Quelles sont les villes les plus frappées par la délinquance près de chez vous ?

Notre carte des villes les plus soumises à la délinquance ordinaire sur la période 2022-2024.
CARTE DELINQUANCE

Cambriolages, violences sur la voie publique, atteintes aux véhicules et usage de stupéfiants : Boulevard Voltaire vous livre aujourd'hui en exclusivité la carte de France des villes les plus touchées par la délinquance en 2024.
En nous appuyant sur les données issues de la Base statistique communale de la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales, mise à jour le 27 mars dernier, nous avons demandé à notre partenaire Data Realis d'établir le top 30 des villes ayant enregistré les plus forts taux de cambriolages, de violences sur la voie publique, d'atteintes aux véhicules et d'usage de stupéfiants sur la période triennale 2022-2024, pour la métropole comme pour les DROM (Départements et régions d'outre-mer).
À un an des élections municipales, ces tendances triennales révèlent les communes où la sécurité quotidienne devrait être au cœur des débats locaux.

Méthodologie
Parmi les 14 catégories de délits répertoriés dans la Base statistique communale de la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales, nous avons retenu les délits suivants : « cambriolages de logements » (taux pour 1.000 logements) ; « autres coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus » et « vols violents sans arme » qui relèvent des violences sur la voie publique (taux pour 1.000 habitants) ; « vols de véhicules », « vols dans les véhicules » et « vols d’accessoires sur véhicules » qui relèvent des atteintes aux véhicules (taux pour 1.000 habitants) ; et, enfin, l'usage de stupéfiants (taux pour 1.000 habitants).
Nous avons distingué les petites villes (de 5 à 20.000 habitants), les villes moyennes (de 20 à 50.000 habitants) et les grandes villes (+ de 50.000 habitants).
Nous avons privilégié la moyenne annuelle sur la période triennale 2022-2024, ce qui permet de dégager les tendances en cours en lissant les éventuelles fluctuations conjoncturelles.
Les infobulles de notre carte interactive indiquent : le nom de la commune, la population INSEE au 1/1/2022, les données pour la période triennale 2022-2024 et les données sur la seule année 2024. La taille des marqueurs est relative à la catégorie de ville : grande, moyenne ou petite. Un onglet situé en haut à droite permet de sélectionner l'une ou l'autre des catégories de délits.
Le tableau interactif permet une recherche par type de délit ou par commune et de classer les communes par taux pour mille et par nombre de délits.

CAMBRIOLAGES

Chaque jour, 600 logements sont cambriolés, en France. À la baisse depuis 2017, l'un des rares effets positifs des confinements successifs durant la crise du Covid-19, les faits de cambriolage sont repartis à la hausse en 2024, avec 218.700 délits enregistrés par les forces de l'ordre.
Ce que révèlent les chiffres du ministère de l'Intérieur, c'est que c'est parmi les petites villes que l'on enregistre les plus forts taux de cambriolages. Alors que le taux de cambriolages moyen pour 1.000 logements est inférieur à 7 ‰ en France métropolitaine, il est, sur la période triennale 2022-2024, de 20,77 à Cestas (16.700 habitants), en Gironde, ce qui correspond à 3 cambriolages par semaine depuis 3 ans ; de 20,08 à Vaucresson (8.500 habitants), dans les Hauts-de-Seine ; et de 19,97 à Ventabren (5.600 habitants), dans les Bouches-du-Rhône.
La première grande ville touchée est Saint-Laurent-du-Maroni (51.700 habitants), en Guyane, avec 17,24 cambriolages pour 1.000 logements sur la période. C'est aussi en Guyane que l'on trouve la ville moyenne la plus cambriolée : Kourou (24.500 habitants), avec un taux de 15,7‰.
NB : Seulement 56 % des Français portent plainte lors du cambriolage de leur domicile principal (enquête VRS 2023).

