Quand les Français payent aussi les gabegies de l’Union européenne

À Strasbourg comme à Paris, les joutes parlementaires offrent parfois de savoureux moments. Lors d'une intervention au Parlement européen, la députée RN Virginie Joron a ainsi récemment déniché quelques exemples aussi étranges qu’inquiétants, sortis des ennuyeux mais bien utiles rapports de la Cour des comptes européenne.
Elle a posé trois questions qui font rire… jaune : « Est-ce que les Français savent que notre argent est utilisé pour construire des garages à vélos en Europe de l’Est ?... Est-ce que les Français savent que Bruxelles a accepté une facture de 6 millions d’euros d’une ONG qui payait son essence jusqu’à 62 % plus cher que le prix, en Afrique ?... Est-ce que les Français savent que Bruxelles a envoyé deux fois plus d’argent après la prise de Kaboul par les talibans, qu’avant ? Pendant que nos soldats se battaient. Finalement, ils sont morts pour rien. » Suit une liste de chiffres qui donnent pour le moins le tournis : « 91 milliards d’engagement pour les retraites des technocrates, 104 milliards d’euros de dépenses à haut risque, 458 milliards d’emprunts (soit 110 milliards de plus en un an) et 712 milliards d’euros de relance post-Covid hors budget. Un plan fantôme, sans aucune traçabilité financière. Même la commission dit qu’elle ne sait pas qui sont les bénéficiaires finaux. Bruxelles flambe pendant que les Français n’arrivent plus à se chauffer. »
La gestion de l’UE pose question
En pleine séance de vote à Strasbourg, Virginie Joron n’a malheureusement pas pu commenter son intervention pour BV, mais ces perles s’ajoutent à un dossier déjà très lourd qui questionne quant aux choix d’investissement et à la gestion de l’Union européenne.
Et la France a d’autant plus de raisons de s’en inquiéter qu’alors que sa dette atteint des sommets inquiétants, elle est malgré cela le deuxième contributeur du budget de l’UE, à hauteur de 25,8 milliards d'euros, derrière l'Allemagne mais loin devant l'Italie et l'Espagne. Mais elle en est surtout, aussi, le deuxième contributeur net. L’an passé, déjà, BV faisait remarquer que la France envoie chaque année dans l’UE (et sans retour) environ 9,3 milliards d’euros, soit l’équivalent du montant nécessaire à l’équilibrage de nos comptes publics, ou deux fois celui de notre administration pénitentiaire, ou encore trois fois celui de l’audiovisuel public français. Voilà qui ne semble pourtant nullement émouvoir François Bayrou et, avant lui, Michel Barnier, pourtant tous deux à la fois grands européistes et à la recherche d’économies budgétaires…
Si l’intervention de Virginie Joron a une utilité, c’est bien de nous alerter sur des choix d’investissement, gabegies et malversations qui sont monnaie courante au sein de l’UE, même si nos journaux télévisés s’y intéressent moins que les nôtres. En cherchant un peu, pourtant, on en apprend ou vérifie de belles. Le site euractiv.fr révélait, l’an passé, ce que la peu poétique littérature de la Cour des comptes européenne nous apprenait concernant le budget de l’UE en 2022, « qui s’élevait à 196 milliards d’euros – soit 4,2 % du budget total, contre 3 % en 2021 ». Le rapport avait relevé, comme les années précédentes, des erreurs « omniprésentes » et son président Tony Murphy avait ajouté que, « compte tenu de la fréquence des erreurs identifiées, [il avait] maintenu une opinion défavorable pour la quatrième année consécutive ». Il n’a pas échappé, non plus, à la même Cour des comptes européenne le fort risque budgétaire encouru par certains investissements qu’elle juge « à fort risque » dans des pays peu sûrs ou en guerre. Elle s’est, notamment, inquiétée de la pluie quasi continue d’euros en Ukraine. Tony Murphy estimait, en effet, que le « risque le plus immédiat » était celui d’un non-remboursement des prêts accordés par l’UE à Volodimir Zelensky. « Cela devra évidemment être très bien surveillé, étant donné la situation dans laquelle on va opérer dès le début et les grandes quantités d’argent qui seront nécessaires », précisait-il, appelant la Commission à surveiller le « risque croissant de déclenchement de passifs éventuels pour le budget de l’UE ». On ne pourrait être plus clair…
