Qui va emporter le débat du second tour ?
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Il faudrait déjà savoir qui seront les deux concurrents, même si on commence à avoir une petite idée, à onze jours du premier tour de l’élection présidentielle. Sauf surprise stratégique... Mais il ne s’agit pas de cela mais du débat dans le débat. Car il y a un débat dans le débat : qui seront les deux journalistes finalistes (un homme, une femme - parité oblige) appelés à animer ce combat de titans sans merci ? Une occasion qui ne se présente que tous les cinq ans et offre aux impétrants une consécration médiatique et journalistique sans pareille. Une sorte de petite élection dans la grande élection.
Depuis ce mercredi 30 mars, on en sait un peu plus par Le Parisien. Déjà, retenez la date : mercredi 20 avril à 21 heures. C’est TF1 et France 2, selon une tradition établie de longue date maintenant, qui auront le privilège d’organiser la soirée : un « héritage de l’ORTF », chouine BFM TV, qui devra se contenter, comme les autres chaînes d’information en continu, de diffuser le débat sans participer à son organisation et, donc, sans pouvoir y placer ses poulains. Privilège des vieilles maisons et de l’Histoire !
Alors qui ? Rien n’est décidé à ce jour, sachant que la décision de valider le duo de journalistes appartient à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), qui a succédé au CSA, le 1er janvier dernier, avec un pouvoir de veto des deux candidats à l’élection présidentielle. Le Parisien nous parle d’une « logique » qui « voudrait que les titulaires des journaux de 20 Heures soient désignés. À savoir Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix. » Ah bon, il y aurait donc une logique ? Par rapport à quoi ?
En effet, car si on reprend l’historique des débats d’entre-deux-tours, on ne voit pas que les présentateurs du 20 Heures aient été systématiquement retenus pour arbitrer le match. Loin de là. Certes, en 2012, pour le débat Sarkozy-Hollande, Laurence Ferrari et David Pujadas, respectivement présentateurs des JT de TF1 et France 2, furent retenus, mais en 2017, pour le débat Le Pen-Macron, c'est Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq qui assurèrent la mission. En 2007, pour le débat Royal-Sarkozy, on opta pour un mix avec Patrick Poivre d'Arvor, présentateur du JT sur TF1, et Arlette Chabot, directrice générale adjointe chargée de l’information de France 2. Et si l’on remonte dans le temps, on constate qu’on ne fit jamais appel aux vedettes du 20 Heures. 1995 : Alain Duhamel et Guillaume Durand, pour le débat Chirac-Jospin. 1988 : Michèle Cotta, directrice de l'information de TF1, et Élie Vannier, directeur de l’information d’Antenne 2, furent témoins du jugement de Dieu entre Mitterrand et Chirac. 1981 : Jean Boissonnat, journaliste à L'Expansion, chroniqueur à Europe 1, et Michèle Cotta (déjà elle !), rédactrice en chef à RTL, arbitrèrent le match retour Giscard-Mitterrand. Enfin, en 1974, le premier débat télévisé d’entre-deux-tours, entre Giscard et Mitterrand, fut animé par Jacqueline Baudrier, directrice de l’information de la Une et Alain Duhamel (déjà lui !), qu’on ne présente pas...
Alors, qui, en 2022 ? Apparemment, pas Anne-Sophie Lapix ! « “Elle pourrait être récusée par les deux camps”, affirme un cadre du service public », révèle Le Parisien. Les deux camps, c’est-à-dire ? C’est-à-dire Emmanuel Macron et Marine Le Pen… On a visiblement le sens de l’anticipation... Du côté du candidat-Président, « le journal de 20 heures d’Anne-Sophie Lapix, en particulier, est jugé trop critique et décliniste », révélait Le Monde du 12 mars dernier. Du côté de la candidate du Rassemblement national, on imagine que le comportement de la journaliste, le 4 mars dernier sur France 2, dans l’émission « Élysée 2022« », animée par Léa Salamé, a été plus que moyennement apprécié. Le député RN du Gard Nicolas Meizonnet avait tweeté : « Anne-Sophie Lapix, qui s’est comportée en petit procureur et militant de LREM pendant son interview de Marine Le Pen, passe maintenant son temps à rire dans le public. Comportement indigne d’une journaliste. »
Anne-Sophie Lapix qui s'est comportée en petit procureur et militant de LREM pendant son interview de @MLP_officiel, passe maintenant son temps à rire dans le public.