VIOLENCES SUR LA VOIE PUBLIQUE

Chaque semaine, 3.700 Français sont victimes d'une agression sur la voie publique : coups et blessures volontaires ou vol violent sans arme. Si le nombre de vols violents sans arme (vols à l'arraché, 48.400 faits) diminue, celui des agressions hors du domicile familial (143.800 faits) continue de grimper.
Sur la période triennale 2022-2024, on observe un taux de violences sur la voie publique supérieure dans les départements et collectivités d'outre-mer à celui constaté en métropole.
Avec un taux de 18 faits de violence sur la voie publique pour 1.000 habitants par an sur la période 2022-2024, c'est Pointe-à-Pitre qui domine le classement, toutes villes confondues. Avec seulement 15.000 habitants, la sous-préfecture de la Guadeloupe est en tête des villes où il ne fait pas bon se promener. Parmi les petites villes, Rungis (5.700 habitants), Val-de-Marne, et une autre commune de Guadeloupe, Basse-Terre (9.500 habitants) complètent le podium. La perspective est partiellement faussée, puisque les populations de Pointe-à-Pitre et Basse-Terre sont grossies d'une partie des 700.000 touristes qui visitent l'île chaque année et que la population de Rungis dépasse, en fait, les 20.000 personnes, si l'on tient compte des milliers d'employés et de clients quotidiens du MIN (Marché international de Rungis).
Parmi les grandes villes, Cayenne (64.000 habitants), en Guyane, et Mamoudzou (71.500 habitants), à Mayotte, tiennent compagnie à Saint-Denis (115.000 habitants).
NB : Si 40 % des victimes déclarent un vol avec violence, seuls 22 % des victimes d'une agression la déclarent aux forces de l'ordre (enquête VRS 2023).

Détail de la délinquance 2024 en Guadeloupe

Les violences sur la voie publique n'épargnent pas les communes d'outre-mer, comme ici en Guadeloupe.

ATTEINTES AUX VÉHICULES

Près de 500.000 atteintes aux véhicules ont été dénoncées, en 2024 (138.100 vols de véhicules, 256.000 vols à la roulotte et 96.200 vols d'accessoires). Alors que la tendance était à la baisse depuis 2017, l'année 2024 marque une stabilisation de ces délits.
C'est dans les grandes villes que ces délits sont les plus fréquents, avec un taux moyen de 15,58 faits pour 1.000 véhicules sur la période triennale 2022-2024, contre seulement 8,39 ‰ et 7,49 ‰ pour les villes moyennes et les petites villes.
Les trois villes les plus touchées sont trois villes administrées par la gauche écolo-socialiste : Grenoble (156.000 habitants, 30,44 ‰), Lille (239.000 habitants, 28,74 ‰) et Rouen (116.000 habitants, 27,68 ‰). Si la première des villes moyennes est Saint-Sébastien-sur-Loire (28.500 habitants; en Loire-Atlantique), sa moyenne annuelle sur la période 2022-2024 n'est que de 23,61 ‰ quand de nombreuses petites villes sont plus touchées : 32,05 ‰ pour Seclin (13.000 habitants, Nord) et Rungis ; 29,46 ‰ pour Pointe-à-Pitre ; 27,72 ‰ pour Lesquin, l'aéroport de Lille (9.300 habitants) ; 26,35 ‰ pour Cassis, dans les Bouches-du-Rhône (6.700 habitants).
NB : 54 % des victimes portent plainte pour le vol de leur voiture et seulement 27 % pour un vol à la roulotte (enquête VRS 2023).

USAGE DE STUPÉFIANTS

Il n'y a jamais eu autant de mis en cause pour usage de stupéfiants qu'en 2024 : 288.500, soit 790 personnes par jour. Un chiffre en forte progression depuis la fin du confinement, porté, explique le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), par « le nombre élevé de mis en cause pour usage de stupéfiants enregistrés pendant les mois de juillet et août 2024, en lien avec la mobilisation exceptionnelle des forces de sécurité intérieure pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris ». Soit.
Si les stations balnéaires ou touristiques font grimper la moyenne des petites villes (Palavas-les-Flots, Cassis, La Grande-Motte, Honfleur), ce sont des villes réputées tranquilles qui se distinguent parmi les villes moyennes : Compiègne (Oise, 40.800 habitants, 26,81 mis en cause pour usage de stupéfiants sur 1.000 habitants), Melun (Seine-et-Marne, 43.700 habitants, 20,37 ‰), Puteaux (Hauts-de-Seine, 44.000 habitants, 20,02 ‰). On y trouve même Millau (Aveyron, 22.000 habitants, 16,85 ‰), qui devance des villes plus attendues comme Creil ou Trappes.
Cette progression généralisée de la consommation accompagne bien entendu, autant qu'elle le nourrit, l'extension du narcotrafic sur tout le territoire national.

Taux moyen de délinquance suivant la catégorie de villes et arrondissement de Paris, Lyon et Marseille le plus touché par catégorie de délit

 

