Qui est Alexandre Portier, ce ministre qui refuse la théorie du genre ?
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Il y a quelques jours encore, son nom n’était connu que des férus de politique. Alexandre Portier, ministre délégué en charge de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, était, jusqu’à il y a une semaine, resté dans l’ombre de son ministre de tutelle, Anne Genetet. À la faveur de quelques interventions marquantes et tranchées, il en est sorti brutalement.
Le 27 novembre dernier, lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat, sa prise de parole sur le programme d’éducation à la vie sexuelle qui doit être mis en place dans les écoles a été remarquée. Il a annoncé qu’il « s’engagerait personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles, parce qu’elle ne doit pas y avoir sa place ».
Des convictions
Libre et « fidèle à lui-même », comme le disait son père dans les colonnes du Progrès, il y a quelques années, le jeune ministre de 34 ans porte ses idées sans se soucier de l’avis de la bien-pensance (et de son ministre). Il sait aussi s’opposer au système. Pour preuve, ce lundi 2 décembre, sur le plateau de CNews, il n’a pas manqué de réagir à l’envoi d’un courrier de l’inspection de l’Éducation nationale aux chefs d’établissements de l’Aisne interdisant l'utilisation de calendriers de l’Avent. Le ministre délégué a pointé du doigt l'excès de zèle laïcard de l'institution : « C’est une tradition populaire, il suffit d’aller dans un supermarché pour s’en rendre compte. » À son actif, également, une prise de position en faveur de l’interdiction des portables dans les établissements scolaires.
Dans un entretien accordé au Progrès, le 30 novembre dernier, Alexandre Portier dit s’être engagé en politique « pour défendre ses convictions » et ne pas être « dans les calculs ». Ses actes le prouvent tout autant que son parcours peu conventionnel. Fils d’artisan tapissier du Beaujolais, le futur ministre fait ses classes à Notre-Dame de Mongré, à Villefranche-sur-Saône, où il obtient un baccalauréat ES, en 2008. Après un passage en classes préparatoires au lycée Saint-Marc de Lyon, il rejoint les bancs de l’Institut catholique de Paris, où il obtient une licence en philosophie. Il poursuit ses études à l’École normale supérieure (ENS), dont il repart avec un master en philosophie contemporaine en 2013.
De la détermination
Au sortir de l’ENS, sa formation prend une tournure plus politique, puisqu’elle s’achève par l’obtention d’un master en affaires publiques à Sciences Po, en 2015. En milieu de cursus, en 2014, alors qu’il n’a que 24 ans, il s'engage localement en politique. Il est élu conseiller municipal de Villefranche-sur-Saône. Cette première élection en appellera une seconde - à la députation. En 2022, il devient, sous la bannière des Républicains, député de la neuvième circonscription du Rhône. Deux ans plus tard, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par Emmanuel Macron, il remet son siège en jeu et l'emporte une seconde fois avec plus de 60 % des voix au second tour. Enfin, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre le propulse, le 21 septembre 2024, au rang de ministre délégué. Comme le dit le principal intéressé, « sociologiquement, rien ne me prédisposait à ce parcours ».
Est-ce pour cela, parce qu’il n’est pas un enfant du sérail, qu’il exerce sa fonction sans compromis ? Est-ce parce qu’il est un élu « enraciné » qu’il défend les traditions françaises ? Après seulement deux mois et demi d’exercice, tout reste encore à faire mais Alexandre Portier a d'ores et déjà fait bouger les lignes. Il incarne l'espoir d'une droite conservatrice dont la voix, sur les sujets sociétaux, était jusqu'alors couverte par les vociférations des amateurs de déconstruction. Avec Alexandre Portier, elle a peut-être trouvé un allié au gouvernement. S'il est encore trop tôt pour dire qu'il sonnera la fin de la récréation woke à l’école, sa présence rue de Grenelle laisse penser que tout n'est pas perdu.
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47 commentaires
Un profil à suivre…
N’y aurait-il pas moyen, au moins, d’échanger?
On sait donc qu’il en existe et que nous ne sommes pas condamnés à n’avoir pour représentants que des Louis Boyard, Raphaël Arnault (fiché S), Sébastien Delogu, Sandrine Rousseau et autres Melenchon, dont les propos outranciers, les comportements agressifs et les tenues de voyous donnent une bien piètre image de la France. Vivement que le balancier revienne dans l’autre sens et balaye tout ça
Barnier va partir. Et M. Portier avec. C’est bien dommage. Macron préfère avoir des tocards à ses côtés, ça l’aide à paraître intelligent.
