Quels jeux, sur France 2 ! Mais à quoi joue Léa Salamé ?

Capture d'écran © France TV
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Quels jeux ! : chaque soir durant les JO, France 2 propose aux couche-tard (à 23h20) une émission qui débriefe la journée. Aux manettes, Léa Salamé et Laurent Luyat. Il a suffi de quatre jours (pas plus) pour que l’émission, et particulièrement Léa Salamé, s’attirent de vives critiques. L’humoriste Paul de Saint-Sernin s’est d’emblée signalé par des blagues douteuses sur Marion Maréchal : la cible était facile, le public acquis.

Le malaise vient surtout de l’attitude de Salamé, désinvolte et voyeuriste. Le 28 juillet, elle recevait la judokate Amandine Buchard. Celle-ci témoigne des sacrifices auxquels consentent, dès l’adolescence, les sportifs de haut niveau. Salamé attire l’attention des téléspectateurs sur la défaite d’une Japonaise, d’un ton dramatique : « Elle s’appelle Uta Abe, elle a été éliminée en 8e de finale, regardez le désespoir. » Buchard témoigne que cette consœur est détruite par la défaite. Enchaînement de Salamé, légère : « Ça l’a détruit[e], mais nous, on retient votre sourire, votre victoire et votre médaille. Remontrez-la-nous ! » Exit le désespoir d’Uta Abe.

Une ola pour la mère endeuillée

Dans ce genre pathétique sans pathos, Salamé a donné toute sa mesure en recevant Stéphane Landois, médaillé avec le cheval sur lequel Thaïs Méheust avait subi un accident mortel. Salamé y met le ton et les détails : « Il y a cinq ans, elle le montait et il y a eu un accident. Elle est morte sur le coup, écrasée par le cheval. » Laurent Luyat demande à Landois : « Vous avez senti sa présence sur le cheval ? » Un peu de paranormal ferait monter l’audience.

Mieux : Salamé a sous la main la mère de Thaïs, Corinne Méheust. « Je voudrais que vous lui fassiez une ola », demande-t-elle à son public. La mère endeuillée entre, sous la ola, donc. Une manifestation d’enthousiasme… Salamé n’y va pas par quatre chemins : « C’était le rêve de votre fille […] d’avoir une médaille avec son cheval. Quand elle meurt, qu’est-ce qui se passe dans votre tête pour vous dire : je veux que son cheval, qui est responsable, d’une certaine manière, de sa mort, aille aux Jeux sans elle ? » La délicatesse est restée au box.

Les sous-doués aux JO

Restant digne, Mme Méheust répond que sa fille n’aurait pas aimé qu’on rende le cheval responsable de l’accident. Nous touchons là l’autre critique à l’égard de Léa Salamé : elle ne semble pas y connaître grand-chose en sport, équestre ou autre. De trop nombreux invités n’ont d’ailleurs rien de sportif et semblent en promotion.

Quels jeux ! aura ainsi permis à Anne Hidalgo d’assurer qu’elle a dépollué la Seine. Au militant animaliste Hugo Clément de demander la libération du défenseur des baleines Paul Watson. Au comique Jean-Luc Lemoine, qu’on a connu mieux inspiré, de vanter platement la cérémonie d’ouverture. Où sont les sportifs ? Le parasitisme est total. En duplex alors qu’elle vient de remporter une médaille de bronze, la judokate Clarisse Agbegnenou se trouve éclipsée par JoeyStarr, triste sire, et Claudia Tagbo, piètre comédienne, qui, sous prétexte de la féliciter, se tapent l’incruste et lui volent la vedette.

La caste de la télé publique

Le spécialiste média Clément Garin avoue ne pas comprendre la ligne éditoriale de cette émission, imposée aux équipes de journalistes sportifs de la chaîne par leur patronne Delphine Ernotte, eux aussi éclipsés malgré leur compétence. Médias citoyens voit dans la dramatisation systématique de Léa Salamé une dérive à la Cyril Hanouna (l’autodérision et l’anticonformisme en moins, corrigera-t-on) et l’illustration du « système de castes » de la télé publique « où seuls les amis, les influenceurs et les activistes se trouvent privilégiés ». Et en effet : l’émission est coproduite par Léa Salamé et Winter Productions, une société qui appartient au journaliste militant écologiste Hugo Clément, déjà cité et qui était donc invité… chez lui. Bienvenue dans le petit univers de gauche de l’audiovisuel public. Mais tout le monde sait que le problème, à la télé, c’est C8 et CNews.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

55 commentaires

  1. L’audio visuel « public » privé; aux frais du contribuable. Léa Salamé, tête de file du panthéon des « femmeqs puissantes »

  2. Il faudrait s’interroger sur le nombre de téléspectateurs qui regardent ces émissions. Il semble bien que l’ARCOM sanctionne les chaînes qui ont de l’audience afin d’inciter à regarder celles qui sont boudées.

  3. Léa Salamé serait certainement plus à l’aise pour expliquer comment rouler dans Paris sans permis de conduire !! ça elle sait faire.

    • Quand on fait parti du « gratin » milliardaire libanais, tout est permis ! Y auar-t-il un journaliste d’investigation pour parler de cette famille bien protégée ?

  4. l(arcom est absente de ces petites sauteries entre amis payées par nos impôts, mais il est vrai que C8 est beaucoup plus dangereux avec ses 3.1% de part de marché de la TNT, le danger C8 c’est bien son audience pas ses invités, quand on voit la misère de ce côté là du service public.

  5. Je le répète l’ARCOM n’est pas indépendante. Elle suit les idées actuelles qui culturellement sont de gauche. Les médias qui n’en sont pas sont censurés, stigmatisés et comme on a pu le voir avec C8 et Nrj12, empêchés d’exercer leur métier.

  6. Je ne regarde pas cette émission justement parce qu’elle est présentée par L. Salamé. De toute évidence, je ne perds pas grand chose. Il n’empêche… ce type d’émission devrait faire la part belle aux performances des athlètes, pas à la propagande gôcho-gauchiste habituelle . Il ne manquerait plus que la Masiero et là, question mauvais goût, on atteindrait des sommets! Mais au fait, l’Arcom est en vacances?

    • C’est à l’image de la célébration des J.O. à Paris; les « queers » dans un paysage de symboles grotesques sur fond de blocage d’une capitale au lieu de la célébration du sport

  7. Une bonne emission ne se décide pas dans les bureaux d’une directrice des médias publics ni chez un milliardaire patron de chaines privées. Elle se paufine au file des ans comme l’a fait Cyril Hanouna.
    Mais si elle prend trop d’importance , les politiques au pouvoir lui rappellent qu’il ne faut pas l’être de trop sinon de créé une concurrence déloyale avec le gens au pouvoir .
    Les autorités politiques ont créé l’ARCOM qui est chargé de réguler tout cela . C’est à dire empêcher une bonne emission de dépasser un certain taux d’écoute . Il vaut mieux être médiocre mais rester dans le rang .
    J’ai même l’impression que l’arcom a été créée contre TPMP ou CNEWS sous des prétextes fallacieux .
    Une Salamé copine du pouvoir et animatrice d’émission de divertissement tente de plagier le maitre en la matière, mais elle semble bien laborieuse dans le genre . Tout cela ne s’improvise pas . Cela fait amateur quand Hanouna est très professionnel .
    Au moins Hanouna est respectueux des gens qui sont dans la peine .

  8. Je n’ai jamais compris ce qu’on trouve à cette fille. Je la trouve d’une nullité affigeante depuis le début. Fait-elle partie de la bonne caste ??

    • Vous avez tout compris: « la bonne caste » qui tient bon nombre de politiques ! C’est vieux comme le monde

    • Elle travaille (aidée ?) à fond les sujets présentés en radio.
      L’adversité voudrait alors qu’on ait trouve meilleur qu’elle, en contexte toutefois (pour reprendre une expression qui nous vient récemment des états unis suite aux évènements du 7 octobre dernier).
      L’enjeu, toutefois biaisé, en est à ce niveau …

  9. Léa Salamé la mime de son étalon lorsqu’elle s’adresse à des écuyers de si grand talent. Le simple reflet de la macronie au sein des médias. J’espère que lorsque les vents tourneront, les uns et les autres disparaitront

  10. je n’ai pas perdu de temps à regarder cette émission tardive tant Mme Salamé est sans surprise dans sa façon de faire – Elle est maman et devrait se poser quelque question sur la manière pour le moins indélicate qu’elle a d’évoquer la mort d’une jeune cavalière devant sa mère…. je ne sais pas comment ces gens là ont été éduqué, mais Léa Salamé et consort sont à vomir !

  11. Hélas c’est une obligation pour regarder les JO à la télévision de ce soumettre à la 2 la 3 la 5 quand à la salamé qui n’y connait rien en sport ainsi que certain de ses confrères mais c’est le service public.

  12. j’ai vainement cherché l’équitation sur les chaines publiques. on n’en parle que pour le cheval de Thais, le sensationnalisme, mais on n’a même pas vu l’épreuve.

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