Qui est Lucie Castets, la perle rare trouvée par le NFP ?

Lucie Castets
capture d'écran X

C’est un feuilleton qui n’en finit pas. Qui sera le nouveau Premier ministre d’Emmanuel Macron ? Si une pelletée de noms a déjà été citée – entre autres Huguette Bello, André Chassaigne, Laurence Tubiana –, c’est désormais celui de Lucie Castets qui est sur toutes les lèvres des membres du Nouveau Front populaire. Énarque de 37 ans passée par les plus prestigieuses écoles (Sciences Po, London School of Economics et ENA), cet ancien membre du ministère de l’Économie a le CV typique du technocrate. Invitée de France Inter, mercredi 24 juillet, cette dernière a tenté de crédibiliser son image. « Le moment est grave, mais je pense qu’un espoir est levé, dit-elle, le regard baissé, rivée sur ses notes. Et de poursuivre, en toute modestie : « Je suis prête, nous sommes prêts. Je demande maintenant au président de la République de prendre ses responsabilités et de me nommer Premier ministre. » Balayant d’un revers de main l’hypothèse Lucie Castets, Emmanuel Macron avait pourtant affirmé, la veille, sur France 2 : « La question n’est pas un nom. La question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée. » Fin de non-recevoir pour le NFP. Le Président impose et dispose.

Une non-professionnelle de la politique, vraiment ?

Dans un même communiqué commun, publié sur X, mardi 23 juillet, les gauches font état d’une femme « animatrice de luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics, activement engagée dans le combat d’idées contre la retraite à 64 ans, haute fonctionnaire ayant travaillé à la répression de la fraude fiscale et de la criminalité financière, issue du monde associatif ». Et d’achever : « Elle sera forte de notre engagement complet à ses côtés dans le gouvernement qu’elle dirigera. » Lucie Castets, haute fonctionnaire, simple militante associative luttant contre la fraude fiscale, vraiment ? Pas si sûr. À bien regarder de plus près, la candidate au poste de Premier ministre a un CV bien plus chargé.

 

 

Lucie Castets a un passé beaucoup plus fourni. Si celle-ci est décrite comme une personnalité n’ayant jamais fait de la politique son fonds de commerce, il n’en reste pas moins qu’elle postulait, en 2015, sous la bannière du Parti socialiste (PS) sur la liste du Calvados aux élections régionales. Encartée au PS entre 2008 et 2011, Lucie Castets est également un membre chevronné de l’Observatoire national de l’extrême droite fondé par Thomas Portes, pro-palestinien assumé qui flirte avec de douteux personnages proches du Hamas.

 

Un passage à Paris qui n’augure rien de bon pour les Français

Autre fait d’armes intéressant, son actuel poste de directrice des finances et des achats de la ville à la mairie de Paris. Conseillère d’Anne Hidalgo pour le budget et les finances de la ville de septembre 2020 à septembre 2023, Lucie Castets est comptable d’un bilan désastreux. En 2022, un rapport de la chambre régionale de la Cour des comptes dénonçait des « efforts de gestion » insuffisants et une flambée de plus de l’endettement de la ville déjà estimée à plus de 40 % entre 2014 et 2019. Sur X, les élus de droite dénoncent eux aussi une gestion calamiteuse des finances de la ville et une augmentation de 62 % de la taxe foncière.

Engagée au PS, militante contre l’extrême droite, gestion désastreuse des finances de la ville de Paris… Un profil parfait pour mener un gouvernement d’union nationale allant dans le seul intérêt de la patrie ? N’y comptez pas. Sur France Inter, l’énarque déclare : « J'ai toujours pris au sérieux les désaccords politiques. Une coalition avec le camp présidentiel est impossible, et ce n'est pas ce qu'attendent nos électeurs. » Le sous-texte est clair : satisfaire le NFP, rien que le NFP. Pour le bien commun, passez votre chemin…

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Le fruit socialo-communiste de nos écoles prestigieuses. Ces « bons » élèves occupent des positions de choix dans l’administration. Comment imaginer d’exécuter une politique de droite avec ses individus occupants les postes clefs de l’administration : dont l’intérieur ou la justice…. ?

