Queer et décolonialisme : la rentrée sera très woke à la Sorbonne Nouvelle

© NonOmnisMoriar — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16175974
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On doit à Libé un article nous expliquant ce que signifient des expressions comme « fictosexuel » ou « trans non binaire», orientations sexuelles et identités de genre qui entraînent la « stigmatisation » dans une société hétéronormée, explique Noémie Marignier. Cette maîtresse de conférences à la Sorbonne Nouvelle (Paris III) était la spécialiste à consulter : il y a huit ans, elle soutenait une thèse intitulée « Les matérialités discursives du sexe. La construction et la déstabilisation des évidences du genre dans les discours sur les sexes atypiques ».

Le milieu universitaire a toujours su sourire des sujets de thèse qu’il engendre, du type : « Les chevaliers paysans de l’an mil au lac de Paladru » (dans le film On connaît la chanson). Pas sûr qu’on puisse rire des « matérialités discursives du sexe », à moins d’être un mâle mal déconstruit. « Mais euh… y a des gens que ça intéresse ? », demandait Bacri à Jaoui, à propos de ces paysans du lac de Paladru. Non, lui répondait-elle. Ce n’est pas le cas de la question queer, si on juge par les cogitations sorbonicoles. Sorbonne 1 (Assas) et Sorbonne 3 proposent, en effet, un master « Études sur le genre dans le monde anglophone ». Après 18 heures d’anglais spécialisé, les étudiants seront en mesure de discourir de la problématique « Jouer le genre à l’époque de Shakespeare ». À Assas, encore, on peut suivre en UFR de philo 19,5 heures intitulées « Dynamique du genre en Afrique ». À Paris III, un séminaire « Études queer : identités et différences dans les arts et médias » a eu lieu lors des deux dernières années universitaires. Entre autres questions abordées, « l’articulation du champs des queer studies avec les théories du pouvoir et de l’oppression ». Oui, on connaît la chanson…

L’heureux temps des (post)colonies

L’année universitaire 2024-2025 ne devrait pas démériter. Les 11 et 12 octobre prochains, journées d’études : « Contemporanéités queer : anachronisme, genre et sexualité ». Comprenez : « Quelles connexions le décentrement anachronique – comme chronologie queer – permet-il d’établir avec d’autres champs, comme les études postcoloniales ? » Voilà un autre vaste champ où le jus de cerveau coule à flots, à Paris III. En 2022, une conférence étudiait les « apories du féminisme décolonial d'Abya Yala aujourd’hui » - Abya Yala, c’est le territoire américain avant la colonisation. En 2022-2023, un séminaire mené par Sophie Chalaye se proposait de « dé-jouer "L’éroticolonie", un territoire imaginaire des arts du spectacle à déconstruire ». La même professeur interviendra en mars 2025 sur la terrible question du blackface : n’est-il pas nécessaire « de dé-jouer les gestes de blackface et d'apprendre à dé-penser la race, d’en épuiser les imageries, d’en ruiner les fondements, d’en débusquer les stéréotypes » ?

« Homoparentalité et Drag Kings »

Tout au plus concédera-t-on à la Sorbonne Nouvelle, par sa position capitale - privilège jacobin -, un léger progressisme d’avance. Il doit en aller de même dans toutes les facs de France, comme le prouve l’existence du réseau « Genre et Langage », qui réunit des professeurs d’universités françaises et étrangères, avec chacun sa spécialité : « Homoparentalité et Drag Kings », « Processus de racisation dans les lycées ZEP ; voix et non-binarité », « Nomination de soi et parcours lesbiens », « Immigration et questions de genre », etc. Et dire qu’on s’est moqué des théologiens qui dissertaient sur le sexe des anges alors que Mehmet II était aux portes de Byzance !

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Ainsi nos impôts servent à financer des élucubrations, séminaires, etc. complètement ridicules et qui doivent passionner quelques quarterons d’ultra gauchistes. De quel gouvernement pouvons nous espérer à l’avenir qu’il mette fin à ces gaspillages invraisemblables ? Probablement hélas aucun, compte tenu de la qualité dominante chez nos hommes politiques de tout bord : la lâcheté.

