Quand la gauche se met à table…
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Il existe en France de fortes traditions concernant l’alimentation. C’est un fait. En 2010, l’UNESCO décidait même de classer le « repas gastronomique des Français » comme « patrimoine culturel immatériel de l’humanité ». C’est un label un peu ridicule, certes, mais il manifeste la place de la nourriture dans notre culture française.
Évidemment, chacun des ingrédients de cette cuisine traditionnelle française n’est pas français depuis le Paléolithique : le riz, les pâtes, la pomme de terre, la pizza sont apparus en France au cours de l’Histoire. Et quand j’étais jeune, on ne connaissait pas encore l’avocat, ni le kiwi, encore moins le quinoa. Cela étant admis, la façon de manger des Français et ce qu’ils cuisinent ne se confondent aucunement avec l’alimentation des États-Uniens, des Britanniques, des Indiens ou des Chinois. Et ce rapport avec la nourriture nous définit en partie comme Français.
Mais une fraction de la gauche entend « déconstruire » ce rapport spécifique à la nourriture pour faire de nous des êtres interchangeables, mondialisés et parfaitement neutres. Alors que les écologistes, en particulier, se battent avec acharnement pour préserver en tel endroit obscur une population de quelques crapauds dorés (Incilius periglenes de son petit nom) décimés par le réchauffement climatique ou encore pour sauver le Muscardin, le Sonneur à ventre jaune voire le Triton crêté, tous menacés par le projet de l’autoroute A45, voici qu’ils se désintéressent de la préservation de l’espèce gastronomique française et veulent que nous mangions indifféremment un gloubi-boulga d’origine indéterminée.
Quand Fabien Roussel, dirigeant du Parti communiste français (pas vraiment l’extrême droite), déclare, le 9 janvier 2022 : « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage, pour moi, c’est la gastronomie française », il ne dit vraiment rien d’extraordinaire, il n’y a là qu’un trivial boniment de campagne électorale. Ce sont les cris d’orfraie de ses contradicteurs, c’est le scandale qu’un propos d’estrade si banal a pu provoquer qui doivent en réalité attirer l’attention de l’observateur.
Bien entendu, Mme Sandrine Rousseau, chouineuse en chef, n’a pas manqué d’être au premier rang pour mettre son grain de sel dans cette polémique en « tweetant » immédiatement : « Le couscous, plat préféré des Français. » Mais, pour user du genre de langage de cette grande comique, ne serait-ce pas là, justement, un exemple frappant « d’appropriation culturelle » à combattre sans merci ? Voire, horribile dictu, une justification sournoise des cent trente ans d’oppression colonialiste que la France a infligés à l’Algérie et, plus généralement, au Maghreb ?
En tout cas, pour cette fraction de la gauche complètement « hors-sol », enfermée dans sa bulle, qui s’étonne après cela de voir fuir ses électeurs, notamment populaires, prétendre que les Français auraient une façon assez déterminée de manger, qu’ils apprécieraient préférentiellement des plats typés, serait favoriser le rejet, l’exclusion, la discrimination, l’intolérance, le racisme systémique, la haine de l’autre et autres fariboles wokeuses.
Pourtant, la France accueille chaque année quatre-vingt millions de touristes qui souhaitent pouvoir découvrir spécifiquement ses paysages, ses monuments, son Histoire, son folklore, ses habitants (avec leurs bons et mauvais côtés)… et même sa gastronomie ! Apparemment, ces personnes venues de tous les pays, de toutes les races et de toutes les cultures ne se sentent ni « exclues » ni « brimées » par le fait que la France n’est pas uniquement une « animation » au sein d’un vaste Disneyland standardisé mais qu’elle possède une « identité remarquable », notamment gastronomique.
14 commentaires
J’ai pu remarquer que des gens qui se revendiquent « de gauche », une fois à table, quand celle-ci est bonne, se laissent aller à être « de droite » (par leurs propos). Etre de gauche, ne serait-ce, pour beaucoup, qu’une posture? (surtout pour les gastronomes)
Pour fréquenter sans à priori pas mal d’étrangers pas pauvres mais pas très riches je peux vous dire qu’ils viennent manger pour se régaler et que la France est Le pays de la bonne bouffe et il faut que ça le reste.
Excellent, merci M. Dumaine.
