Quand la CEDH impose la vaccination obligatoire, le totalitarisme n’est pas loin
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Au sein du débat public, la question du choix de se faire vacciner ou non est considérée collectivement et socialement – sinon politiquement – comme un tabou dans la mesure où elle se voit implicitement rabattue sur un vulgaire parti pris individuel qui n’emporterait, en aucune manière, de conséquences décisives pour la société.
En d’autres termes, quelle que soit ladite opinion, les autorités politiques et administratives finiront bien par imposer la vaccination obligatoire, celle-ci reposant, in fine, sur un ensemble d’éléments congruents : lassitude de la population à l’égard des restrictions sanitaires, coercition, fatalisme et peur de contracter un virus, certes très contagieux, mais guère plus dangereux ou mortel que celui de la grippe saisonnière.
Le récent arrêt rendu en Grande Chambre par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), Vavřička et autres c. République tchèque, semble, d’ailleurs, offrir en la matière un blanc-seing aux États. Était en cause une sanction pécuniaire infligée à un père de famille pour avoir refusé de faire vacciner ses deux enfants, âgés de 14 et 13 ans, contre la poliomyélite, l’hépatite B et le tétanos, alors que l’État tchèque imposait ces vaccinations. Après avoir épuisé toutes les voies de recours internes, la famille s’est pourvue devant la Cour de Strasbourg qui l’a définitivement déboutée au motif, en substance, que la politique étatique de vaccination obligatoire, si elle constitue bien « une ingérence dans l’exercice du droit au respect de la vie privée » des populations concernées, n’en repose pas moins sur un « but légitime » de « protection contre des maladies susceptibles de faire peser un risque grave sur la santé ».
L’arrêt a été rendu à la majorité des magistrats composant la juridiction, moins deux voix. Parmi elles – appelées « opinions dissidentes » ou « séparées », selon l’usage en cours dans les prétoires anglo-saxons –, celle du juge polonais Krzysztof Wojtyczek mérite attention dans la mesure où il fait grief à ses pairs d’avoir exprimé « de forts jugements de valeur sans disposer d’une base factuelle suffisante ». Plus précisément, lors même qu’il affirme que « la vaccination permet non seulement de sauver de nombreuses vies et d’éviter des dommages considérables pour la santé », estime que la Cour n’a pas rendu une « décision judiciaire rationnelle ».
Se fondant sur un principe fumeux, d’origine durkheimienne, de « solidarité sociale », elle s’est délibérément privée du concours d’« experts indépendants » sur l’innocuité et l’efficacité d’une vaccination systématique, à plus forte raison lorsque les magistrats sont dépourvus de « connaissances médicales spécialisées ».
Le magistrat incrimine ses collègues qui, n’ayant pas manqué de relever qu’« il n’y a pas de consensus [sur la question de savoir si] l’obligation de vaccination serait nécessaire pour protéger la santé publique », n’en tirent aucune conséquence logique, se bornant à renvoyer « au consensus général », à « des jugements de valeur et à des recommandations de politique générale ». Autant dire au doigt mouillé et au sens du vent, voire à la boule de cristal…
Le juriste soulève, surtout, un point fondamental : « L’attitude pro-choix en matière vaccinale reflète un problème plus général de défiance, parmi les citoyens, à l’égard des institutions démocratiques. » En filigrane, il pointe l’attitude de la CEDH qui, en l’espèce, a manqué l’occasion d’endiguer les vagues hygiéno-tyranniques qui submergent nos concitoyens européens.
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