Quand les influenceurs musulmans invitent les Françaises au port du hijab

Capture d'écran
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C’est un concept que l’on voit de plus en plus circuler sur les réseaux sociaux. Celui de proposer à des jeunes femmes alpaguées dans la rue, de revêtir pour la première fois hijab et abaya. Une façon de mettre en avant des marques de prêt-à-porter islamiques, mais surtout, de diffuser la culture du vêtement musulman.

Rhabiller les Françaises pour les rendre « plus jolies »

C’est sur son compte Instagram aux 74 000 abonnés, et où est arboré un drapeau palestinien, que Dr. Bagdad, de son pseudo, se livre à cette « expérience sociale ». Dans une vidéo tournée aux abords de la station Châtelet-Les Halles à la façon d’un micro-trottoir, il arrête une jeune femme à qui il propose de revêtir pour la première fois la robe et le voile islamiques portés par de nombreuses femmes musulmanes. Initialement vêtue d’un jean et d’un t-shirt court, la participante accepte de se couvrir du vêtement religieux, sous le regard attendri de l’influenceur. « Comment tu te sens dans ces vêtements ? », « ça me va super bien », répond fièrement celle qui exhibait son nombril quelques minutes auparavant, avant de souhaiter « beaucoup de courage » aux femmes musulmanes françaises pour qui il est particulièrement difficile de se vêtir comme elles l’entendent, selon elle.

En France, Dr Bagdad, qui propose du contenu « lifestyle » musulman, n’est pas le seul à s’être lancé à la conquête de la pudeur islamique. Le compte Instagram Dounia Wa Dine, suivi par près de dix mille personnes, partage le même genre de vidéos. Entre quelques leçons coraniques données à des passants dans la rue, l’influenceur initie les jeunes femmes qu’il croise au port du vêtement religieux. Si l’on peut s’amuser amèrement du décalage entre les tenues initialement portées par les jeunes femmes (jean troués, tatouages, débardeurs, cheveux teintés) et celles qui leur sont proposées et dans lesquelles elles se trouvent « super jolies », ces vidéos ne sont pas du goût de tous. Accusé dans les commentaires d’être du prosélytisme maladroit, de la pure « propagande » ou encore une tentative d’« islamisation », le concept ne trompe pas tout le monde.

Mais l’ironie de la situation ne s’arrête pas là. Pour certains utilisateurs, il y a plus grave, car ces vidéos ne respectent pas la « Awra », ces parties du corps qui devraient être recouvertes par pudeur, selon les préceptes de l’Islam : « Crains Allah frère, tu éprouves tes frères en leur montrant ce genre de femmes », peut-on lire dans les commentaires. D’autres insistent : « Il parle avec des sœurs et des femmes étrangères à sa famille et ça choque personne ?  C’est pas normal... »

Soft power à l’islamiste

Ce phénomène s'inscrit dans la mouvance de la « modest fashion », une tendance en plein essor sur les réseaux sociaux chez les jeunes musulmanes. Prônant les tenues vestimentaires modestes, alignées avec les préceptes de l’Islam, elle est devenue très populaire chez les influenceuses européennes, à l'image de Baraa Bolat, une Autrichienne d'origine tunisienne, très active sur Instagram avec ses 853 000 abonnés et qui milite ardemment pour le port du hijab. En septembre 2O23, elle avait mené une manifestation devant l’ambassade française à Vienne pour protester contre l’interdiction de l’abaya à l’école prononcée par le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal.  « Notre identité, nos droits », avait-elle invoqué sous des publications qui avaient amassé plus de 70 000 likes.

Présenté dans ces vidéos comme un vêtement ordinaire, encore trop peu connu et donc sujet aux préjugés, le port du hijab et de l’abaya devient sur Instagram et Tik-Tok un symbole de prise en main et de liberté féminine. Chez nous, en Europe, elles célèbrent les joies de la pudeur islamique et l'indépendance à travers le port du voile, contre lequel d’autres, ailleurs, se battent au risque de leur vie.

Vos commentaires

50 commentaires

  1. Comme dans tous les pays du monde, il y a malheureusement des têtes sans cervelle qui vont se laisser influencer par ces influenceurs musulmans mais quand elles s’apercevront de leur infériorité mentale, ça sera trop tard pour faire marche arrière.

  2. Les « influenceurs »…Faire de ces innombrables adolescents en mal d’éducation des adeptes de la tenue musulmane, nous pendait au nez… Le jour semble venu pour ceux qui voudraient encore sauver notre pays de revoir leur « compréhension » et les allocations d’une partie de certains « parents » !!!

  3. Le mode de fonctionnement de quelque influenceur que ce soit est: la mise en scène, et tout ce qui va avec, c’est à dire faire croire que cet exemple que l’on vous montre est devenu la norme… Mais le truc est éventé, maintenant les jeunes ne se laissent plus aussi facilement influencés par ces « influenceurs ».

  4. Il n’y a rien d’étonnant à ce que des cruches se laissent manipuler par ces « promoteurs de l’Islamisme ». En effet, certaines ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, car elles sont douillettement installées dans leur petit monde étriqué d’ado narcissiques. Pour leur apprendre les dures réalités de ce monde, on serait tenté de les envoyer faire un stage chez les talibans.

  5. Je suis du siècle dernier et au printemps on voyait fleurir les mini-jupes.
    A mon grand désespoir, la surchemise s’est imposée comme nouvelle mode à cause d’influenceurs masculins mal éduqués et violents.
    Au passage, une pensée pour Chahinez Daoud et toutes les autres.

  6. Même dans les petites villes on voit des jeunes filles avec un foulard sur la tête , et ce n’est pas le foulard de ma grand-mère ! il s’agit bien d’une opération politique de l’islam , se rendre visible partout , occuper le terrain , imposer sa loi , on est colonisé !

  7. Votre identité, vos droits ! En effet, vos droits de rentrer dans un pays musulman. Ici et partout en Europe : nos identités et nos droits d’être judéo-chrétiens. Nos cultures et nos lois sont toutes basées sur cette origine. Vous ne vous sentez pas chez vous, c’est normal. Nous pourrions adopter les méthodes Al-Andalus : vous obliger à la conversion ou vous considérer comme des citoyens de seconde zone. Le choix vous appartient. Partez ou restez pour vivre comme nous et être heureux et libres.

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