Quand Libération flirte avec le survivalisme… écolo
Hier, le 13 octobre, Libération publiait un texte de Margaret Atwood, l’auteur de La Servante écarlate, un roman dystopique, comme on dit aujourd’hui, devenu depuis 2017 une série à succès.
On ne saisit pas très bien, au premier abord, ce qui motive cette parution d’un texte extrait d’un essai paru en 2013 et qui s’intitulait Comment changer le monde ? On comprend malgré tout qu’il s’agit, pour le quotidien, d’apporter sa pierre à l’évangile écologiste en défendant, sans en avoir l’air, quelque chose qui s’approcherait du survivalisme. Soit un comportement considéré jusqu’ici par les bien-pensants comme profondément antisocial et réservé à l’extrême droite suprémaciste américaine.
Margaret Atwood ne parle pas vraiment d’écologie, dans ce texte. Elle parle de la fin du monde et des façons de l‘envisager : l’accepter ou la retarder, vouloir construire un futur ou non… et comment.
C’est dans l’approche de cette catastrophe inéluctable que la fiction est utile, dit-elle. « Je suis principalement un auteur de fiction et, parfois, de science-fiction ou de "fiction spéculative" – en tout cas, de fictions situées dans le futur, sur notre planète et dans la sphère des possibles. Mes fictions de ce type extrapolent à partir de tendances et de faits actuels, qu’elles projettent dans le temps et dont elles imaginent les conséquences », écrit-elle. « Si l’on demandait à de telles fictions de justifier leur existence, elles pourraient mettre en avant leur efficacité d’outils stratégiques mineurs », assure-t-elle.
Car ces fictions ont un rôle de pythie. Qu’elles portent sur la guerre, l’arrivée des technologies ou l’avènement de l’intelligence artificielle, beaucoup déjà ont prouvé leur génie de l’anticipation. Dans « les changements catastrophiques que l’on nous dit inévitables », écrit Margaret Atwood, il y a « le changement climatique ». Entre les optimistes forcenés qui pensent que la technologie nous sauvera et les pessimistes fondamentaux persuadés que nous n’y survivrons pas, il y a sans doute une voie à trouver et l’heure est venue « de commencer à souhaiter très fort notre survie future. Si nous le voulons vraiment, nous pourrons sûrement mobiliser notre intelligence tant vantée pour en faire une réalité », dit-elle.
Plus que sur ce texte gentillet, il me semble surtout intéressant de se pencher sur La Servante écarlate. Ce roman a été écrit en 1984, quand l’auteur résidait en Allemagne de l’Est. Émigrée au Canada, Margaret Atwood y transpose ce qu’elle a vécu et imagine le régime de la République de Gilead, un régime religieux totalitaire qui a remplacé celui des États-Unis, cela dans un futur où la survie de l’humanité est devenue improbable : les déchets toxiques et la pollution ont rendu les hommes et les femmes infertiles ; les enfants sont une denrée rare donc négociable. La société est cloisonnée et les femmes y sont assignées à des rôles d’Épouse (la classe dirigeante), Martha (chargées de l’entretien et de la cuisine) ou Servante (reproductrice). Dépossédés de leurs biens, les gueux sont exilés dans des colonies où ils trient les déchets toxiques. Une répression féroce est assurée par l’armée et tout contrevenant ou dissident mal-pensant est pendu haut et court.
Quiconque a regardé la série La Servante écarlate a pensé, fatalement, au Grand Remplacement : celui, insidieux, d’un monde libre par un régime religieux fondamentaliste qui asservit les femmes, et ce n’est pas la droite chrétienne qui vient à l’esprit !