Comportement indigne d'une "journaliste".#Elysee2022
— Nicolas Meizonnet (@NMeizonnet) March 3, 2022
Mais si ce n’est pas Lapix, cela pourrait être Laurent Delahousse pour représenter France 2, mais dans ce cas, exit Gilles Bouleau de TF1, parité oblige. Compliqué, tout ça. Cela dit, la parité n’est pas exigée pour les deux finalistes de la présidentielle mais s’imposera peut-être d’elle-même...
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55 commentaires
Le meilleur débatteur, c’est Zemmour sans hésiter, mais quant à savoir qui va l’emporter, ça c’est une autre histoire. Tout dépend qui écoute, qui réfléchi bien, quel intérêt la majorité décide, et pour les Etats Union ou la Fédération, avec la France en dette soumise ? Et là ce n’est pas gagné, mais c’est à peu prés la dernière ligne droite, parce qu’ après Zemmour a raison ils seront trop nombreux à faire mains basse sur la France, du Levant comme de l’Occident…
Pour ce débat d’entre deux tours : » Recherche journaliste indépendant, intellectuellement honnête, sans parti pris, prié (e) de laisser sa sensibilité politique au vestiaire. »
Je doute qu’il y ait beaucoup de prétendants cochant toutes les cases.
Hélas !!!!
Je ne regarderai que si E . Zemmour en fait parti pour voir macron se faire étriller , les deux zouaves qui animeront , je m’en fout .
De bonnes raisons pour que ce soit ZEMMOUR qui occupe un des fauteuils. Lui seul pourra faire la différence.
Ce que j’admire, c’est-à-dire, ce que je trouve d’incompréhensible , c’est que jusque-là, aucun » invité-e » ne se soit levé-e pour remettre deux paires de baffes ( ça en fait quatre) aux Lapix, Bourdin, Apatie et tout le reste . Ils y regardeaient à deux fois avant de commenter à coups de petits sourires insolents ou injurieux, haussements d’épaule, grognements ( El Kabach) . Après tout, le respect, ça s’inspire.
J’aurais suggéré le 21 avril pour des souvenirs historiques et pour fêter les 96 ans de Sa Majesté Elizabeth II.
Et rien ne peut garantir que l’un des candidats potentiels ne refusera pas le débat, jugeant son adversaire trop méprisable ou ayant trop peur d’une confrontation directe, à l’instar d’un célèbre croqueur de pommes en 2002.
Algérie?
Avant de s’inquiéter de qui sera au second tour, il serait prudent d’attendre le résultat du premier.
Souhaitons qu’un deuil nationale ne soit pas décrété si, par bonheur, le président/candidat devait se casser les dents au premier tour.
pas de débat politique sur le service public. Service public où les « journalistes » sont payés à la courbette envers leur employeur.
Tous mes respects mon Colonel ! J’avais bien saisi qu’en passant à l’heure d’été on avançait les horloges d’une heure mais pas la date de 12 jours. Parce que pour vous, comme pour la plupart des médias, ça y est le premier tour est passé et Macron et Le Pen sont sortis ?
Le seul débat qui aurait de la consistance serait celui entre Macron et Zemmour. Il a une culture historique et une rhétorique que n’a aucun autre sauf peut être Mélanchon
Anne-Sophie Lapix est particulièrement crispante, partiale avec son faux sourire énervant
et son parti pris systématique, je boycotte systématiquement son JT et en face Gilles Bouleau n’est pas mieux tout aussi partisan et lèche-bottes pour le pouvoir en place
« Bottes » n’est pas tout à fait le terme exact !
ASSEZ de cette pseudo journaliste payée par nos impôts !
Merci mon colonel pour cet éclairage très amusant. Je rejoindrais volontiers Yolande qui s’est exprimée avant moi, à savoir pas de second tour. Merci Yolande je vote Zemmour
Mon cher colonel, vos interventions sont d’habitude trés bonnes mais là votre boussole semble un peu tourner à vide. Qui vous assure, aujourd’hui, que les deux finalistes seront ceux que vous évoquez. Ne sentez-vous pas le vent nouveau qui se lève ? Et les Macronades qui grossissent, bien plus graves que les pauvres Fillonades de 2017.
Nous avons l’expérience pour trancher: LAPIX est un procureur bêtement souriant mais inepte, et Bouleau un lanceur de « skuds ».
Les deux sont aux ordres, mais trop apparemment serviles, de la macronie.
Ce ne sera donc très probablement pas eux qui feront l’affaire.
En tous cas, souhaitons-le aux Français.