Qui, derrière les profanations de nos églises et de nos cimetières ?

@Jacob Amson/Unsplash
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C’était au cimetière de Blagnac, près de Toulouse, le 22 septembre dernier. Venu se recueillir sur la tombe de ses proches, un visiteur tombait sur une véritable scène d’horreur : sept tombes profanées et souillées de la pire façon. Trois sont ouvertes, des ossements exhumés, des cendres répandues…

Comme si cela pouvait atténuer la sauvagerie de l’acte, Actu Toulouse rappelle les précisions apportées alors par la mairie de Blagnac : « Aucune communauté n’est ciblée. Il ne s’agissait pas de personnes décédées jeunes. Il n’y a aucune indication. Ce sont des défunts appartenant à de vieilles familles blagnacaises. » Et alors ?

Au terme de deux mois d’enquête, le suspect, confondu par son ADN retrouvé sur les tombes, a été arrêté le 29 novembre par la BAC Nord de Marseille. C’est un mineur isolé de 17 ans. « Déjà connu des services de police », son profil était intégré au fichier des personnes recherchées.

Ce bon garçon a confié aux policiers qu’il avait agi sous l’empire de stupéfiants et entendait des voix. Un de plus. On ne sait pas ce qu’elles leur chantent, les voix, mais le refrain est connu. Tout comme est connue l’itinérance des mineurs isolés. « La détention provisoire n’étant pas possible », nous dit-on, celui-là a donc été placé sous contrôle judiciaire par le juge des enfants et rendu à sa nature de SDF en attendant sa comparution devant le tribunal, en janvier prochain. Pensez-vous qu’il s’y rendra ?

Près de 1.000 actes antichrétiens enregistrés, en 2023

Un rapport d'Isabelle Florennes, ancienne députée des Hauts-de-Seine (MoDem), et Ludovic Mendes, député de Moselle (Ensemble pour la République), remis en mars 2022 au Premier ministre Jean Castex, révélait que, depuis 2015, année des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, le nombre d’actes antireligieux tourne entre 1.500 et 2.000 par an. Ce rapport alertait toutefois sur « la gravité croissante de ces actes ».

Le 26 mars dernier, c’est Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, qui donnait les chiffres sur RCF (Radios chrétiennes francophones) : en 2023, le ministère a enregistré « un petit peu moins de 1.000 actes antichrétiens », précisant : « À 90 %, ce sont des atteintes contre les biens comme des cimetières ou des églises. » D’où le renforcement spectaculaire de la sécurité autour des lieux de culte pour les fêtes de Pâques. Élevé au niveau « urgence attentat », le week-end pascal a vu, cette année, un renfort de « 10.000 policiers, gendarmes, pour faire des patrouilles à proximité des moments importants, que ce soit des processions ou des messes ».

L’année 2024 se termine et l’on a encore vu, cet automne, des actes de vandalisme antichrétien se multiplier. Ainsi à Tours, début novembre, où la cathédrale a été souillée de graffitis « antifascistes » tandis que quatre églises du diocèse (Druye, Saint-Symphorien, Notre-Dame-la-Riche et L'Île-Bouchard) étaient profanées. « Les tabernacles ont été forcés, les ciboires ont été volés, ainsi que le Saint-Sacrement, ce qui est pour nous, comme catholique, quelque chose d'important, puisque c'est la présence du Christ dans l'Eucharistie, a été dérobé », confiait, à France Bleu, l'archevêque de Tours. Confirmation du curé de la cathédrale : « Ce n'est pas un voleur qui passe et qui se dit qu'il y a quelque chose d'intéressant là-dedans. Il y a un projet, cela nous paraît évident. »

Une connivence rouges/verts ?

Sans doute y a-t-il un projet, et sans doute même une connivence, comme on le constate dans bien d’autres domaines : y a-t-il contre les chrétiens une alliance du rouge et du vert, c’est-à-dire de la gauche extrême et de l’islamisme ?

À Tours, c’est une manifestation de « groupes féministes et antifascistes », rapporte France Bleu, qui a cherché l’affrontement avec la procession du groupe identitaire « Des Tours et des Lys ». Les premiers défilaient derrière la banderole « Tours antifasciste – Tous.tes antifascistes ! », les seconds derrière « Défendons notre héritage – Honneur à saint Martin », l’évêque apôtre des Gaules. Titre de France Bleu : « Tours : un rassemblement antifasciste pour "contrer" la retraite aux flambeaux d'un groupuscule d'extrême droite ». Et qui a écrit, sur les murs de la cathédrale et des alentours, « Pas de Nazis ici » ou encore « Saint Martin aurait éteint la flamme du fascisme » ?

On ne connaît pas toujours la vérité sur ces méfaits et leurs auteurs, et quand on la connaît, on cherche à la nier. Ainsi Le Progrès qui s’interroge : « Les églises françaises sont-elles la cible d’attaques délibérées ? C’est ce que laissent entendre certaines voix, venues principalement des rangs de l’extrême droite. » Tout juste le journal concède-t-il : « Si les édifices chrétiens sont effectivement plus touchés que les autres, il s’agit généralement de faits accidentels et rarement attentatoires à la religion. »

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

2 commentaires

  1. qui tuent , qui decapitent ,qui lynchent,qui agressent personnes âgées et femmes, qui font des attentats aveugles, qui sont dans les prisons , qui profitent à fond de la démocraties et des aides sociales, qui a le monopole de la drogue, et donc qui détériorent les églises , je cherche , je cherche comme nos gouvernants, j en ai aucune idée

  2. Surtout, ne pas décrire le réel, mais le travestir, le nier, voilà le journalisme aujourd’hui. Informer est un devoir, désinformer est un crime. Dans une démocratie, de tels mensonges se doivent d’être sanctionnés à moins d’avouer que de la démocratie n’est plus qu’un mot vide de sens.

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