Pyromane, Aphatie accuse la France de centaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie

Notre compatriote Boualem Sansal en est à son cent-unième jour de détention en Algérie. Il y a deux jours, un terroriste sous OQTF, que l’Algérie a refusé dix fois de reprendre, a assassiné un vieil homme sur un marché à Mulhouse. Les humiliations de l’Algérie à l’endroit de la France se multiplient. C’est le moment que choisit le journaliste Jean-Michel Aphatie pour accuser, sur RTL, la France d’avoir commis en Algérie « des centaines d’Oradour-sur-Glane ». Rien que ça ! Le journaliste Thomas Sotto, un peu sonné, demande confirmation des ses propos : « Nous nous sommes comportés en Algérie comme des nazis ? » Ah, non. C’est pire : ce sont « les nazis qui se sont comportés comme nous les Français ». Autrement dit, nous serions les inspirateurs d’Hitler. L’Arcom interviendra-t-elle ? Le préjudice n’est-il pas infiniment plus grave de comparer, dans le contexte explosif que l’on sait, les Français en Algérie à des nazis que de malmener verbalement Louis Boyard ?

Jean-Michel Aphatie : "La France a fait des centaines d'Oradour-sur-Glane en Algérie" pic.twitter.com/Pti1nKbrSN

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Est-il utile de le rappeler ? L’esprit de vengeance est à la fois la matrice et le carburant du terrorisme, en France. Et le récent aveu, lors de son procès à Paris, de Brahim Aouissaoui, le Tunisien de 25 ans en situation irrégulière accusé d’avoir tué - pour deux d’entre eux, quasi décapité - avec un couteau de cuisine dans la basilique de Nice, le 29 octobre 2020, Nadine Devillers, Simone Barreto Silva et Vincent Loquès, le sacristain, en est une criante illustration. Il explique à la cour que ces assassinats sont « légitimes » (sic) parce que « tous les jours, vous tuez des musulmans, ces musulmans qui meurent sont innocents ».

Rhétorique victimaire

Comment ne pas reconnaître dans ces propos la rhétorique victimaire développée par nombre d’intellectuels, politiques et journalistes en France ? Et il n’est pas le seul à arguer de la supposée islamophobie occidentale pour justifier ses actes.

La politologue Myriam Benraad, politologue et spécialiste du monde arabe, qui a suivi et analysé l’État islamique, a écrit que « la vengeance » était même « son ressort mobilisateur ». On y trouve un long continuum allant des croisades à Gaza, en passant par la colonisation, les interventions militaires en Syrie ou au Mali, Charlie Hebdo, et incluant les diverses discriminations et stigmatisations qui prospéreraient aujourd’hui sur le sol français à l’endroit de l’immigration.

Au Bataclan, on se souvient que l’État islamique, s'agissant des victimes, avait parlé, sans crainte du ridicule, de « croisés ». Les assassins du père Hamel voulaient venger les morts en Syrie. À Rambouillet, le terroriste tunisien Jamel Gorchene, assassin de Stéphanie Monfermé, agent administratif au commissariat de Rambouillet, était obnubilé par l’islamophobie, comme l’ont montré ceux qu’il suivait sur réseaux sociaux : le CCIF, Mélenchon, Mediapart, Edwy Plenel, Yacine Belattar, Jean-Michel Aphatie. Croyez-vous que cela ait glacé ce dernier, lui ait servi de leçon ? Visiblement, non.

Samuel Paty a été assassiné car jugé islamophobe, jusque dans les rangs de ses collègues.

L’assaillant gare de Lyon, il y a tout juste un an, Kassogue S., était un Malien qui en voulait à la France pour son intervention dans son pays et qui martelait, faisant référence au « passé colonial », que « l’Afrique ne [devait] jamais pardonner à la France ». C’est pour cela qu’il voulait à ce titre s’en prendre à de « vrais Français », historiques, pas « naturalisés ».

Une chose est de conspuer la France, comme tant d’enseignants et historiens militants, intellectuels, politiques dans le contexte paisible des années 70 à 90. Ils ont fait le lit, en marquant les esprits par leur idéologie, de ce qui arriverait par la suite, mais il n’y avait pas de conséquence immédiate traduite en actes. Une autre de lui cracher dessus aujourd'hui, alors que la France fait face à une cinquième colonne haineuse prête à passer à l’acte.

C’est donner les outils sémantiques et les armes psychologiques aux esprits fanatisés qui passeront à l’acte, avec d’autant plus de force que la diatribe accusatoire vient d’un Français, censé « savoir ».

Emmanuel Macron aussi

Quand Manon Aubry, juste après Mulhouse, parle de l’« obsession xénophobe » de Retailleau qui cible les Algériens, elle sait ce qu’elle fait.

Quand Dominique de Villepin, le 7 octobre 2024, parle de « la tentation, en France », de « faire de l’Algérie un bouc émissaire », il sait ce qu’il fait.

Quand la députée LFI Sophia Chikirou accuse l’État hébreu d’être « né d’une colonisation, d’un apartheid et d’un génocide », elle sait ce qu’elle fait.

Quand Rima Hassan accuse Israël de génocide et compare aussitôt les colons français en Algérie et les colons israéliens en Palestine, elle sait ce qu’elle fait.

Comme Jean-Michel Aphatie.

Mais aussi comme Emmanuel Macron, candidat en 2017, qui accusait, sur le sol algérien, la France en Algérie de « crime contre l’humanité ». Et c’est bien là son talon d’Achille : comment serait-il aujourd’hui crédible, après de tels propos, pour hausser le ton face à l’Algérie ?

« Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de crime contre l’humanité ; Gérald Darmanin est allé porter une gerbe sur le monument du FLN. Comment peuvent-ils ensuite s’opposer à l’Algérie ? »@gabriellecluzel pic.twitter.com/niffL463zT

— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) February 25, 2025

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