Quelques exemples du « pasdevaguisme » à l’Éducation nationale

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La fille d’une amie (catholique) est en sixième dans un collège public de Viroflay. Son professeur de français sait faire aimer cette matière. Mais depuis deux mois, cette enseignante leur fait étudier des passages de la Bible et du Coran. Pourquoi pas, même si ce ne sont pas des textes français à l’origine ? Il faut bien que les jeunes esprits se confrontent à des textes essentiels, la Bible comme l’Odyssée, et une classe de français est sans doute le meilleur endroit possible pour le faire à cet âge. Après chaque séance, cette enseignante fait répéter à ses élèves que « Dieu n’existe pas ». Parmi ses arguments, deux récits de la création, c’est un de trop, et tous les croyants seraient des créationnistes réfutés par la science. Bref, Dieu serait une invention rassurante des hommes pour expliquer ce qu’ils ne comprennent pas.

L’opinion de cette enseignante n’est pas ici en cause. C’est, bien sûr, son militantisme athée auprès de jeunes personnes encore malléables dont elle a la charge qui est profondément révoltant, digne des pays totalitaires où la propagande était plus importante que l’enseignement. Loin de servir la laïcité, elle la bafoue en s’immisçant dans un domaine réservé aux parents.

Cinq élèves sont allés trouver séparément la conseillère principale d’éducation pour porter à sa connaissance ce dysfonctionnement. La réponse est : « Vous avez dû mal comprendre », puis « Allez lui en parler à la fin du cours, je ne veux plus en entendre parler ». Un « pasdevaguisme » conforme à la norme Éducation nationale en vigueur : la lâcheté de son corps administratif semble n’avoir aucune limite, mais sur ce sujet, toute une somme pourrait être écrite. Question incidente, cette enseignante bénéficie-t-elle d’une protection spéciale du fait de son appartenance à un syndicat ou d’une influente coterie ?

La lecture du paragraphe suivant est déconseillée à Vincent Peillon et à Najat Vallaud-Belkacem, qui pourraient en faire un infarctus. Dans la ville d’Issy-les-Moulineaux, dans certaines écoles primaires du public, la charte de la laïcité[ref]J’avais dénoncé ici le zèle des ayatollahs de la laïcité pour une charte dont je ne conteste pas le principe, mais dont la rédaction ne mérite qu’une note très médiocre et dont l’administration aux enfants relevait d’un totalitarisme étroit (mais en est-il de large ?). Prendre une bonne décision pour une très mauvaise raison, est-ce bien raisonnable ? Vous avez deux heures. Mais vous pouvez aussi caviarder la charte de la laïcité pour la rendre acceptable.[/ref] n’est plus affichée : elle a été rangée dans les placards. Il s’agit d’une initiative concertée entre des directeurs d’école. L’explication donnée par une association de parents d’élèves : des musulmans pourraient être irrités d’un tel affichage, donc on anticipe et on enlève. De même que l’on ne parlera pas de chrétienté dans les classes, pour les mêmes raisons. Les enseignants n’y sont pas si attachés, et les parents d’élèves ne se battront pas pour que ces évocations à la marge ne soit pas gommées. Et d’ailleurs, pourquoi ces enseignants devraient-ils lutter contre ce délitement communautariste ? Ils n’y gagneraient que des soucis et des confrontations pénibles avec les parents d’élèves et la ville.

Le mammouth ne se manœuvre pas aisément, et les cohortes d’idéologues qui y sévissent depuis belle lurette ne disparaîtront pas sans résister. Il serait malhonnête d’attendre de M. Blanquer, bonne surprise du casting Macron, des résultats immédiats après cinquante ans de gabegie ininterrompue. Mais j’ose espérer que le ministre saura, le moment venu, choisir la chirurgie plutôt que l’homéopathie. La nation n’a plus deux générations d’enfants à perdre.

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