Quand la députée RN Auzanot ressuscite une féministe du XIXe, la gauche s’empourpre
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La République macronienne rendra-t-elle un hommage national à Jeanne Deroin, obscure féministe du XIXe siècle déterrée non sans astuce par le RN, en ce 8 mars 2023, Journée de la femme ? Ce personnage fait, en tout cas, l’objet d’une proposition de résolution émanant de la députée RN de Vaucluse Bénédicte Auzanot, proposition adoptée à l’unanimité par le groupe RN au Parlement.
Jeanne Deroin ? La mention de ce nom par le RN fait déjà bondir la gauche qui tente de résister au pillage de ses figures. Ainsi, le député NUPES-socialiste Arthur Delaporte, salement sorti de son panthéon, stigmatise sur Twitter ce « nouvel acte opportuniste du RN » : « Militante socialiste, elle s’est battue sa vie entière pour l’émancipation des femmes et l’affranchissement des travailleurs, s’agace l’élu. Tout l’inverse du RN ! Nous ne sommes pas dupes. »
Nouvel acte opportuniste du RN qui veut rendre hommage à Jeanne Deroin.
Militante socialiste, elle s’est battue sa vie entière pour l’émancipation des #femmes et l’affranchissement des travailleurs.
Tout l’inverse du RN. Nous ne sommes pas dupes.
— Arthur Delaporte (@ArthurDelaporte) March 8, 2023
Pas dupes, mais quand même dépouillés... Deux cent dix-huit ans après sa naissance, cette féministe « qui fut la première femme à se présenter à des élections législatives », nous raconte Bénédicte Auzanot, sème ainsi à nouveau la discorde parmi les bien-pensants du palais Bourbon. À fronts renversés, cette fois. Trop tard ! Le parti de Marine Le Pen a un temps d’avance.
Née à Paris le 31 décembre 1805, cette ouvrière lingère à la forte personnalité deviendra institutrice à la force du poignet. Elle a 26 ans lorsqu’elle rédige son plaidoyer contre « la soumission des femmes ». Proche des socialistes utopiques et du saint-simonisme, elle va élever trois enfants sans faire de bruit avant de reprendre le combat vers 1848, fondant même son journal féministe, L’Opinion des femmes. Elle y écrit aussitôt les motifs sur lesquels elle fonde sa demande d’égalité. Des mots à faire dresser les cheveux sur la tête de notre amie Sandrine Rousseau.
« L’individu social, explique Jeanne Deroin, c’est l’homme et la femme. Sans leur union, rien de complet, de moral, de durable, n’est possible. » Pas question, pour Jeanne Deroin qui a souhaité conserver son nom lors de son mariage, de déconstruire Monsieur. Dans le journal La Voix des femmes du 27 mars 1848, la féministe socialiste détaille sa position : « Lorsque tout se décidait par l’épée, il était naturel de croire que les femmes qui ne pouvaient prendre part aux combats ne devaient pas s’asseoir dans l’assemblée des guerriers. Alors, il s’agissait de détruire et de conquérir par le glaive. Aujourd’hui, il s’agit d’édifier, d’organiser. Les femmes doivent être appelées à prendre part au grand œuvre de régénération sociale qui se prépare. Pourquoi la patrie serait-elle privée des services de ses filles ? » Complémentarité homme-femme, famille, patrie… La gauche NUPES peut-elle encore vraiment revendiquer sans états d'âme les combats de Jeanne Deroin ? Poser la question, c'est y répondre. Bénédicte Auzanot interroge ainsi, sans y toucher : ces grands ancêtres sont-ils plus proches de Louis Boyard ou de Marine Le Pen ?
L’exposé des motifs de sa proposition de résolution rappelle la régression du code napoléonien, le caractère « exclusivement masculin » du suffrage universel de 1848, qui incita Jeanne Deroin à se présenter sans espoir d’être élue. Le RN rappelle subrepticement que les premières propositions favorables au vote des femmes vinrent du nationaliste Maurice Barrès et du libre penseur Ferdinand Buisson : elles furent écartées par le Sénat. Il aurait pu préciser à nouveau que la gauche, notamment celle du Front populaire, refusa le droit de vote aux femmes, craignant qu’elles ne répercutent l’influence de l’Église... Il faudra attendre 1944. Enfin, la proposition du RN reprend cette phrase : « C’est parce que la femme est l’égale de l’homme et qu’elle ne lui est pas semblable qu’elle doit prendre part à l’œuvre de la réforme sociale et y faire entrer les éléments nécessaires qui manquent à l’homme pour que l’œuvre soit complète. » Benoît XVI ou Jeanne Deroin ? Horreur et damnation... c'est Jeanne Deroin !
