Qui est Lorenzo Fontana, la cible de la gauche italienne et française ?

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Lorenzo Fontana, natif d’un quartier populaire de Vérone, vient d’être élu président de la Chambre des députés italienne. Aussitôt, la gauche italienne, qui, fait rarissime, a refusé d’applaudir lors de son élection comme il est de coutume en Italie, s’est déchaînée. Et a repris les vieilles rengaines servies lors de sa nomination au ministère de la Famille et du Handicap en 2018, où il n’est resté que le temps de la Ligue au gouvernement : catholique (horresco referens !), anti-avortement (pléonasme), anti-LGBT, obscurantiste, etc. La gauche italienne, restée arc-boutée sur les revendications sociétales pendant la campagne électorale, s’est donc offusquée qu’un « catholique opposé au mariage homosexuel » (ont-ils jamais ouvert un catéchisme ?) obtienne, par le vote d’une assemblée majoritairement à droite, la troisième plus haute charge de l’État. Enrico Letta, président du Parti démocrate (gauche) lors du congrès des socialistes à Berlin, n’a pas même hésité à jouer de l’antipatriotisme en dénonçant cette élection comme relevant « d’une logique perverse et incendiaire » et fustigeant cette méthode du centre droit « qui abîme le pays » et « brise toute possibilité même d’un rapport entre la majorité et l’opposition ». Il est fermement reproché à la droite italienne… d’être de droite et d’honorer une victoire électorale. La pilule de l’expression démocratique par le vote populaire a du mal à passer et la naissance d’une majorité absolue à la Chambre cadre mal avec les jeux de palais et de pouvoir dont le parti d’Enrico Letta, le Parti démorate, est familier.

Loin de ces clichés, Lorenzo Fontana, le bon élève aux multiples diplômes dont un en science politique, l’ami de longue date de Matteo Salvini, le catholique pratiquant défenseur de la famille traditionnelle, a prononcé un discours tout en nuances. Saluant tout d’abord le pape François « qui promeut le respect des plus hautes valeurs morales dans le monde, à commencer par le respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux humains et qui déploie une action diplomatique en faveur de la paix sans égale », il a affirmé clairement être là « pour promouvoir le bien commun des citoyens ». Cette législature, a-t-il poursuivi, devra « réaffirmer le rôle central du Parlement en tant que lieu de décisions politiques », fortement mis à mal, comme chez nous, par la gestion exclusivement gouvernementale et très restrictive de la crise sanitaire. Refusant l’uniformisation de la société « instrument des totalitarismes », il cite le bienheureux Carlo Acutis, mais aussi saint Thomas d’Aquin : « "Le mal n’est pas le contraire du bien, c’est la privation du bien", notre devoir de parlementaire sera de ne pas priver l’Italie de ce qui est bien mais au contraire de lutter pour cela avec humilité, sérieux et sobriété. Nous devons rapporter à notre pays confiance, espérance, fierté. »

Les réactions en France sont peu ou prou identiques à celles de la gauche italienne, l’AFP reprise par de nombreux médias reprenant elle-même des articles de La Repubblica, le quotidien de la gauche italienne.

Ainsi de Libération qui évoque « un catho réac, anti-IVG, homophobe et xénophobe élu président de la Chambre des députés. Catholique ultraconservateur, Lorenzo Fontana vient d’être élu à la présidence de la Chambre des députés. Son élection a fait réagir l’opposition, qui dénonce une "course à l’extrémisme" et le décrit comme membre de la Ligue anti-migrants. » Ligue anti-migrants : comprenez La Ligue… tout court.

Le Point, quant à lui, présente ainsi Lorenzo Fontana : « Un ultra-catholique élu à la Chambre des députés. Lorenzo Fontana est un des leaders de la Ligue anti-migrants. Le Sénat et l’Assemblée sont donc dirigés par des personnalités représentant le postfascisme. » Le Point cite d’ailleurs l’inévitable Repubblica : « Le quotidien de gauche La Repubblica a résumé ainsi vendredi le curriculum vitae de Lorenzo Fontana, 42 ans : il "récite cinquante Ave Maria par jour", promeut "la restriction du droit à l'avortement", est "hostile au mariage gay, à l'euthanasie et à la société multiculturelle" et s'est marié sous le ministère d'un prêtre traditionaliste. »

E cosi via…

Rien que ça !

Mais quand Laura Boldrini, présidente de la Chambre entre 2013 et 2018, a été élue présidente de la Chambre des députés, Le Point titrait sobrement : « Une femme de gauche à la tête de la Chambre des députés italienne. » Ce qu’était effectivement Laura Boldrini : membre du parti d’extrême gauche le SEL, elle avait été collaboratrice du Journal La Repubblica, ancienne porte-parole de l’UNHCR et fervente promotrice de revendications LGBT et pro-migrants.

Là, rien d’ultra.

Évoquons enfin Giovanni Orsina, universitaire italien cité par Le Figaro, qui explique à propos d’Ignazio La Russa, cofondateur de Fratelli d’Italia et nouveau président du Sénat, et de Lorenzo Fontana, que « ces deux figures très à droite devront se désidéologiser pour assumer leurs nouvelles fonctions et devenir des garants de la démocratie ». S’est-il ainsi exprimé lorsque Fausto Bertinotti, communiste, fut élu président de la Chambre des députés en 2006 ou que Giorgio Napolitano, ancien communiste lui aussi, le fut en 1992, avant même de devenir président de la République ?

On l’aura compris, ces procès en sorcellerie politique, ce deux poids deux mesures ne sont que l’expression d’une sévère déconfiture - en Italie – d’une gauche qui avait perdu l’habitude des élections et de l’alternance démocratique. Cette élection de Lorenzo Fontana, tout ce qu'il y a de plus conforme aux institutions, en est l’éclatant exemple.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 20/10/2022 à 7:40.
Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

17 commentaires

  1. C’est la mêmes méthode que la gauche utilise partout en Europe. Ils accusent toujours leurs adversaires politiques de droite (la vraie) qui veulent travailler pour leurs pays des mêmes chefs d’inculpations: ils sont ceci phobes; cela phobes.
    On peut très bien sentir la peur dans leurs agissements. Sachant leur idéologie condamnée à disparaître à moyen terme, ils ne savent plus quoi faire ni quel « droit » octroyer aux moutons qui les suivent aveuglément.
    Et après toute la panoplie de péchés que les gauchos-progressistes ont imposé à leur peuples sans les consulter réellement et se servant uniquement de sondages truqués, ils attaquent désormais les hommes et les femmes patriotes, qui aiment leurs pays et qui refusent de se plier à leur manière immonde de voir le monde

  2. « La pilule de l’expression démocratique par le vote populaire a du mal à passer ». La gauche, dans tous pays, a toujours eu un problème avec la démocratie. Elle préfère de beaucoup la violence extrémiste, tels les BlackBocks chez nous ou les Brigades Rouges chez eux. A leur bilan : 48 assassinats dont celui d’Aldo Moro. Caractéristique constante : les victimes, toujours désarmées, abattues comme des chiens. Et la discrétion de rosière des médias à leur sujet, voire la complicité active d’un Mitterrand qui s’est toujours opposé à leur extradition. Quand serons-nous débarrassés de cette mafia?

  3. Les gauches adorent les grands mouvement émancipateurs de l’histoire : L’islam, le communisme. la mondialisation. Mélenchon, grand admirateur de la Révolution française, déteste ceux qui se réfèrent à la devise La Nation La Loi, que cette révolution a initiée. En d’autres termes, paresseux et jaloux par nature ils sont les ennemis jurés des personnes laborieuses.

  4. Réactions sur Libé…Le point …Le Figaro …Pas étonnant que ces titres soient à la  »ramasse » …merci Macron de leur donner chaque année de quoi vivre . Les français …les vrais…devraient avoir le réflexe de bannir ces journaux ou
    magazines qui sont une honte à la profession !

  5. Au lieu de s’occuper de nos cousins transalpins, la gauche devrait faire le ménage devant sa porte en balayant les Sandrine Rousseau et autres irresponsables

  6. Merci à nos courageux « cousins transalpins. Espérons que l’Italie ne soit pas sanctionnée par une UE anti peuples européens !!

  7. Lorenzo Fontana n’est pas ultra-catholique ; il est catholique tout court. Est-ce une tare ? Les catholiques n’ont pas le droit d’accéder à de hautes fonctions ?

  8. La grande majorité de la presse française est subventionnée par l’ état afin de faire la promotion de la décadence et du mensonge !!! Il serait grand temps que les français se ressaisissent, mais le veulent ils vraiment ??

  9. Cette réaction des médias prouverait-elle que ces médias sont, comme en France, à la botte des bobos isalmos gochos ? Il ne manquerait plus que, comme en France, cette presse là soit subventionnée par l’argent du con-tribuable spolié …

  10. La Gauche italienne veut faire oublier que c’est sous ses applaudissements que Bénito qui venait de ses rangs a pu prendre le contrôle de l’Italie qu’il a mise » à sa botte ».

  11. Largement subventionnés par l’état, les journaux français se sentent obligés d’être politiquement correct et de défendre les valeurs hautement morales que sont l’homosexualité, l’avortement, le mariage gay, et bien sur l’immigration, chacun ses valeurs, les miennes ce jour sont plutôt italiennes.

  12. La réaction des médias n’étonne personne. Le citoyen le moindrement allumé comprendra qu’ils sont à la solde d’élites politiques vendues à la mondialisation et au libéralisme  »woke ». Ces médias vivent des deniers publics et sont les propagandistes de la déculturation occidentale.

  13. Décidément tous ces indécrottables gauchistes aiment à hurler « à la démocratie », qu’ils s’empressent de piétiner aussitôt qu’ils gouvernent.

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