Quand les fact-checkers de Libération accusent CNews… à tort !

check news tourcoing

« Aucune de nos sources ne corrobore cette information. » Ce 10 octobre, avec aplomb, deux journalistes du service CheckNews de Libération, qui se donne pour mission de produire une « information vérifiée, rigoureuse et impartiale » pour lutter contre la désinformation, ont été prises en plein délit de « fake news » par insinuation. Dans leur article « Tourcoing : des professeurs ont-ils soutenu l’élève qui a frappé une enseignante, comme l’affirme la Bollosphère ? », elles insinuent en effet que l’information diffusée par les médias de « la sphère Bolloré » ne serait pas vérifiée. L'information en question est particulièrement sensible : CNews affirme qu'« une dizaine de professeurs » ont pris la défense de l’élève qui a frappé une professeur à Tourcoing. « Aucune source jointe par CheckNews, […] ni aucun média, à notre connaissance, n’a recueilli de paroles de professeurs allant dans ce sens », justifient les deux journalistes.

Beauvau confirme les infos de CNews

Dans sa démonstration, censée être un modèle de journalisme « rigoureux », Libération dénonce notamment l’origine « floue » de l’information relayée par CNews et le JDD. Le quotidien en veut pour preuve que ni les syndicats de professeurs interrogés par leurs soins, ni « une source policière locale », ni le parquet de Lille n’auraient été tenus informés de cette minorité d’enseignants ayant pris le parti de l’élève plutôt que celui de leur collègue. Autrement dit, parce que CheckNews n’a pas réussi à prouver la véracité de l’information des médias de « la sphère Bolloré », alors, nécessairement, cette information ne serait pas fiable, voire fausse. Manque de chance pour ces journalistes, leurs confrères incriminés n’ont pas tardé à leur répondre, source crédible à l’appui.

Quelques heures, à peine, après la publication de l’article, Amaury Bucco, journaliste police-justice chez Valeurs actuelles, assure sur X que l’information de CNews et du JDD a « bien été confirmée auprès de Valeurs, qui ne fait pas partie de la sphère Bolloré ». Dans la foulée, Gauthier Le Bret, journaliste politique de CNews, mis en cause dans l’article de Libération, abonde : « L’entourage du ministre de l’Intérieur nous réaffirme ce soir qu’une dizaine de professeurs, minoritaires au sein de l’établissement, ont pris le parti de l’élève, reprochant à l’enseignante d’avoir demandé à la jeune femme de retirer son voile. » Coup de grâce, son collègue du JDD, Jules Torres, dont l’article est également pointé du doigt par CheckNews, explique à son tour que, « n’en déplaise à Libé, Beauvau confirme à nouveau au JDD qu’une dizaine de professeurs du lycée Sévigné de Tourcoing, certes minoritaires dans l’établissement, se sont rangés du côté de l’élève ». Malgré cette confirmation plurielle de l’information des médias de « la sphère Bolloré », qui plus est fondée sur une source ministérielle, les journalistes de CheckNews n’ont, pour l’heure, ni modifié, ni mis à jour, ni même infléchi leur article. Contactés ce propos, ni Libération ni CheckNews n’ont pour le moment donné suite à nos sollicitations.

Libération, impartial ?

CheckNews, créé en 2017 dans le giron de Libération, ne serait donc pas aussi « rigoureux » ni « impartial » que Libération le proclame. Cela n’est pas si étonnant, quand on regarde de plus près son financement. Outre les 4,2 millions d’euros versés en 2023 au journal par le ministère de la Culture au titre des aides à la presse, le service CheckNews est également membre de l’International Fact-Checking Network (IFCN). Cet organe, qui dépend de l’Institut Poynter (« organisme de recherche sur le journalisme »), a été financé en 2017 à hauteur de 300.000 euros par l’Open Society de George Soros. CheckNews a par ailleurs remporté un prix de l’IFCN en 2018 d’une valeur de 50.000 dollars (42.331 euros), financé par l'ONG américaine de presse Omidyar Network. L'année suivante, Libération participait à une plate-forme européenne contre la désinformation, également financée par l'IFCN et, en partie, par l'Open Society de George Soros (40.000 euros).

Ce n’est pas la première fois que l’officine de vérification de Libération est attrapée en flagrant délit de désinformation par insinuation ou par omission. Durant l’été 2023, alors que la question du pluralisme de CNews était posée dans les médias, les journalistes de CheckNews affirmaient que « la grande majorité [des intervenants] est marquée à droite et à l'extrême droite ». Outre les approximations et le manque de définition de ce bel amalgame, ce que Libération omettait de préciser, c’est que la chaîne subit le boycott d’une partie de la gauche. Par ailleurs, si CheckNews reconnaît que CNews respecte les règles édictées par l’Arcom en termes de temps de parole, ils lui reprochent de ne pas en faire assez... Où sont donc passés les engagements de rigueur et d’impartialité du service CheckNews ?

