Quand François Hollande soutient Anne Hidalgo, telle la corde le pendu…

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Prétendre qu’Anne Hidalgo, candidate officielle du Parti socialiste, soit à la peine, à la fois en campagne et dans les sondages, relève de l’euphémisme délicat. En effet, scotchée à 2 % des intentions de vote, au coude-à-coude avec l’autrement plus sympathique Jean Lassalle, notre dame de Paris fait plus pitié qu’autre chose : même Jacques Cheminade aurait fait mieux.

Pourtant, toute part de malheur cèle ses petits moments de joie : le soutien de François Hollande, par exemple, venu, ce mardi 22 mars, la soutenir lors d’un meeting à Limoges, devant quatre cents électeurs socialistes ; c’est dire la manifestation de masse. Pourtant, il est toujours élégant de venir au secours des dames en détresse, même si cette culture de la galanterie est aussi partie prenante de celle du patriarcat blanc, hétérosexuel et dominant, si en vogue au Parti socialiste. Le défunt Tonton qui, dans sa vie, n’a pas grimpé que la roche de Solutré, pourrait en témoigner. Mais pour une fois, les néo-féministes de l’espèce énervée n’ont peut-être pas tort.

Ainsi, le moins qu’on puisse prétendre est que le seul président de la Cinquième République n’ayant pas osé se représenter après un premier mandat n’a pas tout mis en œuvre pour soulager Anne Hidalgo de sa « charge mentale », en la circonstance. Monopolisant le crachoir trois quarts d’heure durant – pis qu’un pilier de comptoir en voie de saoulerie terminale –, notre homme aura principalement parlé de lui et de ses guerres passées, confondant sûrement bataille de Solférino (1859) et rue du même nom, jadis antre du parti fondé en 1971 par un autre François, Mitterrand celui-là.

Pourtant tout n’avait pas trop mal commencé : « Je suis là parce que je suis fidèle et loyal, surtout quand c’est difficile. Qu’aurait-on dit si je m’étais tu ou si je m’étais caché ? Je laisse ça à d’autres, ou plutôt à un autre qui n’a jamais été un exemple pour moi. » Bingo ! Il oublie de parler d’Anne Hidalgo, préférant disserter de lui et de Nicolas Sarkozy, dont certains murmurent que son probable ralliement à la candidature du Président sortant pourrait avoir un rapport avec ses actuels embarras judiciaires. Qu’est-ce que les gens peuvent avoir l’esprit mal tourné…

Et une dernière courtoisie, pour finir : « Quoi qu’il advienne, les 10 et 24 avril, une initiative devra être prise avant les législatives pour reconstruire la gauche de responsabilité. » C’est-à-dire sans madame la mairesse de Paris, dont l’équipée présidentielle semble avoir vocation à être tôt oubliée, pénibles préliminaires en attendant l’essentiel : son destin à lui. Plus mufle que François Hollande, on ne saurait donc faire. Mais on sait bien qu’entre carte électorale et carte du Tendre, les transports amoureux de l’ancien Roméo de la rue du Cirque auraient plus tendance à privilégier la première que la seconde.

Pour aller vite et clair, l’objectif hollandais serait de remettre au plus vite la haute main sur ce Parti socialiste dont il hérita après la chute du 21 avril 2002 et à la tête duquel il ne démérita point ensuite. Pour ce faire, il envisagerait même de se présenter aux prochaines élections législatives. Après tout, pourquoi pas, Valéry Giscard d’Estaing ayant jadis montré le chemin vers les sommets qu’on sait.

En attendant, nos confrères persistent à estimer qu’un Président, ou, tout au moins, un ex-Président n’aurait pas dû dire ça. Thierry Moreau, invité sur RMC, estime ainsi : « Quand on écoute le discours de Hollande, c’est une humiliation pour Hidalgo qui est absolue. » C’est à peine exagéré.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Hollande, Hidalgo : un sacré tandem. Ne manquent Lang, Kouchner. Pourquoi pas aussi Straus-Kahn, Attali ?

  2. Espérons que ce grand égalitariste n’oubliera pas de déclarer ses revenus de député à la CNAV, de sorte que de ses gains futures soient décomptés de ses retraites.

  3. Pour tourner cette sombre page de son histoire, le PS pourrait devenir le PP : « PARTI des PERDUS »

  4. papy fait de la résistance, il à raison le bougre nous pourrons au moins rire de ses turpitudes et de ses déplacements amoureux

  5. Il est venu soutenir la maîtresse femme qu’il a décorée. Peut-être même lui a-t-il apporté des pains au chocolat ! Quel cirque. Peut-être a-t-il voulu souligner qu’on ne l’avait pas limogé, mais qu’il est parti de lui-même. Décidément, il restera dans l’histoire comme un homme à femmes, grâce à sa Garde des Sceaux Christiane Taubira. Valérie Trierweller restera aussi dans l’histoire, grâce à lui.

  6. Est ce du courage ou de l’inconscience de « s’accrocher » comme cela ??? Comment des personnes aussi « aveugles » peuvent envisager de conduire un pays où il faut un minimum de vision ??

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