Est-ce qu’Emmanuel Macron sait ce que fait l’Inde à Maurice et aux Seychelles ?
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Il y a quelques mois, je faisais état, ici même, de l’installation discrète mais bien réelle d’une avant-garde militaire indienne sur la petite île d’Agaléga, qui appartient à l’île Maurice. Cette île, exemplaire dans sa multiculturalité historique, a néanmoins les yeux de Chimène pour l’Inde, d’où proviennent la majorité des Mauriciens d’aujourd’hui. Éloignés des grands courants conflictuels qui secouent le monde, les Mauriciens avaient accueilli cette nouvelle avec une certaine inquiétude. Vendue aux Anglais au moment de l’indépendance en 1968, l’île de Diego Garcia avait créé un fâcheux précédent car elle est maintenant devenue la base américaine que l’on sait, au détriment d’une population expulsée de son île natale.
Les 280 habitants d’Agaléga voient donc débarquer d’un œil inquiet les techniciens indiens qui, sous couvert de l’amélioration des infrastructures de l’île, préparent une plus grande piste d’atterrissage capable d’accueillir des gros porteurs. Dans le même temps, on apprend cette semaine, par le biais d’une fuite extrêmement détaillée, que ces mêmes Indiens s’apprêtent à installer des infrastructures militaires sur l’île de l'Assomption, une des cent quinze îles de l’archipel des Seychelles qui se trouve au large de l’Afrique orientale.
Cet accord, dont les détails étaient restés secrets jusqu’ici, est explicitement révélé par un mystérieux internaute seychellois. Il révèle l’ampleur insoupçonnée de l’accord signé en 2015 par les gouvernements indien et seychellois.
Ce nouveau point d’appui militaire dans la zone donne la dimension des intentions indiennes quant à leur obsession de devancer les Chinois dans la rivalité navale qui se profile à l’horizon avec la marine chinoise dans cette partie du globe.
Mais indépendamment de l’aspect purement militaire de l’affaire qui ne cesse d’inquiéter, la question de la protection d’un environnement, jusqu’ici inviolé, inquiète et interpelle ceux qui se battent pour le protéger. Il faut savoir que l’île de l’Assomption (sa future piste d’atterrissage ainsi que toute l’activité humaine qui va s’y développer) est très proche de l’atoll d’Aldabra, qui est le plus grand atoll corallien surélevé du monde. Celui-ci, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une extraordinaire réserve naturelle de la faune india-océanique et le principal lieu de nidification de la tortue verte. Il abrite aussi la plus grande population de la tortue géante des Seychelles et de nombreuses espèces d’oiseaux très rares.
On pourrait peut-être demander au Président Macron, qui se trouve à Delhi au moment où j'écris ces lignes, d’interroger les autorités indiennes au sujet de cette installation militaire et des possibles conséquences sur cette perle de l’environnement india-océanique.
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