Alors oui, on se dit que les fictions dystopique de Margaret Atwood sont prémonitoires. On le craint. On le redoute. C’est dommage que Libération n’en retienne que le volet écolo…
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19 commentaires
Au contraire, Libération pour une fois donne dans la « dystopie ». Le grand virage en épingle à cheveux est amorcé.
suprémaciste => en français :: suprématiste
châtions notre langue
EXACT. De même, cancérIgène, et non cancérOgène…
« Alors oui, on se dit que les fictions dystopique de Margaret Atwood sont prémonitoires. »
Hélas oui, puisque nous le vivons tous les jours depuis au moins 2012.
« Si nous le voulons vraiment, nous pourrons sûrement mobiliser notre intelligence tant vantée pour en faire une réalité »
Hélas, les humains préfèrent la soumission à la mobilisation de leur intelligence, c’est plus facile.
Pourtant, il suffit d’éteindre la TV et allumer son cerveau.
Comment se fait-il que Libération soit subventionné par le l’argent public, en fait l’argent du con-tribuable spolié, et que Boulevard Voltaire ne le soit pas ? Discrimination de la part de nos génies décideurs ? Désir de museler la liberté d’expression ?
La réponse est dans votre question…
De manière générale et sans faire de procès à quiconque sur réussites ou échecs cinématographiques il faut bien reconnaître à ces gens là beaucoup de talent surtout lorsque leurs anticipations deviennent un peu plus chaque jour des réalités. Toutefois Mad Max peut très bien se passer d’un drame écologique comme toile de fond, il suffit de quelques macron/zelinsky pour qu’ils nous fournissent la matière première du décor.
On y va on y est presque. Aucune voix dissidente n’esT audible. Au lieu d’argumenter le pouvoir fait taire. Il doit se sentir bien sûr de lui. La pensée unique se met en place. Climat Ukraine immigration même combat
Les voix dissidentes sont étouffées et condamnées dans l´oeuf. On contraint ceux qui ne s´informent pas à croire qu´ils sont malfaisants. En URSS, on les envoyait dans les goulags. Soljenityne.
Ce qui est très amusant c’est de comprendre que l’homme veut sauver son environnement sans s’attaquer à la source de son problème, la surpopulation.
Du coup l’action de l’homme ne changera rien et il faudra attendre que tout s’envenime pour que la population humaine se régule d’elle même.
C’est du plus haut burlesque, l’homme croit pouvoir sauver la nature alors qu’en réalité, la question est qu’il ne parvient pas à se sauver lui-même à cause de son aveuglément idéologique.
Je suis d’accord avec vous . Le problème est que nous n’arriverons pas à combattre cette fatalité qui fait que ce sont aujourd’hui les pays les plus pauvres qui font le plus d’enfants . Hors si ces populations voulaient accéder à notre niveau de confort , cela en serait fini de l’humanité ! Les organismes internationaux devraient se pencher sur le problème au lieu de servir d’antichambres à toutes sortes de lobbies qui encouragent au contraire la surconsommation génératrice de problèmes environnementaux !
Encore une fois libération interprète et arrange à sa façon , à croire que leurs journalistes ne comprennent pas tout ou veulent influencer une partie des lecteurs : enfumage comme pour toute l’actualité diffusée à la sauce libé.
Tout semble en place pour la fin du monde.
Soit l’absence d’énergie et d’électricité nous fait retourner à l’âge de pierre, plus de moyens de transport, de denrées pour des milliards d’habitants, plus de médecine, de médicaments (quoique…). Consolation : on sera tous écolos, car on mangera des pissenlits… par la racine, dès l’âge de 40 ans.
Soit la guerre nucléaire déclenchée par les américo-européens (Macron- Van der Ursula -Zelenski) nous ramènera aux origines du Big Bang…
Le retour éternel comme disait Mircea Eliade.
Avec la pénurie d’énergie de cet hiver, on pourra peut-être voir si le roman « Ravages » de Barjavel était visionnaire.
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Eh oui, le grand reset est en marche.
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Bah, une bonne salade de pissenlit, c’est bon. A condition de ne pas la confondre bien sûr avec une autre plante comme la plante de Saint-Jacques !
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