Dis moi ce que tu mange, je te dirais qui tu es.
A l’observation de votre plat servi en image, il faut vraiment que la faim nous tenaille. Evoquons de magnifiques frites belges associées à une bonne bavette. Ce sera plus apaisant. Frites belges, pommes de terre adaptées cuites et servies selon le process belge, très difficile à trouver en France.
Non seulement la France possède une identité remarquable, mais tous ces pays voisins du notre, et qui constituent la mosaïque européenne, peuvent en dire, chacun, autant. Ce qui fait d’autant mieux ressortir l’anomalie de l’Union Européenne, espèce de Disneyland triste, et qui explique que les Etats Unis d’Europe de Macron et Von der Leyen ne sont pas viables… sauf à grand-remplacer la population de ces pays, CQFD !
Heureusement, la gauche qui n’a pas grand chose entre les deux oreilles avec Madame Rousseau et le surmenage de ses neurones victimes de sa période universitaire, sont tellement hors sol, comme le précise notre ami A. Dumaine, se t tirent joyeusement une balle dans le pied. Combien de Français ont été désagréablement surpris au spectacle du jeune député de la Nupes à apprécier de refuser de serrer la main à la tribune de l’assemblé à un autre député de droite, toute la suite n’a été qu’une aggravation du comportement de l’extrême gauche. Évidement la cuisine Française est la meilleur, ce n’est pas pour rien que les plus grands chefs de cuisine sont Français, comme notre agriculture, le glas est sonné.
Ayant vécu 15 ans de ma vie loin de la France pour raisons professionnelles , je sais que loin du pays, les restaurants français sont très prisés et pas pour y manger du quinoa!
Laissons les grillons aux gauchistes écolos, très peu pour moi. Vous avez raison, notre identité n’est pas ce genre de nouvelle nourriture que l’on veut nous faire avaler. J’ignore si vous êtes un descendant du grand chef cuisinier qui portait le même nom et prénom que vous, mais une chose est sûre, avec les regrettés Bernard Loiseau et Paul Bocuse, tous les grands anciens chefs doivent se retourner dans leur tombe…. Triste époque.
Excellente conclusion , les touristes ne viennent pas que pour nos monuments mais bel et bien pour notre cuisine . Et fabien Roussel a bien raison quand il dit « un bon vin (tiré de nos vignobles ), une bonne viande (issue d’un bon producteur français ) , un bon fromage ( de lait de vache ou de chèvre ), pour moi, c’est la gastronomie française » . Nous ne voulons pas de leurs grillons , de leurs fruits et légumes aromatisés aux pesticides , de leurs viandes reconstituées avec du papier mâché ni de leurs trucs bizarres qu’ils osent nommer fromages . Et n’est ce pas cette malbouffe qui est responsable de l’obésité dans la majorité des cas .
Celui qui n’aime pas le couscous pourrait bien être poursuivi pour islamophobie et celui qui préfère le boeuf bourguignon au ragoût de singe taxé de raciste.
Pour moi, le couscous est pied noir, d’ailleurs c’est eux qui nous l’ont apporté en 1962.
En supposant que ce soit le cas, je ne pense pas que les étrangers viennent en France pour gouter le coucous, le mézzé, nems … et autres plats exotiques pour connaitre la culture française et l’art de la table.
Surtout que coucous, mézzé, nems, … et autres plats exotiques ont les retrouve partout dans le monde comme un standard universel pour cars de touristes.
Rien a voir avec la féra, ou l’omble chevalier du lac d’annecy.
Oui il est vrai que le couscous est venu en France avec les pieds noirs avant la submersion maghrébine qui a succédée à l’indépendance . Mais les français métropolitains se le sont attribués en inventant le couscous royal qui n’existait ni dans la cuisine algérienne ni dans celle des pieds noirs que je connais très bien . Les maghrébins le font très majoritairement avec du mouton ou de l’agneau , avec des variances en Tunisie à base de poisson sans parler des légumes qui diffèrent un peu aussi suivant les régions ,les uns emploient des cardes, en plus des légumes habituels d’autres des artichauds les pieds noirs le faisaient en privilégiant le bœuf et les boulette à base de porc souvent ! Pour ce qui est des merguez cela a été un ingrédient rajouté par la suite ! Parce qu’avant les merguez se suffisaient à elles mêmes, en grillades !