Quand P. de Villiers dévoile l’agenda européen d’E. Macron pour l’après 2027…

C’est l’évidence même : pour un homme tel qu’Emmanuel Macron, l’avenir ne peut être qu’européen.
Capture d'écran
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L’émission Face à Philippe de Villiers rassemble, chaque semaine, sur CNews, à peu près un million de téléspectateurs. Entouré d’Eliot Deval et de Geoffroy Lejeune, l’ancien homme politique s’est mué en oracle. C’est à l’âge des regrets que Philippe de Villiers, réhabilité de son vivant, découvre qu’il n’a aucune raison d’en avoir. Dans ce rendez-vous hebdomadaire, il est écouté, aimé, compris. Il est à la fois conteur d’apologues poétiques, analyste sans concession de la vie publique et, surtout, c’est l’homme qui crève malicieusement toutes les baudruches médiatiques. Il est à sa place comme jamais. Et il n’y a rien de plus jubilatoire que de le voir, avec quatre décennies d’expérience politique, remettre Emmanuel Macron à sa juste place, celle qu’on est prié de laisser aussi propre qu’en entrant. Dernier exemple en date : l’analyse de son intervention… et de l’agenda personnel caché du Président.

Que veut faire Macron avec ses discours sur l’Europe de la défense ?

« Tartarin de Tarascon » : c’est le personnage de fiction qui, selon lui, ressemble le plus à Emmanuel Macron. Rodomontades en tout genre, les siennes ou celles de Bruno Le Maire (« l’économie russe à genoux ») ; discours anxiogènes et graves ; champ lexical de la guerre… et puis, rien du tout. Tout le monde constate, aujourd’hui, qu’après trois ans de bla-bla, Emmanuel Macron fait du surplace, comme un hamster dans une roue trop grande. Mais la question à laquelle Philippe de Villiers répond est surtout celle que personne n’ose poser frontalement - personne, sauf le créateur du Puy du Fou : que veut faire Macron avec ses discours sur l’Europe de la défense ? Il n’y a pas que le recentrage américain et les ultimatums de l’OTAN. Il y a autre chose.

Tentation bismarckienne, selon le Vendéen

On murmure, ici et là, mais sans en avoir de preuve tangible, que Macron serait trop jeune pour cesser la politique à moins de cinquante ans. On dit qu’il pense à une responsabilité européenne. Villiers s’amuse d’ailleurs de l’usage du mot « patrie » par le Président, un mot qui lui semblait démodé jusque-là. Il rappelle le mot de Mitterrand : « La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir », et place Macron dans cette continuité. Tentation bismarckienne, selon le Vendéen : en fédérant les États européens autour de la Commission, en se servant des États-Unis comme repoussoir, il se prépare un avenir - un avenir européen. Et de raconter une anecdote : Villiers avait demandé à Macron ce qu’il voulait faire « après ». La réponse avait fusé (Philippe de Villiers met Emmanuel Macron au défi de le démentir) : « La Commission ou le Conseil. » C’est l’évidence même : pour un homme tel qu’Emmanuel Macron, l’avenir ne peut être qu’européen.

Le bouton nucléaire ?

Les choses sont dites - sur CNews, uniquement : cette manipulation à grande échelle, tout cet affolement orchestré autour de la menace existentielle que constituerait la Russie, cette levée de fonds abracadabrantesque (800 milliards !), ce n’est pas pour rendre les pays d’Europe plus forts. C’est pour les assujettir définitivement aux organismes non élus que sont les instances européennes. Personne ne sait ce qu’est une armée d’Europe, personne ne sait ce qu’elle défendrait ni quelle serait sa mission. Personne (à la notable exception des pays baltes) ne craint sérieusement le déferlement des blindés russes. Mais si ce carnaval sémantique peut permettre à Emmanuel Macron d’ajouter une ligne prestigieuse à son CV, cela lui importe peu. Le bouton nucléaire ? On se le passera en garde alternée s’il le faut. Le siège au Conseil de sécurité ? On en fera un canapé d’angle et on s’assiéra tous dessus. Tout, pourvu que Macron décroche son prochain job…

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

90 commentaires

    • De Villiers a parfaitement raison: Macron n’est qu’un ridicule clône de Tartarin de Tarascon ! Le problème est qu’il faut le sortir très vite du siège qu’il occupe grâce au grave déficit de réflexion de ses électeurs ! Car en
      politique les dictateurs potentiellement dangereux s’appuient sur eux.

  1. Mais une composante à changé depuis ces dernières années dans l’UE , des peuples ont nommé des revêches , des réfractaires , des méfiants concernant l’UE a la tête de leur pays ..des pays qui si ce n’est se rebellent du moins disent NON. Et ces pays là sont analysés de très prêt par Moscou…Ca n’est plus un long fleuve tranquille et une rente assurée d’être à Bruxelles ..et vu le niveau pitoyable de leurs représentants, ça peut partir en cacahuète à la moindre montée en charge

  2. Très bien résumé.
    Macron se cramponne à son fauteuil présidentiel pour pouvoir organiser son avenir, tirer les ficelles, nous anéantir comme nation et nous fondre dans l’Europe.
    Ce qui est choquant, parce que grave, c’est que des Français entrent dans le jeu machiavélique et malhonnête de notre jupiter autoproclamé.

  3. Il était visible depuis le début que macron se voyait en premier président des Etats Unis d’Europe, pour pouvoir taper d’égal à égal sur le ventre des grands de ce monde. Le problème pour lui c’est que l’Europe Fédérale est certainement mort-née, et que son entrée en 2027 dans les instances dirigeantes de l’UE, par cooptation bien sûr, est plutôt rassurante à mon sens : ce type nous a prouvé en deux mandats qu’il détruit tout ce qu’il touche. Alors l’avenir européen…

  4. Et oui, cela fait un bout de temps que je le dis et je l’avais même déjà mis dans mes commentaires. Comme Macron créé des postes pour recaser ses copains incompétents recalés, il est en train de se préparer un poste de président de l’Europe fédérale. Et tant pis pour les intérêts de la France, là cela ne semble pas être son problème. Toute ces manigances sournoises et malhonnêtes alors qu’il paraît qu’il suffit de traverser la route pour trouver du travail ! Mais peut-être que ce personnage là est trop nul pour y arriver.

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