Que va-t-il annoncer, dans « huit à dix jours » ? Le suspense est total

Les deux nouvelles sont tombées vendredi soir, à quelques minutes d'intervalle. L'une - un sondage BVA - nous apprenait que la popularité d'Emmanuel Macron était en forte hausse, en février : avec un gain de 5 % en un mois, il atteint un très honorable 42 % d'opinions favorables. La raison essentielle ? Sa décision héroïque de pas reconfiner. Héroïque, courageuse, populaire, anti-Conseil scientifique et prophétique ! Du très grand art.

On ne voit donc pas pourquoi un Président qui revient de si loin se priverait de ce surf de sortie d'épidémie. L'autre nouvelle, c'était cette déclaration du même, vendredi soir donc, devant une vingtaine de parlementaires, assurant avoir « besoin de huit à dix jours pour décider si on resserre ou si on peut relâcher les contraintes ».

Et hop ! chronomètre à zéro, nous voici repartis pour un rallye de « 8 à 10 jours », à scruter attentivement les signes éventuels de « resserrement » ou de « relâchement » sur les visages de Castex, Véran et aussi, bien sûr, Salomon ne semblant plus faire partie de la Saison 2, à surveiller le tour de taille présidentiel. Après tout, il ne faut rien négliger et ce « relâchement » pourrait en préfigurer d'autres.

Effectivement, les apocalypses annoncées depuis des mois n'ont pas eu lieu :
- fin octobre, Emmanuel Macron nous prédisait a href="https://www.bvoltaire.fr/macron-annoncait-9-000-patients-en-rea-a-la-mi-novembre-ils-ne-sont-pas-5-000/">« 9.000 patients en réanimation ». On ne dépassa guère les 5.000 ;
- à Noël, on nous annonçait une « explosion » de l'épidémie début janvier. Ce ne fut qu'un plateau haut, mais plat ;
- les prophètes assignés au maintien de la peur lancèrent alors les catastrophes « galettes des rois ». Pschitt ! Ils n'ont pas osé avec les crêpes ni Mardi gras. Le ridicule pourrait tuer la lente remontée de la cote présidentielle.

Déjà, Gabriel Attal prépare le terrain à ce qui sera inévitablement accueilli par une explosion de liesse dans tout le pays, parlant, vendredi, de « commencer à alléger les restrictions », à l'horizon des « prochaines semaines » ou des « prochains mois ». Il a même évoqué « une décrue ». Le printemps, vous dis-je ! Mais le jeune porte-parole ne s'emballe pas : deux pas en avant, trois pas en arrière, excellente méthode pour faire regagner au patron des points dans les sondages : « Elle n'est pas là, en tout cas, elle n'est pas massive. » Il faut maintenir la peur, fixer l'attention de tous sur ces courbes épidémiques avec leur « plateau haut », mais un peu montant, même quand il descend. Tellement bénéfique à la cote d'Emmanuel Macron. Tellement efficace pour faire oublier les coups de couteau mortels ici ou là.

Déjà, les conseillers du Président tracent des paliers successifs de « relâchement », épousant l'allongement des jours : couvre-feu reporté à 19 heures en mars, +2 points ; à 20 heures en avril, : +4 ; à 21 heures en mai… Réouverture des restaurants, des théâtres, des musées ? Pour la Fête de la musique, du cinéma. Jack Lang en extase félicitant le Président pour ces audaces extraordinaires. Des universités rouvertes en juin, quand on n'en a plus besoin, ce sera très bien. Mais, surtout, penser à bien réserver quelques restrictions à lever, très progressivement, jusqu'en 2022, janvier-février. Ce sera parfait pour une réélection euphorique. Un total relâchement des Français, vous dis-je.

Ce virus est vraiment entré dans l'ADN d'Emmanuel Macron. Vous m'accusez de complotisme de mauvais goût ? Pas plus que la une du Point : « Comment Macron a muté... »

Alors, dans huit à dix jours, « resserrement » ou « relâchement » ? J'ai déjà ma petite idée.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 21/02/2021 à 23:10.
Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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