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

35 commentaires

  1. il y a comme çà des individus qui sont spécialisé dans l’inspection des eaux usées, et qui les voient partout !

  2. Est ce que les choses se seraient passées de la même façon avec Darmanin au ministère ? Il faut quand même voir dans ce gouvernement, dans une partie de ses membres au moins, quelques ouvertures sur la vérité qui pourraient apporter quelques évolutions « utiles ».

  3. « Nous savons qu’ils mentent. Ils savent qu’ils mentent. Ils savent que nous savons qu’ils mentent. Nous savons qu’ils savent que nous savons qu’ils mentent. Et, pourtant, ils persistent à mentir. »
    Alexandre Soljenitsyne

  4. ces chroniqueurs de ce, comment appeler cela, journal, baveux, torchon, devraient se libérer de leur propre bêtise et de leur étroitesse de vue qui font qu’ils se jettent sur la première information qui les dérange, comme les poux sur le bas clergé, sans la vérifier et en y appliquant les sanctions de leur manuel de « prêt-a-penser » dignes de la Tcheka ou du « Petit livre rouge », qui correspondent a leur mesquin esprit totalitaire alors qu’ils se portent en parangons de la vérité . Quand en finira t-on de subventionner, avec nos impôts , ce genre de feuille de chou, qui appartient, comme d’autres, a des milliardaires qui ont suffisamment d’argent pour payer les inepties, dont ils permettent la diffusion, et , qui chaque jour minent l’esprit d’intégrité et la déontologie que se doivent d’avoir les journalistes pour ses lecteurs. Inutile d’être sortir de l’ENA et d’être « Premier Ministre « pour savoir ou et comment faire des économies de budget. Facile ! Commencez par arrêter de subventionner les medias !

    • Egalement les syndicats, les partis politiques, les ONG. Et voici un budget en équilibre, voire en croissance, comme en Argentine.

  5. Les journalistes bienpensant et hypocrites de libé sont aveuglés par leurs stupides idéologies dangereuses pour notre pays.

  6. Où est la l’indépendance de la presse quand elle est subventionnée par des groupes tels l’Open society de Georges SOROS? Mais le mal est fait et il ne faut attendre aucune excuse de ces journaux pour dire qu’ils se sont trompés. Nous nous devons d’exiger que la Presse soit indépendante et non subventionnée. Merci à Boulevard-Voltaire et à tous les médias libres de rétablir les vérités.

    • L’Open society de Georges SOROS subventionne tout ce qui peut nuire à la France, mais surtout à l’Europe de Bruxelles, sa résidence secondaire.

  7. L’Abérration, Limmonde et d’autres torchons grassement subventionnés avec l’argent des contribuables ne devraient l’être qu’avec l’argent de leurs lecteurs et de leurs abonnés, sinon, qu’ils mettent leurs clés sous leurs portes. Et interdiction d’être subventionnés par l’étranger quel qu’il soit !

    • Dès lors que des médias reçoivent des aides ou subventions ce sont des vendus à ceux qui les abreuvent or celui qui abreuve le plus « libération » est le gouvernement français donc difficile pour ses journalistes de dire des nouvelles fiables et impartiales.

  8. Loin de moi l’idée de dire que l’information était fausse. Mais dire que Valeurs actuelles ou même Boulevard Voltaire c’est une source indépendante de la sphère Bolloré, ça risque de passer au-dessus de la tête de beaucoup. Tout cela est la même droitosphère et se partage les journalistes.

  9. A quoi bon s’étonner de la production de Libé ? Ce qu’il leur reste de lecteurs constitue le fond du bocal des inconditionnels chez qui l’idéologie prime sur le réel. Il est totalement inutile de chercher, preuves incontestables à l’appui, à leur faire comprendre qu’ils se trompent. Libé, malgré de substantielles subventions, perd de l’audience alors que CNews en gagne. Et, il y a vraiment peu de chances que les spectateurs de CNews désertent la chaine pour aller se réfugier au paradis de la Vérité qu’est Libé.

  10. Ce sont des pitres qui se ridiculisent à chaque fois qu’ils l’ouvrent. Ça passait autrefois car ça ne touchait que leur lectorat, un entre soi qui les enchantaient mais ne dépassait pas leur petit cercle. Mais à force de crier plus fort tout le monde l’entend et c’est ainsi qu’il se retrouvent avec le nez dedans…A quand la suppression des subventions qui les maintiennent en vie artificiellement ?

  11. À droite, et à fortiori extrême-droite… les termes sont employés pour appuyer une présumée infâmie.
    Dans l’absolu, j’aimerais bien qu’on m’explique, en quoi l’extrême gauche, avec « son terrible cortège » serait plus respectable que la pire des extrêmes droites.

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