Quels enseignements après l’assassinat de Samuel Paty ?

Jean-Frédéric Poisson

Quatre-vingt-dix-huit… C’est le nombre d’incidents qui ont émaillé les diverses commémorations de l’assassinat de Samuel Paty dans les écoles françaises. Un an après cet attentat effroyable, force est de constater que rien n’a changé dans l’enseignement. Le ministère de l’Éducation nationale continue inlassablement à réitérer les mêmes erreurs : promotion d’une laïcité dévoyée de son sens et refus de poser la question de l’islam qui porte pourtant en lui les germes d’une violence endémique. Le ministre de l’Éducation nationale a ainsi estimé, comme l’ont fait tous ses prédécesseurs ces dernières années, que les enseignants devaient adhérer aux sempiternelles valeurs de la République et les transmettre ou, sinon, « sortir de ce métier ». Voilà qui ne règlera rien !

Aujourd’hui, les problèmes liés au communautarisme islamique continuent à imprégner nos écoles dans un silence assourdissant de la part de nos responsables politiques. C’est ainsi que sept anciens collègues de Samuel Paty, certains en pleurs, ont témoigné de la crainte de leurs élèves en colère, de leur méfiance dans la rue ou chez eux, ou de la démission des autres professeurs depuis cet épisode sanglant. Plus que jamais, ils brident leurs paroles par peur de représailles : la terreur s’est installée dans cette école et elle ne s’en délogera pas si facilement. L’hommage au professeur assassiné s’est, d’ailleurs, tenu à huis clos afin de ne pas faire de vague. Mais il y a bien d’autres établissements qui subissent le même sort et dont on ne parle pas. Ceux-ci continuent à être menacés et il est déplorable qu’il n’y ait eu que des « mesurettes » de la part du gouvernement contre ces offensives islamistes et le délitement de l’autorité dans les écoles. Les statistiques le prouvent jour après jour : les professeurs sont de plus en plus nombreux à démissionner, ils sont de moins en moins qualifiés et refusent d’aller enseigner dans des écoles de banlieues.

Pourtant, rien ne semble capable de remettre en question l’action de Jean-Michel Blanquer : ni les professeurs agressés ou censurés, ni le communautarisme qui s’implante au nez et à la barbe de tous. Notre ministre de l’Éducation nationale continue à nous seriner la même leçon sur la laïcité républicaine, ce grand vide que l’on promeut en espérant naïvement que rien de néfaste ne viendra le remplir. Tous ceux qui seraient susceptibles de troubler le vivre ensemble en provoquant l’indignation des élèves musulmans sont immédiatement jetés au pilori. Il y a un an, l’Éducation nationale avait décidé d’accuser Samuel Paty de ne pas faire assez bien son cours sur la laïcité au moment même où il faisait l’objet d’une campagne de haine et de menaces physique par des islamistes. L’administration lui avait expressément demandé de s’excuser pour avoir fait son devoir, c’est-à-dire d’avoir enseigné à ses élèves sans se censurer. Ce faisant, les représentants de l’Éducation nationale pensaient préserver la paix civile, alors qu’ils plaçaient une cible sur la tête de notre pauvre professeur et légitimaient l’action de son futur agresseur.

Il est urgent d’arrêter notre soumission à l’islam conquérant au nom d’une laïcité dévoyée. L’administration doit être solidaire de ses professeurs et réinstaurer leur autorité vis-à-vis des élèves. Il existe, pour cela, de nombreuses mesures à prendre dans les prochaines années : l’uniforme ou la formation des professeurs et des parents sont des pistes de réflexion déterminantes. Il s’agit, également, d’abandonner les idéologies déstructurantes et culpabilisantes pour des enfants (théorie du genre, lutte contre l’homophobie, accueil inconditionnel des migrants) et leur substituer l’apprentissage de l’enseignement classique, de l’Histoire de France, et la fierté de leur appartenance nationale. À ces seules conditions, nous sauverons l’école et nos enfants du fléau islamique.

Jean-Frédéric Poisson
Jean-Frédéric Poisson
Ancien député des Yvelines, président de VIA - La Voie du Peuple

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