Quelle place pour le féminisme dans la campagne présidentielle à droite ?

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La « Journée internationale des droits de la femme », célébrée ce 8 mars, pose une nouvelle fois la question du féminisme en politique. Si les candidats de gauche n’ont de cesse de rappeler l’importance de ce thème dans la campagne présidentielle - même s’ils ont perdu une porte-parole de qualité en excluant la merveilleuse Sandrine Rousseau -, il semblerait que le sujet ne leur soit pas réservé pour autant. Dans les camps LR, RN ou encore Reconquête, la place de la femme fait également partie des préoccupations, quoi qu’en disent leurs adversaires.

La position de Valérie Pécresse et celle de Marine Le Pen semblent assez similaires : la première se targue de ne pas être une « féministe contre les hommes » quand la seconde affirme être une « féministe qui n’exprime pas d’hostilité à l’égard des hommes ». Une formule finalement assez creuse, que partage Anne Hidalgo lorsqu’elle précise qu’elle n’est « pas pour la suprématie, y compris des femmes sur les hommes » (Valeurs actuelles, 4/10/2020). Difficile de cerner la diversité des opinions portées par les uns et les autres avec une telle langue de bois.

Heureusement, pour « aider » les électeurs à se faire un jugement sur les différentes idées portées par les candidats sur le sujet, le collectif Osez le féminisme ! a publié, ce lundi, un « féministomètre de tous.tes les candidat.es » - on notera au passage la poésie du néologisme. Les programmes des candidats à la présidentielle s’y trouvent passés au crible, aboutissant à un classement de ces derniers, de « féministe » à « misogyne » en passant par « plutôt féministe », « feminist washing » et « pas féministe ». Le vilain petit canard de ce classement s’avère être, ô surprise, Éric Zemmour. Le verdict est sans appel : le candidat Reconquête « s’attaque en permanence aux femmes et prône la supériorité masculine ainsi que la culture du viol ». Rien que ça ! Un résumé étonnant, lorsqu’on découvre que la condition de la femme représente un des volets phares de son programme, Éric Zemmour leur consacrant un onglet « Françaises » qui ne semble pas particulièrement « s’attaquer » à elles : des mesures pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, des moyens concrets pour lutter contre les violences sexuelles et familiales ou encore une amélioration de leur pouvoir d’achat. S’intéresser aux soucis quotidiens des Françaises plutôt qu’à une écriture inclusive qui leur apporterait une reconnaissance dont elles n’ont que faire pourrait bien en convaincre plus d’une.

Quant à Marine Le Pen, elle décroche la place d’avant-dernière sur le « féministomètre » et se trouve elle aussi taxée de misogynie – à première vue, cela pourrait paraître contre-productif, mais passons. On lui reproche d’adopter des « prises de position stigmatisantes » et d’évoquer le droit des femmes « uniquement lorsque cela sert son agenda politique raciste ». Comme pour le cas Éric Zemmour, la nuance est au rendez-vous. Celle qui a choisi pour slogan « Une femme d’État pour la France » n’a de cesse de mettre en avant les avantages que représenterait la prise de pouvoir par une femme en France, soulignant notamment l’« attention des femmes au concret, à la réalité, à ce que vivent les Français au quotidien ». Et c’est bien ce qui se dégage de son programme, lorsqu’elle met l’accent sur les aides financières aux mères seules, ou encore l’importance de la sécurité qu’elle présente comme une « priorité du quinquennat ».

La posture de Valérie Pécresse est fragile, elle est « feminist washing ». Il semblerait, en effet, que la candidate LR file un mauvais coton : « Nous constatons un changement de cap pendant cette campagne afin de séduire l’électorat le plus réactionnaire de la droite », s'inquiète le collectif. Celle dont les violences faites aux femmes constituaient « la grande cause régionale 2017 » ne leur a même pas dédié de budget dans son programme, elle se dit contre l’écriture inclusive et la « destruction de l’Histoire par les théories progressistes comme le féminisme ». Effectivement, le cap a dû légèrement se modifier, ces derniers mois…

Si le classement des trois candidats dans le féministomètre ne semble pas augurer d’un aller simple vers le podium féministe, les sondages pour la présidentielle, eux, fonctionnent en sens inverse. Marine Le Pen décroche la seconde place, Éric Zemmour la troisième et Valérie Pécresse la cinquième. C’est donc le cœur fendu qu’on constate que les débats féministes, bien qu’importants lorsque abordés sereinement, ne sont pas encore au cœur des préoccupations de toutes et tous. Nos amis woke ont encore du pain sur la planche.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Il n’est toutefois pas exclu que d’autres que moi s’en tapent les macarons avec une tapette à mouches, non ?