  2. Elle a autant de compétences pour être première ministre que moi pour diriger le Saint Siège. Je suppose qu’elle pourrait proposer comme ministre de la justice un juge ayant signé le mur des cons. Pour les finances je pense qu’elle les garderait sous sa coupe compte tenu de sa capacité à maintenir le budget de Paris en dessous du niveau de la mer. Comme ministre de l’intérieur peut-être l’algérien qui a quitté Fleury-Mérogis sans laisser d’adresse. Nous sommes chez les FOUS.

  3. Le NFP est donc devenu ( aussi ) une agence de recrutement pour hautes fonctions ?
    On aura vraiment tout vu avec cette nouvelle gauche hétéroclite qui ose tout.
    Il revient au Chef de l’État de choisir et nommer son premier ministre.
    Le NFP n’a rien à prétendre ni à imposer.

  4. Merci pour votre commentaire; je me permets d’ajouter ma surprise de voir quelqu’un qui dicte au Président sa volonté : nommez moi première ministre, mais sur quelle planète est-on. Que le NPF fasse sa proposition, cela parait dans la logique de ce qui s’est passé au niveau des élection, au passage, pourquoi le RN et/ou d’autres formations politique ne font pas une proposition. J’espère que le Président restera dans sa fonction : il nomme un premier ministre ou une première ministre, puis ce gouvernement se construit et propose à l’Assemblé une politique, et le Parlement décidera! Voila la logique des choses.

  5. La France croule sous 3100 milliards de dettes, et on veut confier à cette tarée la conduite du pays, alors qu’elle a participé à l’endettement de Paris de 8 milliards d’euros, Paris qui n’était pas endettée sous Chirac et les Tiberi avant que les socialistes emportent la mairie …

  6. Un vrai casse-tète pour trouver quelqu’un qui participera , au travers de ses futures décisions, a nous laver un peu plus le cerveau, pour nous imposer, au travers de mesures coercitives, l’idéologie d’extrême gauche au totalitarisme déclaré et historique, ce qu’il n’est pas difficile a anticiper, vu le dégâts déjà provoqué dans nos sociétés par l’idéologie du socialisme conventionnel, dispensé depuis 50 ans par nos institutions, avec le résultat qu’on connait lors d une élection, ou les français répondirent en chœur comme des chiens de Pavlov aux injonctions de la « nomenclatura » dominante. Une « prise de tète » soft, sortie de la fonction publique, BCBG, pour nous rassurer, nous endormir, avant l’arrivée de Melanchon et de ses Kmers,,,,

  7. Les commentateurs vont-ils enfin marteler que cette pécore ne représente que 180 députés et n’est nullement en mesure d’avoir la moindre majorité….et que ses électeurs NFP, c’est 28% des voix? Aucune légitimité à voir apparaître cette excroissance bob de la pseudo -gauche, simple attelage hétéroclite de partis opposés sur nombre de questions.

  8. C’est une Enarque et une socialiste… Deux raisons pour ne lui faire absolument pas confiance… En tant qu’Enarque parce que l’ENA est une école où l’on bannit le pragmatisme et le bon sens et où l’on apprend essentiellement à rendre très compliqué les choses très simples et en tant que socialiste, parce qu’ils n’ont aucune notion de la façon dont on peut gagner de l’argent, ils ne savent que dépenser le nôtre…

  9. Merci pour cet éclairage indispensable et..très convaincant !! Il s’agit bien en effet d’une ‘perle rare’ trouvée par le NFP qui croit pouvoir poursuivre impunément son délire !!!!

  10. On entend « c’est une énarque » , est-ce pour autant un gage de compétence, j’en doute ? il est des petits commerces qui se transmettent de génération en génération et qui gèrent bien leur affaire ; cette dame hautement diplômée a laissé, si l’on en croit la Cour des comptes, une très mauvaise gestion de la ville de Paris , mais il est vrai aussi que l’édile de la capitale ne sort pas de St Cyr , encore moins de l’ENA ??? une parachutée et maintenant une plongeuse en « eaux troubles ».

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois