Quatre figurants du film Tirailleurs sous le coup d’une OQTF : mobilisation générale en vue ?

Avec un taux d’exécution des OQTF qui s’établissait à 5,6 % pour le premier semestre 2021, nos quatre tirailleurs de circonstance ne sont sans doute pas encore dans l’avion...
tirailleurs

« En fait, c’est une histoire de papiers qui les rattrape alors qu’ils sont là depuis plusieurs années », déplore une représentante du Réseau éducation sans frontières. Ah, ces histoires de papiers ! Une plaie dans ce pays qui croule sous la paperasse. Qu’est-ce donc encore ?

Quatre « jeunes majeurs », autrement dit « quatre jeunes Ardennais d’origine africaine », selon France Bleu Champagne-Ardennes, autrement dit et plus précisément quatre Maliens et Ivoiriens sans papiers, sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire national, autrement dit d’une OQTF. Mais voilà, ces « jeunes » (entre nous, notion tout à fait relative) ont tourné comme figurants dans le film Tirailleurs qui, à peine sorti, fait déjà couler beaucoup d’encre. « Une symbolique évidemment très forte, qui est assez bouleversante », selon la même représentante du Réseau éducation sans frontières. « Petits-fils de tirailleurs, arrière-petits-fils de tirailleurs, jouant dans un film sur les tirailleurs, et aujourd’hui obligés de partir. » Présenté comme ça, effectivement, c’est bouleversant.

Entre nous, l’Histoire est pleine d’histoires comme ça. Tiens, je pense au député José Gonzalez, qui a soulevé de dégoût la gauche parce qu’il a récemment été nommé vice-président du groupe France-Algérie de l'Assemblée nationale. Pied-noir né en Algérie, issu d'une famille de pieds-noirs, le « jeune » Gonzalez, un beau matin de 1962, fut obligé de partir. Et pas sous le coup d'une OQTF avec moult possibilités de faire traîner la chose. Bon, ils vont dire que ce n’est pas pareil. Ça se discute...

Entre nous, encore, vous ne trouvez pas ça bizarre qu’on invoque ainsi sans vergogne les origines, la filiation, la vraie, celle du sang, pas celle bricolée dans les laboratoires de ce qu’on appelle aujourd’hui la « parentalité », pour défendre ces quatre Ardennais de fraîche date (« quasiment cinq ans », nous dit-on, autrement dit une éternité) ? En revanche, en appeler à l’arrière-grand-père, qui s’est fait casser la gueule par les Boches sur le chemin des Dames ou à Verdun, pour revendiquer son droit à rester maître chez soi, ici, en France, serait xénophobe, raciste, extrémiste de droite, que sais-je encore, et, de toute façon, ne donnerait droit à aucun privilège. Là encore, ils vont dire que ce n'est pas pareil. Là encore, ça se discute.

Tout un symbole, effectivement, que cette histoire. Et tous les arguments sont bons – c’est normal, c’est le jeu – pour défendre ces quatre hommes. « Ils sont très bien intégrés dans la société française, travaillent dans des grandes entreprises ardennaises actuellement [est-ce à dire que dans des petites entreprises, ce serait moins bien, moins sûr, moins crédible ?], sont dans des métiers qu’on pourrait dire en tension », explique la militante associative à France Bleu. « Les métiers qu’on pourrait dire en tension » : c’est-à-dire « qu’on pourrait dire » ? Où l’on voit que cette affaire des fameux « métiers en tension » ne fait que commencer. Vous verrez.

Cela dit, avec un taux d’exécution des OQTF qui s’établissait à 5,6 % pour le premier semestre 2021, nos quatre tirailleurs de circonstance ne sont sans doute pas encore dans l’avion pour Bamako ou Abidjan. À moins qu’Omar Sy ne leur trouve une petite place dans un avion pour la Californie où il vit habituellement, sans doute parce que la richesse est moins pénible au soleil.

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

42 commentaires

  1. C’est curieux, quand même, tous ces Africains qui se revendiquent arrière-petit-fils de tirailleurs. Un peu comme chez nous, dans le fond, où chaque famille découvre que pépé et tonton étaient des résistants.

  2. Film qui fait un flop complet !
    42.413 spectateurs se sont déplacés mercredi.
    Quel score pour le 1er jour de Tirailleurs ?
    Sorti dans 554 salles, le drame historique avec Omar Sy affiche une moyenne de 76 entrées par salle.
    Budget : 12M€ :
    – dont 2,1M€ de France 3 (redevance)
    – dont 550 000€ du CNC (avance sur recettes + fonds diversité)
    – dont 250 000€ de la région Grand Est
    Financé également par Canal+, Gaumont et 2 sociétés d’Omar Sy (Korokoro et SyPossible Africa)

  3. C’est parfait, ça fera plus vrai pour le film. C’est une bonne claque aux donneurs de leçons. Le grand frère omar s’y peut inviter ces  » expulsables  » dans ses propriétés américaines et partager avec eux le pain de la misère.

  4. Ils vont leur donner la Légion d’Honneur de la République pour avoir participé à ce film
    C’est cela une République qui méprise son peuple juste bon à payer et à se faire piller part une bande d’escrocs qui ne sont responsables de rien même si devant la nations ils engagent leur responsabilité avec le 49.3 cela ne les engage à rien. Ils auront dans tous les cas leur grosse rente Républicaine. D’ailleurs faites voir un peu le compte de toutes ces grosses rentes Républicaine que l’on doit payer depuis ces 50 dernières années ! on peut s’étonner du manque de moyens pour tout ce qui concerne les payeurs jusqu’à leur santé dont ils n’en ont rien à faire.