Ce n’est pas parce que le gouvernement Barnier est censuré que cela signe la fin de certains… On pourrait fort bien, et souhaitons le, retrouver un Bruno Retailleau, un Alexandre Portier (mais alors Ministre de l’éducation Nationale) et quelques autres qui sortent du lot…
Très prometteur
Enfin quelqu’un qui a des convictions, les fait savoir, et s’y tient. Il ne faut pas désespérer de la jeunesse !!
Bravo Monsieur PORTIER.
Ministre délégué, poste inutile et coûteux pour les Français comme pour tous ses ministres délégués, il aurait dû être nommé ministre de l’Education nationale à la place de cette stupide ministre. Un ministère ça suffit, prenons exemple de l’Argentine qui a supprimé une trentaine de ministères inutiles et s’en sort très bien
Bien dit. que fait-il avec les promacron, et pour 2 mois ? En plus a-ton besoin d’un sous-ministre à la Réussite scolaire ? C’est ridicule et ça c’est le bouloit des élèves et des enseignants
C’est surtout le travail de l’actuelle ministre de l’Éducation qu’il faut supprimer.
Voilà ce qui manque à nos jeunes politiciens, la franchise, les convictions, en résumé dire ce que l’on pense, mais résolument en dehors de la bien pensante. Or des attals il y en a des quiriels, ce qui faussent tout débat et voilà où nous en sommes. Quand j’entends tous ces politicards, dirent qu’il faut redresser notre Pays, mais qui l’a mis dans cette merde. Vous, moi, les sans dents, où plutôt ce qui sont au pouvoirs depuis l’homme au scooter. Plein de morgues et vivants grassement de nos impôts. Commençons par supprimer tous ces privilèges. Ce sont des seigneurs qui tondent allègrement nos gueux. La fonction public aussi, ces associations aussi, les retraités du Magreh et ceux qui viennent gratuitement se faire soigner en France, alors qu’ils nous haïssent. Arrêtons cette gabegie.
« Vaste programme » aurait dit quelqu’un que nous regrettons tous ! Pour plagier, « des incapables on en trouve, des gens qui réussissent on en cherche » !
Malheureusement pour nous et pour lui,si Barnier « saute »…
Il y avait deux hommes honorables dans ce gouvernement : B. Retailleau et A. Portier. Mais ce gouvernement va tomber. Dommage. Mais deux hommes, cela ne suffisait pas.
Les traîtres ne sont jamais ‘honorables’
On peut aussi parfois se racheter dans l’efficacité…
Voici pourquoi ma confiance est très mince.
Retailleau et Portier, voici deux ministres que Barnier avait choisir personnellement, la plupart des autres appartenant à macron !
Mais voilà, hélas pour nous, il vont partir sans laisser d’adresse…
On lui souhaite bien du plaisir, vu le recadrage rapide et féroce que lui a fait subir sa ministre de tutelle « Il n’a jamais été question d’enseigner la thérorie du genre, vu qu’on ne peut pas enseigner quelque chose qui n’existe pas », reprenant ainsi il me semble presque au mot une saillie d’une autre ministre de l’Educ’ Nat’, Najat Belkacem. Laquelle, entre nous, aurait auparavant expliqué ce qu’était la théorie du genre et l’intérêt de l’enseigner à l’école. Mais n’ergotons pas.
Recadrage lunaire, cette ministre est instruite mais on voit son incapacité à réagir intelligemment face à une situation non préparée.
Toute la différence entre l’instruction et l’intelligence… Belle démonstration.
Ce Monsieur doit, dans le prochain gouvernement, remplacer immédiatement Mme Genetet, qui retournera gentiment donner des leçons à Singapour, d’où elle n’aurait jamais dû sortir.
Ah non, pitié ! Députée des Français de l’étranger, aussi efficace que ministre, c’est dire !
Voilà un jeune bien ,mais aura t’il les moyens de mener à bien son programme . Soutien total et bon courage l’adversaire est sournois .
Être ministre et être sans compromis..? En 2024 ? ..est-ce bien envisageable ?
Il me semble que OUI, le moment est propice. Les turbulences que nous traversons sonneront le glas, j’espère, d’un système dont nous ne voulons plus.
Mais NON Alesia la défaite…Si le »moment est propice ‘ c’est pour le départ de Macron