  2. Aujourd’hui l’université de la Sorbonne ne vaux pas mieux, que l’école des Sciences Politiques ! C’est le seul commentaire que j’ai à faire ! Hervé de Néoules !

  3. Autrefois phare de la grandeur qui éclairait le monde de sa lumière de la science et des arts, la Sorbonne est devenue un chien galeux qui ne sait plus que se mordre la queue.

  4. Il faut fermer ce temple d’inutiles , au même titre que science Po et l’ENA. On y fabrique uniquement des futurs dirigeant qui ne savent même pas se servir d’une boussole.

  5. Ce sont des sujets de la plus haute importance qu’il faut impérativement enseigner dès le collège. Blague à part, pour nous simple commun des mortels nous ne voyons pas quel intérêt ces Master ont ni quels débouchés peut-il y avoir derrière. La seule utilité c’est dépenser de l’argent public pour former des jeunes à exploiter inutilement leur potentiel. On entend souvent une certaine catégorie de personnes fustiger les discussions de bar pmu qui n’ont aucune utilité, voire que TPMP est une émission de niveau café du village, histoire de mépriser indirectement tous les français qui se sont au moins une fois assis derrière un comptoir à se désaltérer. Nous sommes en tout cas ravi que les discussions universitaires ne soient pas au niveau des discussions bar pmu comme ils disent, pour qu’au moins leurs conversations soient « utiles ». C’était une ironie bien sûr car les discussions de bar pmu ne sont pas davantage inutiles que celles d’université.

  6. Il en ont de la chance tous ces étudiants que je sois retraite, donc plus en état de recruter.
    En effet, sur présentation d’un CV ou figure la référence « Sciences PO », ma réaction serait « attention red flag ».
    Vous allez me dire que dans le lot il y a une petite minorité qui mérite d’être reçue.
    Je leur donne un conseil à ceux qui composent ce petite minorité, changez d’établissement !

    • Exact. Science Po, ENA, et quelques autres sont des handicaps sur un CV bientôt au même titre que fichier « S », bien que même çà n’empêche pas l’accès à la députation.

      • Se regarder le nombril sous un angle philosophique déconstruit endommage gravement les neurones.
        Les anciens disaient « peigner la girafe « .

    • Oui mais il auront entre temps pris des jobs qui leur assureront une rente à vie au détriment des contribuables.

  7. Qui va mettre fin à ces délires dans l’enseignement ? Comment la sexualité a-t-elle investie toutes les matières enseignées ? Certains enseignants devraient aller vivre leurs fantasmes en dehors de l’école.

  8. Je dois être un ignare indécrottable car je ne comprend pas que l’on puisse disserter sur ce genre de sujet. Et surtout qu’apportent ils à la société sinon du vent .

  9. Certes, délires d’intellos (gauchos) parisiens, risibles et grotesques face à tant de pédanterie masturbatoire. Mais tout de même, discours prônés par une « élite professoral » dans une université de recherche non moins élitiste : La Sorbonne.
    Concrètement dites-vous vert100 ? : Je vous laisse deviner vers quelles institutions se dirigent en fin d’études, ces pseudos « chercheurs » paradoxalement bien formatés…à ne rien chercher ! (sauf l’écriture des thèses narcissiques, parfaitement inutiles mais au goût du jour, bien entendu !)

    • Oui c’est grave = non pas pour vous mais pour ceux qui ont écrit les titres des cours et des thèses et qui blablatent dessus.

  10. Mais comment en est-on arrivé à un tel niveau d’absurdités ? Avant c’était une fierté pour les jeunes de pouvoir intégrer la Sorbonne. Aujourd’hui, on ne sait même plus comment ils vont en sortir !

    • Mais les étudiants encore « bien construits » sont obligés de subir ce genre de délire. Avec toutes ces expressions sur les sexes atypiques, j’en perds mon latin, décidément cette société va vraiment à vau-l’eau.

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