Qui est Pascal Canfin, cet eurodéputé conspué par les agriculteurs ?

Pascal Canfin

Son nom, jusque-là inconnu du grand public, est aujourd’hui sur toutes les lèvres. On parle de lui sur les barrages agricoles, sur les plateaux télé, dans les journaux… Pascal Canfin, eurodéputé Renaissance, membre d'Europe Écologie Les Verts jusqu'en 2015, est désormais celui vers qui tous les regards se tournent. Au cœur du mouvement de revendication des agriculteurs, il est en effet celui qui cristallise une bonne partie de leurs ressentiments.

Pacte vert

Et pour cause : celui qui, jusqu’en 2019, était président de WWF France ne s'est pas départi de son obsession écologique en rejoignant le groupe Renew. Loin s'en faut. Président de la commission de l'environnement du Parlement européen, il a même été l'un des artisans notoires du fameux « Green deal ». Dans la pratique, ce Pacte vert comprenait un paquet de nouvelles normes à faire appliquer par les agriculteurs, incluant l'interdiction de certains pesticides ou encore l'obligation de consacrer certaines terres à l'agriculture biologique. L'objectif : que l'Union européenne atteigne la neutralité climatique d'ici 2050.

Une cause noble, une écologie « ambitieuse », comme il la définit lui-même, pas peu fier. Aujourd'hui, cette même ambition lui est sévèrement reprochée par les paysans, pris à la gorge par des normes françaises et européennes toujours plus exigeantes. Auprès du Figaro, Pascal Canfin se défend : « Aucune des législations [du Green deal, NDLR] concernant l’agriculture, ni la loi sur les pesticides ni celle sur la restauration de la nature, n’est encore entrée en vigueur. La seule chose qui est entrée en vigueur, c’est la réforme de la politique agricole commune et il se trouve que les LR et les RN l’ont votée ! »

De la ferme à l'assiette

En 2021, déjà, l'eurodéputé défendait le projet « Farm to Fork » (« De la ferme à la fourchette ») qui visait à rendre « l'alimentation plus saine et plus durable en Europe », avec cinq objectifs pour atteindre cela : réduire de 50 % le recours aux pesticides, réduire de 20 % l’usage d’engrais chimiques, consacrer 25 % des surfaces agricoles au bio (contre 8,5 % en 2019), réduire de 50 % les ventes d’antibiotiques pour les animaux d’élevage, réviser les directives sur le bien-être animal. Selon différentes études, regroupées par l'iFRAP, ce projet mènerait à une forme de décroissance dont les chiffres sont très inquiétants : la baisse de la production agricole européenne se situerait entre 10 et 20 % quand les prix, de leur côté, exploseraient.

S'il se vante de mener la cause écologique de manière « ambitieuse », Pascal Canfin n'en demeure pas moins - selon ses dires - « pragmatique ». Prendrait-il donc en compte les conséquences de ses fastueux projets sur le monde agricole, par exemple ? Rien n'est moins sûr, si l'on en juge le petit accrochage survenu, en mai dernier, entre l'Élysée et le transfuge des Verts. Le 11 mai 2023, Emmanuel Macron exposait ainsi son projet pour « verdir » l'industrie et appelait en même temps à une « pause » dans la réglementation européenne afin que les acteurs locaux soient préservés de la concurrence avec les autres pays. « On ne veut pas seulement être un marché vert mais produire vert sur notre sol », avait alors expliqué le Président. Trouvant l'intervention peu à son goût, Pascal Canfin avait regretté « une phrase malheureuse qui ne traduit pas ce que la France fait. Il [Emmanuel Macron] a depuis précisé qu’il ne s’agit pas de revenir sur les législations en cours de négociation. »

Aujourd'hui, l'eurodéputé dit « comprendre » la colère des agriculteurs. « Quand je regarde un dossier PAC, c’est clair, c’est l’enfer », déclare-t-il même à nos confrères de l'Opinion. Culotté, pour quelqu'un qui n'est pas tout à fait étranger à l'importante crise qui déchire aujourd'hui le monde agricole.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Comment des gens aussi toxique ont des pouvoirs pareils ? Le « machin » européen est dévoyé en une machine à détruire les pays européens. Tous ces destructeurs, la catastrophe déclarée, partiront en disant « Désolé, on ne savait pas ». Ils sont tranquilles, ils ne seront jamais jugés.

  2. Petit point de rhétorique, ne dites jamais « pesticide » (mot imposé pour inspirer l’effroi), et préférez-lui « produits phyto-sanitaires ».

    • Le terme « pesticide » est un terme anglosaxon pour désigner un produit dont la destination est de détruire les « pests ». En anglosaxon les « pests » sont d’abord les insectes nuisibles, les maladies des plantes puis les mauvaises herbes

  3. Et s’il s’agissait, tout simplement, de redonner notre indépendance énergétique et alimentaire à nos territoires, à la France, à l’Europe, comme c’était le cas avant 1992 ? Produire français et européen, en priorité pour les français et européens, avec moins de pesticides, d’engrais chimique, d’antibiotiques, si néfastes pour notre santé et dont on a rendu dépendant nos agriculteurs ? Qui s’enrichit grâce au système actuel ? Posez-vous bien la question….

  4. L’homme est une parfaite illustration de la manière dont la malfaisance verte irrigue toute la politique. Les transfuges (qui ne renoncent à aucune de leurs lubies), les groupes de pression, les activistes, les illuminés (Extinction-Rebellion, Les Soulèvements de la Terre, …), les associations (subventionnées), s’agitent dans la rue et les campagnes, cassent et brûlent à l’occasion, vitupèrent sur les tribunes, et les gouvernements s’alignent. Il faut que la révolte paysanne aboutisse, elle sera peut-être la dernière tentative.

