Qui est ce pseudo Béhanzin, de la Ligue de défense noire africaine ?
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Ne me dites pas que vous n’avez jamais entendu parler de Gbèhin azi bô ayidjlè Ahossou Gbowelé ! Comme les Français ont toujours eu du mal avec les langues gbe-nigéro-congolaises, nos ancêtres colonisateurs l’ont popularisé sous le nom occidentalisé de Béhanzin, roi d’Abomey, dans l’actuel Bénin de 1890 à 1894.
Nous ne contesterons pas son courage, sans doute peut-on même parler d’héroïsme des guerriers et guerrières fons d’Abomey, qui se sacrifièrent devant les fusils gras à tir rapide des légionnaires et marsouins envoyés par la République IIIe pour le réduire. En 1892, alors que Paris était ensanglanté par les attentats anarchistes de Ravachol, la France s’enthousiasmait, par les illustrations en couleur du Petit Journal, des exploits exotiques de nos deux mille soldats envoyés contre ce despote aux milliers de fidèles, pratiquant chaque année les sacrifices humains et razziant les peuples voisins pour alimenter ses marchés aux esclaves.
Stupéfaction ! Nous voyons resurgir un pseudo Béhanzin, bedonnant, barbu et binoclard, sous le drapeau identitaire de la Ligue de défense noire africaine en ce Paris 2020 ! Quésaco ? Le retour du roi sacré ancestral, par magie vodoun, venu prendre sa revanche, sur leur propre sol, contre les arrière-arrière-petits-enfants des Jules Ferry et consorts ?
Allons, un peu de sérieux ! Celui qui se présente sous le nom de guerre d’Egountchi Béhanzin, et se pare volontiers d’un béret bleu de l’armée de terre, revendique, dans une apparente confusion des réalités historico-géographiques, le combat « pour la défense des droits des Noirs, pour l’émancipation, l’autodétermination du peuple africain », contre le « néocolonialisme » et la « négrophobie ». Sylvain Afoua, de son vrai nom, togolais, né en 1988, arrivé en France en 2002 après l’assassinat de son père Marcel Afoua, dit Geay (1948-2002), selon Valeurs actuelles, multiplie-t-il sciemment ses outrances contre son pays d’accueil lorsqu’il éructe, par exemple que « la France est un État totalitaire, terroriste, esclavagiste, colonialiste » (Le Parisien) ou bien l’ensauvagement idéologique de sa pensée est-il d’autre origine ?
Qu’à cela ne tienne ! Le revoici, ce dernier lundi d’août, suivi d’une meute hurlant que les Noirs n’ont jamais déporté de Noirs, à l’assaut de Valeurs actuelles – après avoir pénétré dans les locaux du journal, deux jours auparavant, y filmant de manière indue, et tweetant : « La NEGROPHOBIE- Racisme d’Etat est une fois de plus illustrée, par des médias tels que Valeurs Actuelles. Quels (sic) sont les Valeurs de la République? L’incitation à la haine, au mépris de l’homme noir? » –, traitant un Geoffroy Lejeune, presque KO debout, de « nazi » tout en lui réclamant un « débat » alors qu’une de ses amazones aboie : « Petite femelle ! Hé ! Petite femelle ! Moi j’ai plus de couilles que toi ! » Bref, incohérence, aliénation, vulgarité, insulte en direct à la vraie négritude, noble, érudite, digne ; celle de tous les Césaire, les Senghor, ou les Diop qui font honneur, par leur être, à notre conscience française et à l’humanité.
Et triste preuve d’effacement des valeurs que prétendent défendre ces journalistes, ces politiques, et ceux qui nous gouvernent, qui ne dénoncent pas ces actes publics d’intimidation et d’insulte à l’égard d’un de leurs confrères et d’un concitoyen, quoi qu’ils puissent penser de sa ligne éditoriale.
Mais, dans l’affaire, la question essentielle est la suivante : comment un individu, coupable de violences diverses, délinquant récidiviste, qui aurait été condamné en 2014 à sept ans de prison pour viol sur personne vulnérable, peut-il encore avoir pignon sur rue ? Choix délibéré d’un pouvoir pyromane ?
« Si tu as allumé le feu dans la brousse, ne t'étonne pas si les éperviers viennent », dit un proverbe du Togo. Choisissons, pour nous représenter, ceux qui sauront les écarter de notre champ !
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