Surgie de l’Histoire, cette militante, qui mourut en exil en Grande-Bretagne en 1894, place nos grandes consciences de gauche au pied du mur des trahisons et des mutations accumulées, loin des valeurs revendiquées aujourd'hui.
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36 commentaires
Quand Arthur DELAPORTE crie à l »opportunisme », on a clairement conscience que le RN vient de retrouver un jouet de Gauche dans le grenier, et l’exhiber devant le nez de la NUPES, en disant, provocant: « c’est à nous, la,la,la! »
Excellent article Mr Marc Baudriller, merci. Au risque de me répéter (article précédent mais pas de vous), le fusionnel associatif et non le con-fusionnel Femmes/hommes ou hommes/Femmes est absolument nécessaire, la pérennité de l’humanité en dépend. L’équilibre politique également en dépend. Ma Mère a eu le droit de vote en 1946 de mémoire: Une institutrice (École Normale) de village, apicultrice (mérite agricole pour ses recherches en collaboration avec Rémi CHAUVIN). J’ai 76 ans pour situer le contexte, et était gaullienne. Je n’ajouterais que Marine a une posture ambigüe à ce point que j’ai rejoint Zémmour après des années de FN/RN. Aujourd’hui serais-je d’extrême droite ou simplement « normal »?
Comme quoi, la gauche, mis à part détruire, n’a pas beaucoup d’idées, ni d’idéal
La gauche n’est pas du tout sectaire : ce n’est qu’un sentiment de sectarisme !
bravo et bien joué Mme Auzanot , tout se qui pique la NUPES me met en joie !!!
Je suis mort de rire à la lecture de cet article, arroseurs arrosés
Bien joué Mme Auzanot
Très bonne initiative ..Bravo.
La gauche prise à son propre piège.
La gauche est aux antipodes de la morale, du courage et de l’esprit de construction . Seule l’idéologie compte . Ces gens là estiment qu’ils ont le monopole du social et du respect humain. On voit bien la tournure que prennent les choses. La macronie par son attitude pousse non seulement le pays dans le fossé mais aussi dans les bras de l’extrême gauche.
« Poour savoir où l’on va il faut savoir d’où l’on vient ! … » Sauf que bon nombre des « élus de la nation » sont plus préoccupés par ce qu’ils ont à manger et à boire à la cantine de la « République française » …
Le nettoyage démocratique devient urgent ! …
On comprend la gêne mêlée de fureur de la gôôôche, à cette action du RN… C’est aussi fort que ce rappel bien venu de C News sur la date du 8 mars, laquelle fut officialisée pour la première fois par la Russie en 1921. Un pavé dans la mare, pour la « propaganda staffel » de nos médias mainstream français qui traîtent à longueur de temps les Russes de barbares slaves.
De ce temps là, il fallait du courage pour défendre le droit des femmes, ce n’était pas un combat d’opérette pour non-genrée, non binaire et je ne sais quelle connerie. Le neo-féminisme n’est-il pas devenu une succursale du lobby LGBT?
Tout à fait !
Gisèle Halimi pour l’hommage aux femmes, pour moi, cette femme représente uniquement une complice du FLN, mes ennemis de l’époque, choix extrêmement malheureux.
Je suis entièrement d’accord avec vous ! Mais tous éludent le sujet, il est trop dérangeant, c’est la part d’ombre de cette femme !
Une fois de plus Macron choisi un symbole déconstructeur de la France
Exact
L’hommage de Macron nous situe définitivement la qualité de l’état d’esprit de notre président !! Une honte !!!
Macron ne devait pas être très fort en histoire contemporaine : Gisèle Halimi porteuse de valises pour le FLN
La gauche s’empourpre, voire s’étrangle, si non s’étouffe, lorsque quiconque ose ne pas adhérer à ses idées, si tant est qu’elle en ait de bonnes.
Bien joué le Rassemblement National (et non le RN) ! Toutes le vérités sont bonnes à dire car « il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu » (Saint-Luc 8 : 17, par exemple)
Bravo et merci à Madame Bénédicte Auzanot pour cette initiative, ce n’est que justice rendue à Jeanne Deroin obscure féministe du XIXe siècle qui mourut en exil en Grande-Bretagne. Même le Front populaire refusa le droit de vote aux femmes quelle honte.