  2. Marre de mettre au premier plan un sujet qui est très loin de préoccuper les français.
    Assez de tous les médias « bobo » !

  3. Au nom de l’égalité et de la parité, il faudrait exiger des équipes de foot, rugby, etc., mixtes. Et oui, parité ou pas parité, il faut savoir ce que l’on veut. Je propose aussi que les hommes soient obligés d’allaiter puisqu’on veut leur octroyer autant de congés « maternité » que ceux accordées aux femmes. Ainsi les couples pourront se relayer et allaiter leur enfant aussi longtemps qu’ils le souhaitent. Et oui, égalité ou pas égalité, il faut savoir ce que l’on veut !

  4. N’y a t’il pas de sujet plus important à débattre et à régler ? C’est quoi le féminisme ? En tant que femme, je n’ai jamais eu besoin de me battre pour obtenir des droits. J’ai toujours fait ce que j’avais décidé, tant dans ma vie privée que dans ma vie professionnelle. Ado en mai 68, j’ai toujours dit et continue à dire que je n’ai pas besoin qu’on me donne des droits, mais que je les prends. C’est naturel, non ?

    • Moi, cela n’a pas toujours été le cas!
      Un jour, j’avais 25 ans, un recruteur m’a dit : « avec les mêmes compétences que vous, on préfère un homme plus âgé »..;
      (C’était dans un labo « big pharma », service de recherches, donc pas besoins de forces particulières pour regarder dans un microscope..)
      J’ai répondu : « je comprends : vous préférez un homme incompétent à yen femme compétente. Au revoir ».

      Ceci dit, la vie n’était pas si facile…
      Difficile de prendre ses droits dans ce cas!

      • C’est en effet là ou le bât blesse, la VRAI parité et la seule qui vaille dans le monde du travail comme en privé est ; Le plus compétant l’emporte qu’il soit féminin ou masculin , salaire égal visibilité égale, reconnaissance égale.

  5. J’en ai plus que marre de ces histoires. Et ras-le-bol de la fête de ceci et de cela.
    Surtout si au bout du compte c’est pour écoper d’une Hidalgo, d’une Rousseau, d’une Taubira. Liste non exhaustive.

  6. Femme comme homme ont prouvés leur nullité dans la gestion du pays.
    Les quotas ne nous ont apporté que le doublage de nullité à payer.
    Il nous faut des gens capables, des gens sensées, des gens désirant travailler pour l’ ensemble des français. Homme ou femme, on s’ en fout mais des gens françaises, luttant pour la France pas pour leur sexe ou leurs complexes
    Pas ces  » féministes » qui ignorent que dans 20 ans leurs filles porteront le voile

  7. Le féminisme est un parfait indicateur idéologique démagogique et hypocrite de l’instrumentalisation des femmes dans la société d’aujourdhui …
    mépris de la mère de famille
    Immunité pour le crime d’avortement
    etc ….

  8. J’ajoute, Macron qui n’a aucune femme dans ses collaborateurs, alors qu’Éric Zemmour en a plusieurs de 1er plan. Je pense que Zemmour fait bien plus pour mettre en valeur les femmes dans sa campagne, et fera bien plus pour elle par son programme. Pareil pour Marine Le Pen.

  9. Mort de rire, leur féministomètre correspond à une Nathalie Arthaud près à la classification par les commentateurs centre et gauche des candidats selon le classique axe « gauche-droite ».

    J’aurais pu leur faire le classement gratuit en 1 minute.

  10. Les féministes sont aux femmes ce que les djihadistes sont aux musulmans. Elles desservent la cause féminine plus qu’elles ne la favorisent

  11. C’est ballot pour toutes ces féministes ,on a oublié de supprimer le droit de vote aux hommes .

  12. Mélenchon et Jadot en particulier, en pointe dans l’islamo-gauchisme doivent apprécier dans l’Islam la place de choix réservée à la femme dans cette religion.

  13. Marre, mais alors vraiment marre de ces histériques qui ont en partie détruit, depuis plus de 40 ans, les meilleures relations qui existaient entre les femmes et les hommes.
    Comme on dit dans mon sud-ouest natal, elles feraient battre des montagnes.

  14. Et si l’on pouvait envoyer toutes ces dames concernées et concentrées (en un seul mot) en Ukraine avec leur « feministomètre » ? Elles apprendraient peut-être ce qu’est une mère qui protège ses enfants des bombes, que leur père n’est, bien heureusement, pas déconstruit, et se bat avec ses camarades pour les protéger de l’envahisseur ou encore comment lutter contre le patriarcat spetnatz.

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