« Qu’attendent le gouvernement et la garde des Sceaux ? L’indignation ne suffit plus ! »
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"Le drame de Champigny, c'est le quotidien des Français !
L'indignation n'est pas venue des médias traditionnels, qui sont à la ramasse et qui ne mesurent pas le degré d'insécurité. Ce sont les médias alternatifs qui l'ont diffusée.
Le politique doit intervenir d'urgence pour casser ce climat d'impunité généralisé."
Pouvez-vous nous expliquer votre coup de gueule ?
C'est plus qu'un coup de gueule, c'est une énième indignation. Le problème est l'accumulation.
D'ailleurs, il y a quelque chose d'assez hypocrite dans le traitement médiatique de cet horrible événement. Des situations absolument inacceptables comme celle-ci sont fréquentes en France.
Tout le monde sait très bien que nos forces de Police et de Gendarmerie de manière générale, mais aussi les pompiers et un certain nombre de personnels qui représentent l'Etat, qui font le service public et protègent la population, sont aujourd'hui victimes de ce type d'agressions.
La question n'est plus comment s'indigner, mais à partir de quand et qu'est-ce que le gouvernement attend pour mettre en oeuvre les mesures qui s'imposent.
En deux mots, il faut des peines plancher contre les récidivistes et des sanctions renforcées pour les agressions contre les fonctionnaires. Cela semble évident, mais ce n'est toujours pas fait. Le président de la République s'est indigné lui aussi, mais jusqu'à preuve du contraire, il n'a pas fait ce type de réformes.
Il faut aussi remplacer tous les postes de force de l'ordre qui ont été supprimés depuis dix ans. Il faut des moyens supplémentaires. Mais, au-delà, il faut peut-être réécrire certaines lois pour laisser moins d'interprétation à des juges laxistes, qui sont certes une minorité, mais qui font beaucoup de mal dans l'application de la loi pénale.
Il y a dans toute une partie de la population, notamment dans les banlieues comme à Champigny, une forme de sentiment d'impunité qui fait qu'ils se croient absolument tout permis.
Cette fois les agresseurs se filment comme s'il y avait une forme de sentiment d'impunité. Partagez-vous ce sentiment ?
Tout à fait. Votre remarque est très intéressante. L'indignation n'est pas venue des médias traditionnels. L'indignation est venue, car la vidéo a été mise sur snapchat et qu'elle a été diffusée sur les réseaux sociaux, y compris d'ailleurs par des internautes qui habitent dans ces quartiers et qui eux-mêmes étaient indignés.
Ensuite, certains médias alternatifs ont relayé la vidéo, mais très peu.
Finalement, le président de la République a presque réagi plus vite que les médias traditionnels.
C'est très intéressant pour deux raisons. D'une part, on voit bien que les médias traditionnels sont un peu à la ramasse sur ces questions. Ils ne mesurent pas le degré d'insécurité que vivent certains de nos concitoyens en France, sur l'ensemble du territoire de la métropole, mais aussi en Outre-mer.
Ensuite, cela traduit une forme d'impunité totale dans la mesure où on peut se filmer en train de commettre quelque chose qui ressemble à un crime, en plus extrêmement lâche. Imaginez-vous à cinquante sur une femme à terre ! Et on en rigole !
On constate bien par les commentaires sur les réseaux sociaux qu'il y a une perte totale de sens et de gravité. La sanction est là normalement pour rééquilibrer les choses quand les individus perdent le sens de la réalité. En principe, la peur de la sanction devrait retenir les instincts les plus vils. Malheureusement, aujourd'hui, cette peur de la sanction n'existe plus du tout.
Peu d'éléments laissent à penser que des réformes judiciaires seront prises à ce niveau-là. La garde des Sceaux est très silencieuse sur les questions de politique pénale.
Une logique de non-exécution des peines s'est installée avec les dernières réformes. Elles viennent de droite comme de gauche puisqu'il y a eu la réforme de Taubira, mais juste avant celle de Dati.
Il semblerait que le gouvernement actuel n'ait pas l'intention de remettre en cause ces lois récentes de déresponsabilisation.
En effet, vous savez aujourd'hui que, quoi que vous fassiez, vous allez ressortir immédiatement du Commissariat, que même si vous êtes condamnés, vous n'irez pas en prison, et même si vous êtes condamnés à une peine de prison ferme, vous allez être libérés très vite grâce au système de remise et d'aménagement des peines.
Comment voulez-vous mettre de l'ordre quand l'arsenal pénal est aussi faible. Il faut bien entendu réarmer. Nous attendons la garde des Sceaux sur ces sujets. Pour l'instant, elle est totalement silencieuse.
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