la compagnie United Airlines, un homme toussait et éternuait.
Peut-être était-il porteur de la bébête qui monte qui monte et nous décimera tous ? Affolés par ce comportement passablement indicateur de la présence du virus maudit, quelques passagers ont ameuté l'équipage. La contamination guettait, il fallait fournir un parachute à l'éructant et lui montrer la porte. Ou bien, solution plus raisonnable, que l'avion se pose dans les plus brefs délais. Quitter ce bouillon de culture aérien devenait l'urgence absolue.
Ce qui fut fait avec une escale improvisée dans la ville de Denver. Ouf ! Avec un peu de chance, le coronavirus n'avait pas eu le temps de sauter d'épaule en épaule, de tablette en tablette. Les passagers en panique quittaient l'appareil et poursuivaient leur voyage par tous moyens à leur convenance. À pied, sans doute, mais sous réserve que le bitume ait été examiné par un médecin (une oreille plaquée sur la route, un spécialiste américain entend venir le coronavirus à plus de 20 km).
Un atterrissage d'urgence pour rien. Après examen à l'escale, il s'avéra que l'homme à l'origine de la psychose n'était victime que de simples allergies. Quelques « atchoum » plus tard, il regagnait sa place sous les yeux réprobateurs des téméraires restés stoïques sur leurs sièges. Que ne s'était-il retenu ? Il manquait, visiblement, une signalisation interdisant l'éternuement, la toux et toute manifestation grippale à l'intérieur de la carlingue. Pourquoi ne prenait-on pas la température de chaque voyageur dès son arrivée dans la salle d'embarquement ? Les idées fusaient.
Fort de cette paranoïa ambiante, il suffira donc au passager d'un vol Paris-Bastia, souhaitant descendre à Marseille pour faire quelques emplettes, de commencer à tousser au-dessus de Montargis, puis d'éternuer à l'aplomb de Lyon, pour que l'avion le dépose à l'aéroport de Marignane. Simple et pratique. Quelques grains de poivre dans un mouchoir suffisent.
Crainte du contaminé dans les lieux publics, voisins qui s'épient et refusent de serrer la main. « Touche pas à mon pote ! » crie Harlem Désir. « Il a peut-être le coronavirus », ajoute Julien Dray. SOS Racisme pourrait voir, en ces circonstances, un moyen de revenir sur le devant de la scène et d'écouler ses stocks de mains jaunes en carton. Enfin utiles !
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