ZOOM SUR PARIS, LYON ET MARSEILLE

Parmi les grandes villes, Paris, Marseille et Lyon sont présentes dans le haut du classement de toutes les catégories de délits. Marseille est en tête pour l'usage de stupéfiants, cinquième pour les atteintes aux véhicules et huitième pour les cambriolages ; Paris est septième pour l'usage de stupéfiants et huitième en matière de violences sur la voie publique ; Lyon est sixième en matière d'atteintes aux véhicules.
Ces positions cachent toutefois de fortes disparités par arrondissement : le VIe arrondissement de Lyon se place juste devant Avignon pour les cambriolages (13,01 ‰), les XIIe et XIe arrondissements de Marseille ne sont pas loin, avec des taux respectifs de 12,59 et 12,39 cambriolages pour 1.000 logements, devant Bondy, troisième de notre classement des grandes villes (12,26 ‰). En ce qui concerne les violences sur la voie publique, ce sont trois arrondissements parisiens qui dominent : le Xe, le XVIIIe et le IXe, avec respectivement 20,32, 12,61 et 12,22 faits pour 1.000 habitants. Pour les atteintes aux véhicules, les VIIe et VIe arrondissements de Lyon tiennent la corde avec, respectivement, 38,82 et 31,55 faits pour 1.000 véhicules, accompagnés du VIIIe arrondissement de Marseille (32,56 ‰). Enfin, en matière d'usage de stupéfiants, les Xe et IXe arrondissements de Paris forment un trio redoutable avec le XIVe arrondissement de Marseille, avec respectivement 29,48, 22,52 et 22,84 délits constatés pour 1.000 habitants.
Ces tristes performances suffiront-elles à faire du rétablissement de l'ordre quotidien l'un des enjeux des prochaines municipales ? Réponse en mars 2026.

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Résigné ? non mais conscient que l’on a qu’une seule vie et que l’on veut un temps soit peu protéger et se protéger et certains médias sont des ennemis bien plus puissant que ces délinquants fauteurs de troubles ils donnent maintenant en pâture noms adresses . tout cela est anxiogène et ce n’est pas Marine le Pen qui va sauver la situation. Nous sommes pris en otages car plus rien ne fonctionne depuis l’arrivée de Hollande et Macron et chacun prie pour sa chapelle que se soit Attal Wauquier le Pen pour redresser une situation seul Philippe de Villiers pourrait obtenir une concorde mais certains juges même minoritaires soient ils veillent à sortir de leurs prérogatives les faiseurs de président de paille sont bien planqués derrière des institutions .

  2. Toutes ces statistiques ésotériques aussi importantes qu’elles soient, tous ses chiffres abscons silencieux qui se voudraient révoltants, craints, n’intéressent en fait visiblement pas nos gouvernements qui comme dit l’autre – «  »Cela lui en touche une sans faire bouger l’autre.. » » Le peuple subit et se résigne car il n’a pas les moyens physiques ni légaux de se défendre. Le français est devenu un mouton Il accepte il se laisse tondre c’est bien un veau dépourvu d’un neurone de révolte… !!!

  3. Et si on donne la bonne réponse, qu’est-ce on gagne aurait demandé Coluche ? Bref ! il serait plus simple de répondre que toute la France est frappée par la délinquance mortifère, le danger et la mort rôdent partout comme si personne n’était à la gouvernance puisque le Chef d’Etat n’a aucune compétence ni volonté pour résoudre cette guerre sournoise et gravement mortifère. Elle est donc condamnée à souffrir jusqu’à son dernier souffle en entraînant avec elle, près de 60 millions de Français de souche et de coeur.

  4. Insupportable documentaire diffusé hier soir sur France 3 : La France de l’épuration. Cette inversion de la charge de la culpabilité est indécente et la repentance inadmissible ! Incriminer des résistants, des civils, des combattants contre la France de Vichy est une honte, tout ça au prétexte de faire passer les collabos, vichystes et les femmes ayant offert leur corps à un soldat allemands pour des victimes d’une exacerbation populaire lié à la libération. Et faire le lien entre la virilité et les femmes tondues après-guerre, il fallait oser !

  5. Dès le départ nous sommes avertis : «  »catégories de délits répertoriés dans la Base statistique communale de la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales,… » » LOL !!!!
    Depuis quand accordez vous la moindre fiabilité aux statistiques des serviteurs zélés du pouvoir qui si ils donnaient les véritables chiffres ,faute de tirer sur les criminels se tireraient une balle dans le pied et se saborderaient en démontrant l’échec total ( sans dire pourquoi :) de leurs missions principales «  »tout en risquant peut-être » » , simple supposition , d’alimenter ces horribles rumeurs colportées sans aucun doute par des «  »fachos » » , reliant immigration et délinquance !! quelle idée !!
    sujet interdit de débat = la culture du DENI !!
    résultat une carte « très light » très loin de représenter la réalité !!

    • Strasbourg + Bruxelles = UE ! …
      L’UE est donc exempte de toute « délinquance » ! …
      Sauf quand les « gueux » viennent faire valoir leurs droits « à VIVRE » ? ! …
      C’est ce genre de statistique qui fait que les peuples devraient se réveiller ! … Même pas car les « moutonneux » français sont dans « le couloir de l’abattoir » …

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