Amateurs... et tricheurs
Mais à l’amateurisme gestionnaire s’ajoute aussi la triche. Et les exemples s’amoncellent, au fil des ans, d’innombrables et incessants détournements de fonds européens, notamment dans le domaine agricole, qui s’ajoutent aux fraudes dénoncées (preuve à l’appui) par nos agriculteurs qui arrêtent et contrôlent les camions venus de l’Est (et pas seulement). Avec un budget annuel de plus de 60 milliards d’euros, la PAC (politique agricole commune) constitue le premier poste du budget de l’UE. Or, une enquête du New York Times a permis de prouver qu’une partie importante de ces aides sont détournées par les oligarques mafieux de certains pays de l’Est européen. Un cas aurait été repéré en Tchéquie, mais c’est surtout la Bulgarie qui est visée. Malheureusement, l’enquête ne semble pas s’être intéressée à l’Ukraine. Le parquet européen s’est, de son côté, saisi de plusieurs autres dossiers de tricherie concernant notamment des cas de fraude à la TVA. Mais au sein du « bloc central » qui est aux manettes en France depuis 2017, rien ne choque, et surtout pas le fait que c’est bien le contribuable français qui, non content de payer pour des décennies de gabegie de ses gouvernants, doit aussi rembourser les dettes d’une Union européenne à l'évidence bien mal gérée.

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28 commentaires
Mayotte (département Français ! ) : depuis les promesses du précédent gouvernement venu sur place, quelles aides efficaces alors que des millions sont versés à la Chine et autres états dans le »besoin »; Charité chrétienne: »commençons par aider les nôtres » , tant sur le continent que dans nos lointaines îles…
Courageuse la ;suggestion formulée ci dessous par UPSALA (à 11h27) : qui osera la mettre en oeuvre, alors que le propos est ‘hors sujet’ des préoccupations électoralistes de la plupart de nos parlementaires…?
Une démonstration : Ajouter aux états nationaux les Gouvernements Multinationaux ne fait qu’amplifier la mauvaise gouvernance et ne sert absolument pas à la corriger. Une évidence que « les éclairés » ne veulent pas voir.
Pourquoi Bruxelles et Strasbourg, l’U.E en somme, seraient-elles à l’abri de la gabegie…nous n’osons pas penser à l’abri de la corruption ? Des sommes folles y transitent sans aucun contrôle réel de la part des Pays membres, mais sous les seuls contrôles d’organismes internes. Cette Europe, telle qu’elle est aujourd’hui, fait de plus en plus de sceptiques.
« Malheureusement, l’enquête ne semble pas s’être intéressée à l’Ukraine ». L’Ukraine ne fait pas partie de l’UE…
Sans doute, mais l’UE elle, est pro-ukrainienne (sans doute des restes de la dernière WW) et l’UE l’aide (tout en faisant payer certains pays plus que d’autres pour faire joujou aux soldats de plomb- pardon aux soldats qui se font plomber)
Voilà une députée européenne Française qui fait du bon boulot , elle ne fait acte de présence comme beaucoup , elle nous apprend un tas de choses sur la gabegie de cette espèce d’union soviétique occidentale qu’il faut quitter où qui tombera d’elle même et le plus tôt sera le mieux .
Merci, Virginie pour vos interventions musclées à Strasbourg; comme pour beaucoup de vos collègues vous n’êtes pas la pour faire de la figuration et toucher les prébendes qui vont avec le titre. J’aimerais que soit établi un questionnaire type sur le budget européen ( recettes, dépenses) à envoyer à chacun des députés européens de notre région pour information. Qui pourrait ce charger de ce papier de salubrité publique? L’Europe est une part importante dans les budgets nationaux, que l’on sache au moins où va notre argent.
Et le coût desdoses de « vaccins » anti-covid prévues pour chaque européen,et les SMS effacés de VDL ?