  5. N’ont-ils pas eu leur INDÉPENDANCE tant souhaitée. Pourquoi reviennent ils en FRANCE, ce n’est plus leur Mère Patrie puisqu´un jour ils l’ont rejeté. Alors qu’ici ils sont prêt à en découdre, que ces associations biberonnées par nos impôts cessent systématiquement leurs traîtrises. Sont-ils défendables, non. On ne peut pas choisir un jour, pour et le lendemain contre. Arrêtons des arguments fallacieux, le climat, entre autre. Que ces Pays d’Afrique se gèrent puisque depuis plus de soixante-treize ans, ils sont libres, ne sont plus enchaînés. Sont-ils adultes, je le souhaite. Car nous serions des criminels d’avoir laissé des enfants sans défense à leurs propres destins.

  6. Ce film sera sans doute plus crédible que celui d’un manchot du Maghreb ayant perdu avant tournage son bras droit dans une sombre affaire de rixe sur quai de Métropolitain .

  7. Je ne me souviens pas d’un conflit en côte d’Ivoire obligeant de charmants garçons à se réfugier en France, quant aux Maliens, leur charmant pays nous ayant foutu dehors, je ne vois pas ce qu’ils font encore en France.

  8. Excellent éclairage qui montre bien que les faux soldats, enrôlés comme figurants sans aucuns contrôles d’identité, mais de leur plein gré pour jouer aux  » Tirailleurs « , ont droit à toutes les absolutions et privilèges… Rien d’étonnant au moment où l’on enlève leur armement ( AMX10RC, après les canons CAESAR ) à nos vrais Soldats. Ces décisions et comportements résument assez bien la monarchie actuelle qui combat à coup de 49/3 ( ULTIMA RATIO REGUM ), en dédaignant ce qu’ elle nomme la conjuration des esprits tristes : c’est oublier une fois de plus l’Histoire de France, et la fin de vie d’un certain Louis, sourd aux  » conjurations  » des esprits tristes de l’époque, accablés par l’injustice, la faim, et un certain dédain de la Cour, déconnectée de la réalité, comme aujourd’hui sans doute.

  9. Comment des délinquants de clandestins ont-ils pu tourner dans ce film ?

    Les responsables des ressources humaines de ce film doivent être poursuivis et condamnés.

    Il faut une nouvelle loi, féroce, interdisant de faire travailler tout clandestin ou personne sous OQTF, avec des peines salées, et la fermeture définitive des commerces / entreprises en cas de récidive.

    Vous attendez quoi, traîtres de politiciens ?

    Y’en a marre ! 

    • Tout a fait d’accord j’ajouterais que toute personne entrant illégalement sur le territoire ne puisse jamais obtenir de papier c’est un peut comme si on oblige une personne ayant subit un cambriolage a inviter le voleur a déjeuner

  10. Quand ils arrivent ils n’ont déjà plus de papiers vu qu’ils les perdent tous .Comment peut on faire un contrat de travail a un sans papier et lui virer son salaire sur un compte bancaire qui nécéssite aussi des papiers pour l’ouverture du dit compte . Je ne comprends pas .Quand au film il faut évidemment le boycotter et Omar Sy n’est plus français pour la majorité d’entre nous . Ce donneur de leçons ne vit plus ici , gagne bien sa vie et ne partage pas ses richesses avec ces malheureux qu’ils voudraient que nous prenions à charge .Stop à ces donneurs de leçons qui ne s’imaginent même pas ce que vivent , au quotidien les français , partout : dans la rue , les transports , les services publiques et chez eux ou ils sont agressés et cambriolés voir squatté . Adieu Omar tu n’es plus le bienvenu chez nous , on t’a déjà oublié .

  11. Je vous écris en tant historien les français dans leur ensemble font un amalgame entre les tirailleurs dit sénégalais et les tirailleurs algériens tunisiens et marocains. les premiers faisaient partie de l’armée coloniale , les second faisaient de l’armée d’Afrique qui appartenait à la 19ème région militaire, cette dernière faisait partie de l’armée métropolitaine, donc rien à voir avec l’armée coloniale. Les uniformes n’étaient pas les mêmes bleu horizon pour l’armée d’Afrique et kaki pour les coloniaux. Le metteur en scène du film habillent les coloniaux en bleu horizon grosse erreur l’acteur qui vit au USA et critique le pays qui lui appris à lire et écrire aurai du être habillé en kaki.

  12. Ces individus font sûrement partie des « chance pour la France » puisqu’ils participent à un film de propagande servant la communication gouvernementale sur la repentance. Mais ce serait une occasion de faire pour une fois exécuter aisément une OQTF : il suffirait de demander à ce bon Omar Sy de les inviter chez lui aux USA, dans un pays où il n’y a pas de racisme systémique comme en France.

    • +++ n’oublions pas qu’existait, avant 1968, l’apartheid ! Et des personnalités noires Joséphine Baker et bien d’autres étaient heureuses de notre accueil et nous le rendaient bien ! Exemple de cette belle chanson de Joséphine Baker « Paris, je vous aime » !

  13. « alors qu’ils sont là depuis plusieurs années » . Et oui le faux argument par excellence. 12 ou 14 voies de recours, les lenteurs de la justice en plus et vous obtenez des situations qui traînent volontairement.

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