  5. Sidérant ce Canfin, il programme dans le plus grand autoritarisme la disparition de notre agriculture et toutes ses filières pour nous faire manger des produits pollués venant du bout du monde dans des bateaux ou par avions provenant de terre polluées et par des populations exploitées, ce Mr Canfin est soutenu par EELV, l’extrême gauche le PC, la gauche les macronnistes et certains LR qui font parti des gens qui pour la plupart travaillent dans la fonction publique, dans la politique ou le syndicalisme , sont grassement payés avec nos impôts et souvent ces gens là n’ont jamais chaussé une paire de bottes ni vu de près une pelle ou une fourche. En Juin il va falloir commencer à donner un grand coup de pied dans la fourmilière qui veut la disparition de nos valeurs et de notre nation.

  6. Ma foi, si nous avons les yeux ouverts, nous savons que la politique agricole européenne, qui s’inscrit dans la vaste mondialisation menée par les puissances occidentales autour des USA, a été mise en place par Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron. Il serait temps de virer tous les représentants de ces gens là.

  7. Canfin est un dogmatique qui entretient une haine féroce à l’égard de tout ce qui est entreprise, liberté d’entreprendre et production de valeur. Son autre caractéristique est qu’il est très fier de lui-même.

  8. Votre conclusion madame Le Conte vient compléter ce qu’est un macroniste. En effet, nous avions jusqu’alors comme point commun, menteurs. Nous découvrons tous que s’y ajoute aussi: irresponsable. Quant on fait le constat qu’on ne comprends pas les décisions qu’on approuve, c’est qu’on admet être incompétent. L’honnêteté voudrait qu’on démissionnât, mais nous savons tous que cette valeur est inconnue de nos élites.

  9. Canfin n’a pas viré sa cuti d’écologiste. Il est simplement une taupe dans la macronie propulsée par le WWF

  10. Quand il ne pourra plus se nourrir de la production agricole, il lui restera les rats de la capitale; même si l’on dit qu’ils ne se mangent pas entre eux.

  11. Canfin est un tartuffe comme tous ces écolos qui prennent pretexte du « sauvetage de la planète » pour casser. On jette sur des œuvres d’art multiseculaires, de la soupe qui serait mieux dans les assiettes de ceux qui on faim et qu’ils prétendent défendre… Ses « [révisions des] directives sur le bien-être animal » s’arrêtent aux portes des abattoirs Halal où ils se gardent bien d’intervenir, où ils laissent tuer des animaux par égorgement sans étourdissement préalable et qui mettent un quart d’heure à agoniser dans leur sang… Là, on ne touche pas… Trop dangereux ! Mais, la petite boutique du boucher du coin, là on n’a pas peur. Que des gosse de 12 ans triment 15 heures par jour pour 1 dollar afin extraite le cobalt necessaire à des batteries, qu’on gaspille des millions de litres d’eau pour obtenir le nickel nécessaire à ces même batterie pour alimenter des voitures électrique qui explosent avant même d’avoir toute, l’empreinte carbonne de la planète, ça ne le dérange pas monsieur Canfin… Du mimentvqu’on parle de lui et qu’il empoche le somptueux salaire des « déportés europeens »…

  12. Tous les européistes veulent favoriser la pollution alimentaire, car ils favorisent l’agriculture des pesticides et du saccage de la nature, en l’imposant en Europe, au détriment d’une agriculture locale plus vertueuse. – – – – – En outre, les paysans seraient bien inspirés de comprendre que l’U.E. détourne une grande partie de leur subvention que la France verse pour nos agriculteurs et dont ils ne voient jamais la couleur. – – – – – Si la France avait quitté l’U.E., notre alimentation serait plus saine, moins polluée, et nos agriculteurs percevraient plus de subventions. – – – – – – Et après ça, il parait que certains envisagent de rester dans l’U.E. : les bras m’en tombent !

  13. Canfin est en droite ligne dans l’esprit Renaissance : courtes vues à court terme . Jeter un pavé dans la mare sans se préoccuper des retombées, en tournant le dos. Ces écologistes ne répondent surtout pas aux questions qui les dérangent, ils vont au plus facile, déconstruisent au sens large. Dans leur réflexion intègrent-ils les effets du réchauffement naturel de la terre, de l’évolution de la position de l’axe de rotation de la terre ? Non trop ardu ! Ils préfèrent charger les humains. Se préoccupent -ils de prévoir quelles seront les conséquences de la suppression d’un produit de traitement agricole ? Non, ils suppriment, laissant l’agriculture embourbée dans ses pertes de rendements , de qualités, de profits. Eux, il s’attablent, sans soucis. Macron n’est pas étranger à ces positions radicales. Est-ce aux chefs d’État de l’Union de manger dans la main d’Ursula ou est-ce à Ursula de manger dans la main des chefs d’Etat européens ? Qui crée les richesses ? Ursula ou les populations derrière les chefs d’État ? Qui plus est, Macron est un pompier incendiaire. Avec Ursula, ils gonflent le torse et donne satisfaction à leur animosité personnelle à l’égard de Poutine. Ils livrent des armes à l’Ukraine, exploitent la chair à canon ukrainienne et en retour, pour se faire payer, exigent des livraisons de produits alimentaires à l’Union, produits hors normes et de prix (céréales, volailles, oeufs, sucre, etc) , réduisant d’autant les productions de nos agriculteurs. Heureux ces allumeurs d’incendies. On marche vraiment sur la tête avec ces régimes dictatoriaux menés par le bout du nez par les ronds de cuir bruxellois, à l’exception de quelques réfractaires dont une Hongrie exemplaire. Poutine a déclaré l’occident en déclin. La France est meneuse dans cette évolution.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois