Quels seraient les ministres d’un éventuel gouvernement RN ?

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[Rectificatif] Dans notre papier de ce mardi 2 juillet, s'est glissée une erreur au sujet d'Henri Proglio pour lequel nous avons écrit à tort qu'il était "sous le coup de poursuites judiciaires lui ayant valu une peine de deux ans de prison avec sursis". En réalité il s'agit des réquisitions du Parquet et non d'une condamnation. Mr Proglio restant à ce jour en attente de la décision judiciaire pour l'affaire le concernant.

À quoi pourrait bien ressembler un gouvernement lepéniste, en cas de nomination de Jordan Bardella à Matignon ? Nul ne le sait véritablement, aujourd’hui. Il n’empêche que le Rassemblement national, qu’il obtienne une majorité absolue ou relative, a déjà sa petite idée sur la question. Préparée dans le plus grand secret, la composition de cette union nationale potentielle a malgré tout fuité : dans les médias ou ces milieux traditionnellement connus pour être « bien informés ». Tentons d’y voir plus clair.

Qui tiendra la citadelle Bercy ?

Le ministère des Finances est évidemment en ligne de mire, sachant qu’il est souvent reproché au RN de n’avoir pas de politique économique claire sur la question. Là, deux légitimités s’opposent. Celle du parti, avec le jeune Jean-Philippe Tanguy, spécialiste maison en la matière. Et celle de l’expérience, avec Henri Proglio, ancien PDG d'EDF. Un profil idéal ? Pas tout à fait, l’homme étant toujours sous le coup de poursuites judiciaires lui ayant valu une peine de deux ans de prison avec sursis (nous ne savons pas s'il a fait appel de cette condamnation).

Au ministère de la Justice, la situation est plus claire, le nom de Jean-Paul Garraud, ancien magistrat passé par le RPR et l’UMP et aujourd’hui l’un des pontes du RN au Parlement européen, semble s’imposer, sans grand risque de se tromper.

Les deux hypothèses pour le ministère de l’Intérieur

Place Beauvau, deux personnalités seraient en concurrence : Éric Ciotti, l’homme qui a fait basculer les LR dans les bras du RN, et Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex devenu député européen RN, mais toujours dans la course au maroquin. Voilà qui devrait se décider dans les jours prochains.

Et comme ministre de la Défense ? Le nom du même Éric Ciotti revient souvent. À en croire les indiscrétions glanées par Valeurs actuelles, un cadre du RN aurait assuré : « À ce poste, Jordan Bardella n’aura pas besoin d’un soldat mais d’un pur politicien qui pourra négocier avec Emmanuel Macron… »

Quid des Affaires étrangères ?

Puis, l’autre gros morceau, le Quai d’Orsay. Le Rassemblement national veut redonner tout son lustre à cette institution foulée aux pieds par le Président de fait ; de quoi aiguiser nombre d’appétits. Un temps, il fut question d’Hubert Védrine, l’un de nos meilleurs diplomates. Lequel n’aurait dit ni oui ni non… Certes, il serait une exceptionnelle prise de guerre. Mais dans l’ombre, il y a Xavier Driencourt, ancien ambassadeur en Algérie ; soit l’homme qui pourrait être apte à nous réconcilier avec ces pays du Maghreb qu’il connaît mieux que bien.

Qui, pour refonder l’école ?

L’Éducation nationale est, évidemment, l’un des dossiers phares de ce possible gouvernement à venir. Jusqu’il y a peu, Roger Chudeau, ancien conseiller particulier de François Fillon, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2017. Mais à cause de ses déclarations malheureuses sur la double nationalité, il serait actuellement mis sur le banc de touche. Qui, pour le remplacer ? On murmure le nom d’un jeune docteur en philosophie, frais émoulu de l’École normale…

En matière d’écologie, deux personnalités seraient, elles aussi, en lice. D’un côté, la députée Edwige Diaz, mariniste historique, et, de l’autre, Andréa Kotarac, transfuge mélenchoniste, mais devenu proche collaborateur de Marine Le Pen.

Bref, entre vieux chevaux de retour et jeunes pousses en devenir, le choix n’est pas toujours simple, sachant qu’en l’occurrence, il faut savoir rassurer les uns et laisser espérer les autres. En 1981, François Mitterrand sut s’appuyer sur des valeurs sûres, tel Pierre Mauroy, l’un des hiérarques socialistes des plus réputés, mais aussi sur de parfaits inconnus, Jack Lang par exemple, qui ne tarda pas à devenir connu, que ce soit pour le meilleur ou le pire.

Qui voudra se frotter à la Culture ?

À propos de ce ministère, qui, pour reprendre le flambeau et anticiper la colère des intermittents du spectacle, casaque poncho et dreadlocks, et les starlettes au bord de l’évanouissement, façon Marion Cotillard ? Sébastien Chenu, l’un des porte-parole du RN, semble être en bonne place, fort de son imposant carnet d’adresses. Transfuge de l’UMP et fondateur du mouvement GayLib, il fait, pour le moment, figure de candidat idéal.

Pour mettre tout cela en œuvre et en tant que porte-parole du gouvernement, un nom s’imposerait, celui de Laure Lavalette, pétulante députée du Var qui a fait ses preuves sur les plateaux télévisés.

Pourtant, même s’il ne s’agit là que d’hypothèses, Jordan Bardella affirme, néanmoins : « Tout est prêt ! » Il ne reste plus aux Français qu’à trancher, ce dimanche prochain.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/07/2024 à 18:37.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

11 commentaires

  1. D’une part, que tout soit prêt, rien de plus normal et ceux qui s’en étonnent sont soit des faux- culs, soit des merlans avariés. Ceci dit, il est naturel que rien ne fuse et soit laissé aux seules divagations journalistiques, appointées et justifiées ou non.Vive la France et le renouveau !

  2. À n’en pas douter ce sera certainement un gouvernement sérieux avec des ministres dont la carrière serait en conformité avec le marocain qui leur sera confié… Sans c’est espèce de copinage débraillé auquel les français ont eu à faire ces dernières décennies. Par contre je serais curieux de découvrir les ministres du gouvernement Mélenchon, surtout les régaliens.

  3. Et bien c’est très bien, c’est ce que je conseillais ici il y quelques mois, un gouvernement fantôme prêt à démarrer sitôt les nuisibles écartés. Je crois que le macron n’est pas content, si j’ai bien lu ici ou là.
    Tiens, lui, au fait, tombé de sa présidence des Français depuis que son masque est tombé, comment se fait-il qu’il n’y a pas encore d’action dans les tribunaux pour acter qu’il est devenu le meneur d’une faction, un factieux comme on dit.

  4. Depuis Pompidou, n’importe quel « ténor » peut être remplacé par n’importe qui ! … Il suffit de donner quelques noms pour voir à quel point les soit disant « sinistres » se croient « capables » ! …
    Etant dans le domaine sportif, je ne donnerai que trois noms qui ont sévit au ministère des Sports :
    david Douillet, Roselyne Bachelot, amélie Oudéa Castéra ! … Je peux faire « aussi bien » ! …

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