Quand Zemmour rencontre Orbán
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Budapest, quatrième Sommet pour la démographie, les Premiers ministres slovène, tchèque et serbe, Mike Pence (vice-président de Trump) et bien d’autres (y compris dix-sept femmes) se réunissent autour de Viktor Orbán pour discuter sans langue de bois de sujets que d’autres n’abordent que du bout des lèvres : le suicide démographique de l’Europe, la disparition des nations autochtones et le besoin pressant de promouvoir la natalité (et, en passant, la famille traditionnelle).
Une vraie démonstration de force d’Orbán et la confirmation que loin de la camisole de force du politiquement correct qui musèle l’Europe de l’Ouest, Budapest s’érige de plus en plus comme la capitale du monde conservateur libre et sans complexes. Grand Remplacement, ravages de la pornographie, idéologie LGBT, natalité, avortement, la famille comme clef de voûte de la société, racines judéo-chrétiennes, quelques claques à Bruxelles : tout y est passé. Les sujets qui, en France, déclenchent des condamnations médiatiques et sociales ad hitlerum contre tous ceux qui osent les pointer timidement du doigt ont été passés au crible. Sans s’excuser, sans autocensure.
Parmi les intervenants dans cette grand-messe conservatrice, Marion Maréchal et, surtout, poursuivi par les nombreuses caméras françaises qui ont fait le déplacement, Éric Zemmour. Le « phénomène » ne jouit pas de la même notoriété en Hongrie et le tumulte médiatique qu’il provoquait laissait les assistants au sommet pantois. Et pourtant, Zemmour s’est senti comme un poisson dans l’eau et a pu profiter d’un contexte dans lequel il ne parlait pas en dissident. Au contraire, il jouait à domicile.
Après quelques détours historiques sur les relations historiques pesantes entre la Hongrie et la France (peu le savent dans l’Hexagone, mais le traité de Trianon, largement imputable à Clemenceau, a amputé la Hongrie historique de deux tiers de son territoire, une plaie béante), Zemmour a repris les idées phares du Sommet. Il a également décrit sans complaisance la crispation sociale en France et dit toute son admiration pour ce « peuple farouche » et pour son Premier ministre courageux et clairvoyant.
Aucun doute, Orbán et Zemmour sont sur la même longueur d’onde, ils partagent le même diagnostic et préconisent des solutions similaires. Le Premier ministre hongrois, en outre, a l’outrecuidance de les mettre en œuvre : soutien massif aux familles, actions fermes contre l’immigration, identité nationale, guerre ouverte contre les ravages de l’idéologie « arc-en-ciel », etc. Et il en paye le prix.
Malgré le soutien populaire, l’évidence d’une gestion économique solide depuis une décennie (chiffres à l’appui) et des politiques audacieuses qui ont fait leurs preuves, l’homme et le pays sont systématiquement dénigrés et subissent des procès à charge.
Et ce n’est pas qu’une question de réputation : la Hongrie va probablement payer son insolence en monnaie sonnante et trébuchante. Pour l’instant, Ursula von der Leyen a bloqué le versement de sept milliards d’euros du Fonds européen de relance. Pour quelle raison ? Alors que les négociations allaient bon train, la Commission a « soudainement » détecté des infractions à l’État de droit juste après l’adoption de la loi de protection des mineurs qui sanctifie le droit des parents à éduquer leurs enfants.
Un crime impardonnable de lèse-LGBT et un combat qu’Orbán mène seul contre presque tous. Il est temps que l’Ouest se réveille (y compris ses cercles conservateurs) et cesse de regarder de haut ce petit pays qui, en plus d’être farouche, est surtout lucide et sait à quel point l’Histoire peut être tragique. Quand Zemmour rencontre Orbán, le silence de l’aveugle indifférence de l’Ouest est un peu moins assourdissant en Europe centrale.
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